Un baccalauréat d’exception

On s'en souviendra. Le baccalauréat, cuvée 2013, au Bénin, est exceptionnel. 32,35 %, c'est le taux national d'admissibilité. 103050 candidats au départ. 32226 candidats admissibles à l'arrivée. La série F2 a eu la part du lion avec 64,23% d'admissibles.

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La série D ferme la marche avec un taux de 20%. La palme, par département est revenue à l'Atlantique :   40,1%. Le Mono-Couffo ferme la marche avec 25,04%.

Avec ces chiffres plus qu'ordinaires, qu'y a-t-il donc d'exceptionnel dans le baccalauréat de cette année ? Qu'est-ce qui justifie que la présente chronique lui soit consacrée ? Le baccalauréat, cuvée 2013, est le fruit d'une année sans grève. C'est le calme plat, tout le long de l'année, dans nos lycées et collèges. Nous ne sommes plus habitués à vivre cette embellie sur le front de l'école. Le baccalauréat 2013 intervient dans un contexte apaisé. Cela vaut des dividendes à l'actif et au profit de tous les acteurs de notre système éducatif.

Un autre facteur qui participe au caractère exceptionnel du baccalauréat 2013, c'est l'organisation quasi parfaite de l'examen.  C'est un très bon point pour le Directeur de l'Office du bac, Alphonse da Silva. La fraude a été largement découragée. Le scannage des photos d'identité des candidats sur leurs dossiers a déjoué bien des stratagèmes.

Par ailleurs, la bonne gestion des erreurs dans la formulation de certaines épreuves a montré le degré élevé de professionnalisme dont a fait preuve l'équipe d'hommes et de femmes mobilisés autour du Directeur de l'Office du bac. Les années passent et l'organisation du baccalauréat, à l'image du bon vin, se bonifie. C'est tout ce que nous attendons de nos cadres. Que la formation qu'ils ont reçue, que les diplômes qu'ils ont glanés, que l'expertise que nous sommes en droit d'attendre d'eux ne soient pas un leurre, de la poudre jetée aux yeux.

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Un autre caractère exceptionnel du baccalauréat 2013, c'est une femme qui a damé le pion aux 103 050 candidats. Elle répond au nom de Fifamè Mankponsou Houessou. Elle est élève au collège catholique St Augustin de Cotonou. C'est le "maillot jaune" du baccalauréat 2013. Moyenne générale, avant les épreuves orales, 18,5. Qui dit mieux ? Pendant que des affiches publicitaires invitent les jeunes filles de notre pays à aller à l'école, c'est une femme qui, par ses résultats exceptionnels au bac, s'affirme comme la reine de l'école béninoise. L'exceptionnel ainsi illustré au féminin, et de fort belle manière, vaut tous les discours sur le genre, la parité, l'égalité entre hommes et femmes.  

Tant de bonnes choses qui marquent une année scolaire nous réjouissent. Ne boudons point notre plaisir. Nous sommes heureux. On le serait à moins ! Mais, tout bonheur, que nous sachions, à sa contrepartie. Surtout quand on veut que ce bonheur ne soit pas un feu de paille, une rose qui ne dure que l'espace d'un matin, une étoile filante qui, le temps d'un clignement d'yeux, a déjà traversé le ciel. Proposons à nos autorités trois pistes de réflexions.

Première piste. Il va falloir renouveler, en les reproduisant, tous les ingrédients qui ont contribué à garantir à l'école, cette année, paix et sérénité. Ce n'est pas arrivé par hasard. Une foule de facteurs y a contribué. Aussi vrai que les mêmes causes produisent les mêmes effets, les mêmes dispositions théoriques et pratiques qui ont fait le succès de l'année scolaire 2012-2013 portent la promesse de sereines années à venir.   On ne change pas, dit-on, une équipe qui gagne. Pourquoi toucherait-on à une recette qui marche ?

Deuxième piste. Le succès de Mlle Fifamè Mankponkou Houessou ne doit pas être une simple et brillante parenthèse dans le baccalauréat de 2013. Tous ceux qui se battent pour la promotion de la femme dans notre société tiennent, à travers cette élève d'exception, un beau sujet d'illustration de leurs idées, de leur combat. L'exploit de Mlle Fifamè, ne relève point du virtuel. C'est du concret !  Saisissons-le comme le sol d'un prochain décollage prometteur. Pour la cause de la femme

Troisième piste. Enfin, au-delà de la personne de Mlle Fifamè Mankponkou Houessou, nous devons penser à rendre hommage et à récompenser ceux et celles de nos compatriotes qui s'illustrent comme de véritables locomotives. Nous n'avons que trop longtemps tressé des lauriers aux autres. Il n'est que temps d'honorer nos héros. Nous n'avons que trop faim et trop soif de modèles sortis de nos rangs. Yes, we can.

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