Archa ou l’illusion d’une réhabilitation à pas de tortue

En 2007, après la célébration du 1er août, sans réalisation d’infrastructures à Abomey, le Chef de l’Etat a promis revenir dans la localité, avec des projets viables pour sa réhabilitation. Ainsi, le gouvernement a initié le projet Archa, mis sous la direction d’une Agence qui en porte le nom.

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A entendre par Archa, Agence de réhabilitation de la cité historique d’Abomey. Le projet inclut Abomey et les cinq autres communes du Plateau d’Abomey. Ces communes sont Bohicon, Djidja, Agbagninzoun, Zogbodomey et Za-kpota.

Mais, depuis 2007, six ans maintenant, la réhabilitation peine à prendre vraiment corps. Les travaux vont à pas de tortue, avec le cortège de difficultés dans la mobilisation des ressources. Gérard Azimbli, Contrôleur principal en charge du suivi technique des travaux, détaille une partie du programme de réhabilitation et les difficultés rencontrées dans le démarrage de la première phase des travaux. «La première phase du projet, explique-t-il, est le pavage des rues et la réalisation des caniveaux.  Prévus pour six mois, les travaux ont duré 20 mois. Lancés donc le 15 juillet 2010, ils ont été réceptionnés le 21 mai 2012. On a eu des difficultés au niveau de la situation des emprises, avec le recasement des populations et l’élargissement des réseaux d’eau et d’électricité.» 

A ces difficultés d’ordre technique, s’ajoutent celles relatives à la disponibilité des ressources promises par le gouvernement béninois. Pour cette première phase, environ huit kilomètres de route ont été bitumées dans la ville d’Abomey. Il a ajouté que la deuxième phase  a débuté le 22 octobre 2012, avec le pavage d’environ sept kilomètres de route, toujours dans la ville d’Abomey.

La réception de ces travaux est pour bientôt, selon lui. Il ajoute qu’il y a aussi le volet appui institutionnel à la Mairie d’Abomey et à la Direction Départementale de l’Environnement, de l’Habitat et de l’Urbanisme, qui est un acquis. Ces deux structures ont bénéficié de matériels roulants et informatiques.

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D’autres projets sont sur le point de démarrage : «le projet d’éclairage public, la construction de six aires de regroupement d’ordures.» Le coût global de tous les projets sus-cités, est d’environ six milliards. Et financés à hauteur de quatre milliards par la Boad, un peu plus de deux milliards par l’Etat béninois et vingt millions par la Mairie d’Abomey.   Il complète que, pour ces deux projets, l’entreprise prestataire a déjà été sélectionnée. Quant à l’étude du plan directeur de l’assainissement d’Abomey et Bohicon, on apprend d’une autre source que ce dernier projet est dans le circuit pour la recherche de financement.

Le Contrôleur principal en charge du suivi technique des travaux, profite pour lancer un appel aux autorités compétentes. «Que le gouvernement appuie Archa à avoir les financements nécessaires, pour répondre efficacement à la volonté du Chef de l’Etat qui est de faire d’Abomey une ville phare en matière de développement. Sans oublier que nous devons répondre aux besoins des populations des autres communes inclues dans le programme Archa.» Surtout qu’on apprend que du côté de ces communes, il y a des grognes.

Mais, pour Gildas Agonkan, Chargé du développement local et de la planification à la Mairie d’Abomey, le projet Archa ne peut être considéré comme une compensation de l’occasion manquée du 1er août 2007. Car, «les autres communes ont bénéficié de projets d’assainissement financés par la Boad, mais aussi d’investissements structurants dans le cadre de la célébration tournante de la Fête de l’Indépendance.»

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