Arifari Bako ou le symbole de la ruse et de la tricherie dans la gouvernance de notre pays

L’émission “Zone Franche” du dimanche 18 Aout 2013 a reçu Monsieur Arifari Bako, Ministre des Affaires Etrangères de Boni Yayi. Je dis de Boni Yayi parce que l’intéressé  était surtout sur le plateau de Télévision privée Canal 3 pour défendre son maître avec qui il a planifié et exécuté le k.o. de sinistre mémoire.

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Bako manque d’élégance, comme ….

Il y a des gens qui ne connaissent pas le mot honte dans leur honte et Monsieur Arifari Bako fait certainement partie de ces gens. Ils ne savent pas non plus ce qu’on appelle  conflit d’intérêt. Tout le monde se souvient encore de la manière dont il a conduit le dossier de la Lépi il y a un peu plus de 3 ans en embobinant ses concitoyens et une partie de la classe politique. Il a tellement réussi son mensonge qu’il s’est fatalement retrouve dans le gouvernement. L’ancien agitateur, responsable de mouvement d’étudiants à l’Unb a certainement des qualités  indéniables qui lui ont permis de réussir ses acrobaties sur l’échiquier politique depuis son passage au G13 comme porte parole aux propos mielleux et trompeurs, jusqu’à son job de Coordonnateur de la Cps  Lépi, ou par un cocktail de ruses et de mensonges, il a réussi a imposer la Lépi truquée et falsifiée au peuple béninois avec la complicité des sages de  la Cour Robert Dossou. Et puis, après le scrutin de Mars 2011, il hérité du portefeuille des Affaires Etrangères, sans même observer une période de transition ou une “ pause éthique”.

La Lépi de Bako, un boulet aux pieds du système Yayi

Et c’est à juste titre qu’il parlait de la Lépi pendant l’émission en évoquant la correction et l’actualisation qui dans sa téte, sont des termes interchangeables. Quelle honte pour un intellectuel de son rang? Donc pour lui, il a si bien travaillé qu’après avoir utilisé la LEPI en 2011, nous devons deux ans après dépenser près de 14 milliards de francs pour l’actualiser, c’est–à-dire y inclure les citoyens qui ont atteint l’âge légal de voter et expurger la liste des morts et autres pseudo électeurs importés. A ce rythme, imaginez combien coûtera aux contribuables béninois, l’entretien et la mise à jour du fichier Bako avant chaque scrutin. Mais, pour Bako, la lépi n’a pas de problème et il faut simplement l’actualiser, triste n’est-ce pas? Le peuple jugera, l’histoire aussi car chacun paiera pour ses forfaits, soit devant le peuple soit surtout devant Dieu puisque lui même reconnait que le peuple béninois est profondément croyant. Faire un travail qui a coûté  22 milliards aux partenaires techniques et financiers du Benin dont ‘l’actualisation” deux années plus tard nécessite 14 milliards relève d’une prouesse dont seul Arifari Bako et ses complices sont capables et c’est certainement cette prouesse qui lui aurait peut-être valu sa nomination a son poste actuel. Qui sait?

Bako promet de démissionner si Yayi entreprend une révision opportuniste de  la Constitution

Qui est-ce qui est préoccupe par la démission de Mr Bako et qu’apportera son geste aux Béninois? Pour un homme qui a relégué l’éthique et la morale au rang d’accessoires, sa démission quelle qu’en soit la raison sera un non évènement et donc sans intérêt pour les Béninois.

“De quoi ont peur ceux qui craignent que le Chef de l’Etat ne révise la constitution”? C’est ce refrain qu’on entend d’un certain nombre de personnes engagées dans leur soutien aveugle et sans conditions aux côtés du Chef de l’Etat pour l’aider à pousser sa prétendue réforme. Et Monsieur Arifari Bako a donné dans le même panneau . Qui peut croire à ce Monsieur qui nous a déjà habitué au mensonge? C’est d’ailleurs la recette du gouvernement a la crise socio-politique ambiante qui dure depuis l’avènement du régime actuel: le mensonge et l’affabulation, la fuite en avant et le refus de voir la vérité en face comme réponse aux affres causées au peuple par une gouvernance désastreuse. Et cela ne les gêne guère. Ils sont à l’aise dans le mensonge et dans l’art de prendre les béninois pour des demeurés. Pour lui, le consensus dont on parle comme condition essentielle de la révision de la constitution se fera par la vulgarisation du projet par l’Assemblée Nationale. Monsieur Lépi a même poussé² le cynisme jusqu’a dire que si  le parlement en juge autrement, il peut même mener le débat en son sein et passer àl’acte. Voilà nos réformateurs de la refondation.  Pour eux, c’est le vendeur de mouton de Tourou ou la vendeuse de Wangatchi au marché Depot de Parakou, le bouvier de Pèrèrè qui sont le peuple et qui doivent être “consultés” pour la révision de la constitution et non l’élite du pays qui fait difficilement 1% de la population.

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Le peuple selon Bako et Saint Thomas

Le peuple est d’ailleurs cette réalité géographiquement bien localisée que Boni Yayi et certains de ses Ministres ont pris l’habitude d’intégrer à leur bon vouloir dans tout leur plan. Il s’agit bien entendu du peuple qui les applaudit à tout rompre, qui entre en transes  lorsque le dieu de la micro-finance aux plus pauvres et le messie ci-devant l’Eternel le visite dans le Bénin le plus profond. Et dire qu’ils veulent le développement. Quel est le degré de compréhension de leur peuple des réformes qu’ils veulent conduire par la force et pour lesquelles ils instrumentalisent les leurs, à travers des marches de soutien et des prières ? Avec la vision qu’ils ont du peuple, l’analphabétisme et le régionalisme ont de beaux jours dans notre pays si on les laisse nous diriger encore plus longtemps. Car avec leur vision, ils constituent par eux-mêmes, un frein au développement de notre pays. On ne laissera donc pas Boni Yayi  réviser la constitution de notre pays en consultant les siens, avant que Arifari Bako ne renonce à sa démission du gouvernement car il nous a déjà apprisà faire économie de vérite. Sait-il seulement que quand les journalistes lui posent la question sur la crise de confiance entre les populations et le système Yayi, qu’il est l’une des pièces maitresses de cette crise de confiance? Sait-il qu’il s’est totalement discrédité aux yeux de la grande majorité de ses concitoyens et n’est crédible que devant le roi Thomas Boni Yayi, Thomas Bekele et autres affabulateurs de la Lépi?

“Le Clerge béninois ne s’adressait qu’aux chrétiens catholiques”

Pour Arifari Bako, Ministre de son Etat, la lettre objective, claire et sans ambages adressée par la Conférence Episcopale du Benin au Chef de l’Etat ne s’adresse pas a tous les Béninois. Il a mis un point d’honneur à préciser que ce n’est qu’un avis, sur la base des informations dont dispose l’institution et que la situation de chômage et de pauvreté décrite n’existe que dans leur imagination. Aussi, s’est-il évertué a montrer comment les indicateurs socio-économiques de notre pays sont parmi les meilleurs de la zone Uemoa, et s’il vous plait, avec  le travail que fait le gouvernement, notre pays est parmi ceux qui pourront atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (Omds). On dirait que Mr Bako et son patron vivent sur une autre planète. Sinon, on se demande bien par quel miracle le Benin va inverser la tendance actuelle des indicateurs économiques et socio-sanitaires et réduire la pauvreté grandissante? Qu’il parle de la République Bananière qu’ils ont crée et ou les lois et les libertés publiques  sont quotidiennement bafouées, j’en conviendrais.   Qu’il parle de l’Etat qu’ils essaient de mettre en place et ou les institutions fonctionneront comme une coopérative dans une pensée unique, cela ne devrait étonner personne. Mais on perdrait du temps en cherchant à comprendre les propos tenus a l’endroit de l’Eglise catholique qu’il présente, non comme une institution qui  contribue à fortifier la nation, mais comme une institution sectaire. C’est la vision du Sociologue qui a vendu sa science à la politique. En sociologie, on étudie aussi les religions. Mais on les étudie dans une approche systémique comme un phénomène social complexe contribuant a l’harmonie de toute la société et non des seuls adeptes.

Venant d’un Sociologue, l’appréciation de Mr Bako de la lettre de la Conférence Episcopale du Benin devrait donner a réfléchir à ses Professeurs. Pourquoi le législateur a t-il décidé de reconnaitre dans la plupart de nos pays, les fêtes religieuses? La vision que Mr Bako a de l’acte posé par la Conference Episcopale répond àla logique actuelle du pouvoir: “Ignorer ceux qui s’agitent contre la revision de la constitution et avancer” quitte a conduire le pays dans le mur. De telles personnalités si elles en sont, constituent un danger pour la Republique.  Bako et ses compagnons devraient demander a leur Chef d’éviter de répondre par une lettre insipide à relent hypocrite, à l’appel de la Conférence Episcopale du Benin qui est une autorité morale et religieuse qui n’intervient dans tous les pays que lorsqu’on a atteint la quote d’alerte. Qu’est ce qui amène Yayi au Vatican devant le Pape quand il pense que l’Eglise ne doit pas s’inscrire dans la vérité et aider a sauver le peuple? Le doute emis dans la lettre de la CEB est un doute bel et bien fondé, puisqu’intervenant après deux ordonnances rendues par un juge et confirmées par la chambre d’accusation de la cour d’appel. Si Yayi et son équipe croyaient comme ils le prétendaient à la justice de leur pays, ils devraient accepter qu’après ces deux ordonnances confirmées, le doute est permis sur les affaires de tentative d’empoisonnement et de coup d’Etat qui sont presque’ inconnues dans nos pratiques politiques, depuis notre indépendance.  

Comme l’a dit Jean Calvin (le traité des scandales), « c’est la ruse ordinaire de Satan de corrompre et abâtardir par tous moyens qu’il peut la bonne semence de Dieu, afin qu’elle ne mûrisse point pour apporter fruit”.

Coffi Adandozan
Economiste-Planificateur
Lille, France

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