Bénin : Face à l’Ingouvernabilité!

Point besoin d’un Doctorat en Sciences Politiques, pour comprendre que le fait de dissoudre tout un Gouvernement, montre à quel point un pays est en crise.Et nous reprenons bien à propos les conclusions de deux éminents chroniqueurs dans les présentes parutions de votre journal. En effet, c’est dans les pays en crise profonde, traversant des périodes d’incertitudes, que l’on est confronté à ce genre de situation.

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Aussi, le coup d’éclat qu’a voulu faire le Chef de l’Etat, pour reprendre les choses en mains, n’a été qu’un coup d’épée dans l’eau. Car, le voilà à nouveau affublé des mêmes, à 50%, pour tenter de donner une réponse négative à cette interrogation persistante, puisque nous sommes tous d’accord, au moins pour la majorité, que le pays est en crise : «Le Bénin est-il ingouvernable ?» Et nous allons d’apporter une réponse acceptable, entre structures et conjoncture, entre impossibilité et difficultés, avec en ligne de fond, un régionalisme nocif…

Un petit tour dans l’Histoire : Régionalisme, ethnicité…

Au Bénin, l’ethnicité légitime reconnue à tout être humain, se transforme en régionalisme nocif, rongeant tous les fondements de la République. Ce qui nous amène à mettre en garde, et de rappeler les concitoyens à la raison, avant qu’il ne soit trop tard, si ce n’est pas encore fait, avant que le pays ne devienne totalement ingouvernable : Impossible à conduire pour aucun Homme, quelle que soit son Ethnie.

Aussi, allons-nous faire un petit tour dans l’Histoire tumultueuse de ce pays, pour aller constater les prémices de ce régionalisme nocif, institué en règle du jeu politique par les pères du jeune Etat dahoméen : Les trois dinosaures que sont Apithy, Ahomadégbé et Maga, respectivement pour les «deux Sud» et le Nord. Et cela fonctionnait tant bien que mal, dans ce «Régionalisme d’Etat»!

Une poudrière ethno-politico-religieuse!

Aujourd’hui, si on devait calquer ce schéma sur la classe politique, on verrait qu’il y a maldonne, et que l’échiquier est largement bouleversé. Notamment avec l’apparition d’un «troisième Sud», l’aire Adja et Xla du Mono et du Coufo, et d’un «Nord avant le Nord», l’ère Nago et Mahi de Dassa, Savalou, Tchaourou, etc.

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Le scientifique ne tarderait pas à nous dire que : Lorsqu’on corse une équation déjà difficile à résoudre, en y ajoutant de nouvelles inconnues, on n’est pas loin de créer un «casse-tête insoluble» ! Alors imaginons l’effet d’une telle situation sur la Gouvernabilité d’un pays…

Un constat évident à faire avant de poursuivre, sans verser dans des clichés : Aujourd’hui c’est une «coalition hétérogène des deux Nord, avec quelques éléments du Sud, pour l’onction légitime, qui dirige le pays» !

Le «Sud» majoritaire étant réduit à l’opposition, avec les seuls grands partis que compte ce pays, bien différents du conglomérat d’intérêts politico-religieux d’en face…

Aussi, quand la donne ethno-régionale rencontre la donne religieuse, dans la séculaire lutte des croyances (Islam, Esotérisme endogène et Chrétienté pour ce qui nous concerne), cela ne manque pas de créer une immense poudrière où la moindre étincelle est susceptible d’embraser tout le système, créant le chaos le plus ingouvernable… Et on n’en est pas loin!

Une situation actuelle explosive!

C’est fort de ces premiers constats sur les fondements historiques des crises politico-institutionnelles rémanentes au Bénin, que nous nous sommes penchés sur un fait notable : La longévité du couple Yayi-Koupaki, et sa capacité à poursuivre ensemble !

Et la sentence est sans appel

Quand rigueur et improvisation se rencontrent… Quand les brimades et les frustrations se succèdent, sur fond de mal-gouvernance, de scandales et de fiascos, et que la Rigueur continue de «prêter son nom à une telle désorganisation étatique», il finit par en avoir marre un beau jour, et décide de se retirer, avant que le nom ne soit entièrement Sali !

C’est le cas de le dire, pour le Premier-ministre du Bénin, même si ce retrait s’est fait sous couvert d’un «Renvoi collectif» de l’équipe gouvernementale.

Alors, quand le Sextant disparaît, la Gouvernabilité du navire ne peut qu’en pâtir. Surtout quand la situation nationale est déjà au bord de l’explosion. D’où ce rappel contextuel, avant de conclure:

1) Sur le plan économique : Morosité ambiante, désillusions et désespoirs des agents, opérateurs économiques et hommes d’affaires, s’additionnent au difficile Dialogue entre les deux secteurs, le Public et le Privé, avec des suspicions de fraude fiscale ou de harcèlement, de part et d’autre. Viciant le climat des affaires et entamant la confiance nécessaire entre l’Etat et les Entreprises. D’où une stagnation de la Croissance.

2) Sur le plan politique : De nombreux problèmes à résoudre, dont la correction de la fameuse Lépi, la suite à donner au projet de révision constitutionnelle, la crise au sein de la Justice, et les différentes «Affaires», ont tôt fait d’en rajouter à l’ingouvernabilité du pays.

3) Sur le plan social : Différentes contestations de la part d’acteurs sociaux excédés, sur divers sujets allant de la révision constitutionnelle à la conduite de la filière Coton, en passant par les fraudes observées dans l’organisation de concours d’entrée à la Fonction Publique, créent un fossé de plus en plus grand entre le Pouvoir et le Peuple…

Et Gouverner «coûte que coûte?!

Ce qui nous amène à conclure : A l’heure actuelle, et au vu de tout ce qui précède, la Gouvernabilité du Bénin est très instable, mais pas encore impossible. A condition que le Gouvernement corrige très vite le tir, en s’attelant à régler les problèmes latents, notamment avec l’organisation dans les meilleurs délais des élections municipales, communales et locales, pour une nouvelle légitimité à la base.

Trop d’intérêts à satisfaire… rendent un pays ingouvernable ! Quoique… Il est heureusement possible d’atténuer «l’impossibilité inhérente à l’Ingouvernabilité», pour qu’elle devienne «Gouvernabilité de Crise : Gestion des problèmes structurelles et des difficultés conjoncturelles, dans un contexte de Crises Rémanentes.» Avec obligation de Résultats…

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La Nouvelle Tribune

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