Une fois encore, les antirévisionnistes, vêtus de rouge, sont sortis, hier mercredi 21 août 2013, pour tirer sur la sonnette d’alarme. Ils expriment ainsi leur désapprobation par rapport au projet de révision de la Constitution, introduit par le Chef de l’Etat et son gouvernement, à l’Assemblée Nationale.
Une descente à la Bourse du Travail a permis de constater l’ampleur que prend ce mouvement de contestation, dans lequel plusieurs acteurs du monde syndical sont engagés. «Nous protestons parce que l’urgence n’est pas la révision de la Constitution, mais plutôt le non-paiement des salaires, l’insécurité, le chômage», confie Akionla Victorin, Secrétaire général adjoint du Syntra-santé.
Aussi bien dans le rang des acteurs de la Société Civile que dans celui des citoyens avertis, ce chantier de révision, qui tient tant à cœur au Président de la République, ne reçoit pas d’assentiment. Didier Agbadji, un citoyen habillé en rouge, rencontré sur l’esplanade du Stade de l’Amitié de Kouhounnou, déclare : «Moi je suis farouchement contre cette révision opportuniste de notre Constitution. Il faut avoir très peur de notre gouvernement actuel». «Je lance à tous les citoyens, ajoute-t-il, un appel de forte résistance aux éventuelles pressions.»
Entre autres, les participants au sit-in du mercredi rouge d’hier, à la Bourse du Travail, dénoncent le caractère opportuniste de la révision de la Constitution, l’immixtion du gouvernement dans le fonctionnement de la Justice, les concours truqués de recrutement à la Fonction Publique, l’extension de la pauvreté…
Du rouge et rien que du rouge
Les boucles d’oreilles, les chemises, les cravates, les chaussettes, les foulards, jusqu’aux chaussures, on a tout vu de couleur rouge, à la Bourse du Travail, ce mercredi. Laurent Mètognon, Secrétaire général du Fesyntra-Finances, affirme : «Nous nous mettons en rouge car le rouge symbolise le courage, la détermination. Par le rouge, nous luttons pour la restauration de la démocratie». Non loin de la Bourse du Travail, les yeux rivés sur les parutions du jour, certains zémidjans interrogés devant le kiosque de vente de journaux, situé derrière la morgue du Cnhu (Centre National Hospitalier et Universitaire) Hubert Maga, dans les encablures de la Présidence de la République, livrent leurs impressions. «Tous les zémidjans qui sont ici, sont contre la révision de la Constitution», a déclaré Hessou Hervé. Les antirévisionnistes n’entendent pas démordre, tant que le Chef de l’Etat persistera dans son projet.