Mesure pour remédier à l’absence des pluies: le Gouvernement Yayi revient enfin à la raison

Au Bénin, la campagne agricole en cours est tristement marquée par une faible pluviométrie. En Conseil des ministres extraordinaire lundi 19 août, le gouvernement a décidé d’envoyer au Mali une mission en vue d’examiner la faisabilité au Bénin de l’ensemencement des nuages, pour favoriser la pluie. Voilà qui est raisonnable ; comparativement à «la semaine de prières pour la pluie», décrétée le 07 août dernier.

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Plus raisonnable. Le communiqué du Conseil des ministres extraordinaire  de ce lundi 19 juillet contient une bonne nouvelle. La bonne nouvelle, c’est que le gouvernement a enfin décidé de rechercher une solution scientifique et rationnelle à la question de la raréfaction des pluies. Boni Yayi et les siens ont enfin décidé d’explorer l’option de l’ensemencement des nuages. Il s’agit des pluies artificielles. Cette nouvelle piste prise par le gouvernement, va sans doute mettre fin à l’étonnement de tout ceux qui sont tombés des nues quand le gouvernement avait invité à une semaine de prières pour faire tomber la pluie.

Pour rappel, le 07 août dernier, par un communiqué signé de son Secrétaire général, Eugène Dossoumou, le gouvernement a décrété une semaine nationale de prières  pour faire tomber la pluie. «Au Bénin, nous sommes un peuple de croyants. Nous demeurons donc confiants qu’en dépit de ces perturbations, rien n’est impossible à la volonté divine. Car seul Dieu peut tout ! C’est pourquoi nous devons implorer le Tout-Puissant, faire repentance, afin que dans sa clémence et sa bonté infinie, il jette un regard bienveillant et compatissant sur le Bénin et notre sous-région, pour que s’ouvre sur nos pays les écluses du Ciel et que la pluie tombe en abondance. Dans ce cadre, le gouvernement a décidé de l’organisation d’une semaine nationale de prières intenses, pour compter du mercredi 07 Août 2013.» A indiqué ce communiqué. Qui a ajouté  que le gouvernement exhorte à cet effet «tous les  responsables de cultes, tous les hommes de foi, les adeptes de toutes les confessions religieuses de notre pays, à savoir Chrétiens, Musulmans, croyants des religions endogènes et membres de différents courants philosophiques, à s’unir en vue de faire de cette semaine nationale de prières, une semaine de jeûne, de recueillement et d’adoration pour la gloire de Dieu et en faveur de notre pays et de la sous-région.» L’enjeu est de sauver la campagne agricole 2013-2014 (coton et cultures vivrières).

Du sérieux après la comédie

Cette solution a fait bondir plus d’un observateur de la vie publique béninoise. Car l’on est tous conscient des causes de cette faible pluviométrie. L’on est conscient qu’elle est due aux changements climatiques. Ainsi, une semaine de prières ne saurait être la solution. Il faut juste prendre des mesures rationnelles et réalistes, pour s’adapter à ces exigences de la nature et les dompter. Et la solution, l’ensemencement des nuages pour favoriser les précipitations – les pluies artificielles – ont déjà fait leur preuve dans d’autres pays proches du Bénin, notamment au Burkina Faso et au Mali.

Après sa surprenante solution de «prières pour la pluie», le gouvernement revient sur terre. Le Conseil des ministres du lundi dernier a donc décidé de dépêcher au Mali une mission. Qui vise «à échanger avec les différents acteurs de ce pays ami, ayant une expérience avérée en la matière» – ensemencement de nuage – en vue d’examiner la faisabilité d’une telle opération au Bénin. On revient à du sérieux, après la comédie politique. Vivement cela pour sauver la campagne agricole 2013-2014.

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Campagne cotonnière : les indices d’un échec programmé

Si ce n’est pas les intrants qui manquent, c’est la pluie qui fait défaut. Depuis l’année dernière, le coton n’est pas sorti des péripéties. Le gouvernement n’arrive visiblement pas à surmonter les difficultés pour réussir une bonne campagne. Depuis la campagne cotonnière de l’année dernière, on ne compte plus le nombre de Conseils des ministres consacrés à cet effet, pourtant, les mêmes difficultés surviennent chaque fois. On a comme l’impression que le gouvernement cache les vrais problèmes de la filière et prépare l’opinion pour accepter l’échec, à chaque campagne. Pourtant un adage de chez nous dit que : «quand un bagage te pèse trop sur la tête, vaut mieux le déposer par terre».

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