La Rb, mais aussi – de plus en plus – le Prd, sont sur des pentes glissantes. Sortis de l’Un après la dernière élection présidentielle, ces deux partis font des parcours différents sur l’échiquier politique national, mais tous deux semblent être menacés par un ennemi commun. A droite, c’est la Rb qui est anémiée par ses pertes massives de députés et de barrons, et qui vacille ostensiblement.
A gauche, c’est le Prd qui s’enrhume et s’englue dans des escarmouches et des velléités de dissidence. L’un et l’autre, les deux plus grands partis politiques du Sud-Bénin ne semblent pas bien se porter. Tous deux, ils sont menacés de l’intérieur. Le cas de la Rb est le plus criard. Depuis près de trois mois, ce parti connaît une saignée inédite. En si peu de temps, elle a perdu tout ce qu’il a de militants importants. Députés, anciens ministres, Conseillers communaux, pour ne citer que ceux-là.
Un premier dissident dénonce la gestion opaque et solitaire du parti et s’en va. Un autre soulève les mêmes faits et claque la porte. Ainsi, en si peu de temps, trois députés ont réussi à filer entre les doigts de Lehady Soglo, le très contesté président du parti. Si on ne peut douter des nombreuses insuffisances de la gestion du président et de l’ambiance délétère qui y règne, on ne put manquer de s’interroger sur la fréquence et la concentration de ces départs, sur une période si courte. Car, il n’est pas évident que ces mêmes problèmes, qui sont à la base des défections, soient si nouveaux dans le parti. Alors, pourquoi n’ont-ils pas suscité plus tôt cette fronde ? Question banale, mais qui a ici tous son sens, lorsqu’on voit que tous ces transhumants de la Rb vont tous se rendre à Yayi.
Pourtant, la Rb a rejoint la majorité présidentielle, juste après la dernière élection présidentielle. Il ne devrait alors plus y avoir de transhumance de la Rb vers les Fcbe, puisque tous sont de la même sensibilité politique. A voir de près, la Rb souffre plus de son rapprochement avec le Pouvoir, que lorsqu’elle était dans l’opposition.
Le Prd aussi…
Bien que le Prd n’ait pas rejoint la majorité présidentielle, et qu’il a même fait une déclaration d’appartenance à l’opposition, il semble être persécuté aussi. Il y a quelques semaines, l’ancien Sg du parti, qui a fait allégeance au Président Yayi, a été nommé Préfet des départements de l’Ouémé et du Plateau. C’est d’ailleurs lui qui, en présence du Maire et des sages de la ville, venus rencontrer Yayi, a proclamé la libération de la ville de Porto Novo des mains de forces qui la bloquent. A cette rencontre, le Maire de la ville de Porto Novo, avait sollicité le soutien du Chef de l’Etat, pour faire aboutir les nombreux projets de développement de la ville, qui piétinent depuis près d’un an. Cette sollicitation s’apparente à un défi lancé au Président du Prd, Me Adrien Houngbédji, qui avait demandé de surseoir à ces projets, en attendant que les conditions soient remplies pour leur exécution.
Tout ceci semble bien participer d’un plan. Tous les membres du Prd et de la Rb, qui ont des griefs contre leurs leaders, sont bien accueillis, écoutés et conseillés à la Marina. C’est sur eux que le gouvernement bâtit souvent son plan d’affaiblir ses partis, et de les faire disparaître de l’échiquier politique national.
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