CCIB : le changement ou la mort

La récréation est terminée. La Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin (CCIB) sort d’une longue hibernation. Elle a eu besoin de près de deux ans pour se refaire une santé. « Je déclare officiellement lancée la campagne électorale qui démarre le mercredi 11 septembre 2013 à zéro heure et qui prendra fin le vendredi 20 septembre 2013 à minuit ». Parole de Goundélé Césaire Ernest.

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Il est le président de la Commission électorale consulaire. C’est le début, il faut le croire, d’une nouvelle ère. Les urnes feront connaître, dès le 22 septembre, la nouvelle configuration de la Chambre, avec ceux et celles qui présideront à ses destinées. Refermerons-nous cette longue parenthèse de crise sans en moissonner les enseignements?  Les épreuves constituent, bien souvent, la matrice de nos réussites et de nos succès. Risquons-nous alors à quelques interrogations dans notre quête de réponses.

Première question : que penser et que dire d’une institution qui est restée portes closes près de deux ans durant?  Si la CCIB était absolument nécessaire et indispensable, on n’aurait eu du mal à la mettre hors circuit pour un si long moment. Son effacement du paysage national ne semble pas avoir eu un effet notable sur le cours des choses. Le monde des affaires n’a pas été paralysé. Le gouvernement se réjouit de publier des chiffres optimistes, quoique querellés, sur le développement de notre pays. Aucun opérateur économique, que nous sachions, n’a déposé son bilan ou mis la clé sous le paillasson.

Il s’agissait moins, pour nous, de procéder à une relecture et à un toilettage des textes de base de la CCIB que de nous assurer qu’une telle structure est celle qu’il nous faut et qu’il nous convient pour gérer, chez nous, l’univers des affaires.  Ce n’est pas une préoccupation fantaisiste. Nous sommes passés maîtres dans l’art d’importer les structures et institutions des autres. Alors, de quelle CCIB voulons-nous? D’une CCIB d’emprunt, d’importation ou d’une CCIB répondant aux réalités de chez nous? Si les Français ne s’étaient pas donnés une institution dénommée « Chambre de Commerce et d’Industrie », peut-être que jamais les Béninois n’auraient exprimé la nécessité, le besoin d’en avoir une.  

Deuxième question : qu’est-ce qui éveille soudain l’intérêt de nombre d’opérateurs économiques pour la CCIB? Gageons que c’est une meilleure compréhension de la fonction et du rôle d’une telle institution. Et si c’était le cas, notre tâche première serait moins la relecture des textes de la CCIB que la   proclamation de la mort de la CCIB de papa promis à un enterrement de première classe. La priorité serait de substituer à l’ancienne structure une CCIB véritablement nouvelle. Qui ne sera plus un bois sacré ouvert aux seuls initiés, aux seuls privilégies d’un système qui fonctionne par exclusion. Qui ne sera plus le refuge des pécheurs, la transparence devant s’imposer désormais comme l’un de ses atouts-maîtres, l’une de ses qualités premières. Qui ne sera plus un camp retranché qui échappe à tout contrôle ou qui ne reconnaît comme contrôle que ce qu’elle est seule à connaître et à tenir pour tel. Ici, l’alternative est claire et c’est à prendre ou à laisser. Voulons-nous une CCIB effectivement neuve et commandée par une volonté vraiment neuve? Voulons-nous une CCIB qui emprunte les apparences du neuf pour continuer de s’enfoncer et de s’engluer dans la fange de l’ancien?

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Troisième question : quelle part de sacrifice   sommes-nous prêts à consentir immédiatement pour que choses changent?  D’abord des élections propres comme premier signe du renouveau. Nous devons nous soumettre à la discipline d’organiser et de conduire à leurs termes des élections consulaires exemplaires. Depuis 1945, le Bénin, notre pays, se soumet, à saison régulière, à l’exercice des élections. Celles-ci se suivent – qu’elles soient politiques ou corporatifs – et se ressemblent toutes. Une constante : la fraude. Comment changer la donne? Comment secouer nos vieilles habitudes? Et si le bon exemple, pour une première fois, venait de nos opérateurs économiques? Voilà le défi de l’élection consulaire du 22 septembre prochain. C’est le prérequis pour une Chambre de Commerce et d’industrie en parfaite communion et adéquation avec sa vocation et sa mission. Les Béninois ne sont pas des  manchots. Alors, oui, c’est possible!

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