De Besancenot à Nardos Békélé Thomas !

Le Chef de l’Etat s’est rendu, le weekend dernier, au domicile de Madame Nardos Békélé, la désormais ex-Représentante  résidente du Programme des Nations Unies pour l’Afrique (Pnud) en fin de mission. Un traitement de faveur auquel n’a eu droit avant elle que  Hervé Besancenot, ex-Ambassadeur de France près le Bénin.

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La visite à Nardos, bien que  privée, avait le caractère d’une mission officielle dont la télévision de service public a amplement rendu compte. Le Chef de l’Etat tenait à remercier,  au nom de la Nation,  la Représentante résidente sortante, pour son action en faveur du Bénin. Un échange d’amabilités qui a mis au grand jour la grande complicité entre ce Haut fonctionnaire des Nations Unies et  le Chef de l’Exécutif. Tout le contraire de ce qu’on attend d’un diplomate !

Les propos prononcés de part et d’autre en font foi. La diplomate onusienne n’a fait que confirmer tout le mal qu’on pensait d’elle. Elle n’a pas eu de mots suffisamment durs sur la pratique que font les Béninois de la démocratie.

 A ces yeux, les Béninois perdent beaucoup de temps à bavarder, au lieu de se mettre derrière le Chef de l’Etat qui a une vision pour le pays. Tant pis pour les opposants et les médias, qui dénoncent un régime de pensée unique avec l’embrigadement de la Presse, la corruption rampante et la mauvaise gestion ! Nardos Békélé ne voit même pas les mauvais chiffres de l’indice du bonheur, publiés par sa propre institution. Elle ne voit qu’un président qui aime son pays, que les opposants persécutent. Extraordinaire pour un diplomate !  On comprend que la ressortissante de l’Ethiopie millénaire, terre de l’empereur Hailé Sélassié et des autocrates Mengitsu Haïlé Mariam, Méles Zénawi, ne puisse pas admettre que des voix discordantes s’expriment dans un pays.         Tout de même ! Madame Nardos est diplomate de l’Onu, et à ce titre, est soumise à une obligation de réserve. Par le passé, au plus fort de la controverse sur la Lepi, elle avait eu à déclarer, sans sourciller, que notre Lépi, confectionnée dans des circonstances calamiteuses que tout le monde sait, était la meilleure qu’elle ait jamais vue. Moins de deux ans après, il nous faut pourtant dépenser plus de treize milliards pour la «corriger», après avoir dilapidé quarante pour aboutir à  ce KO douteux de bien triste mémoire.

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Il se fait que ces  deux diplomates en fin de mission, Nardos Békélé et Hervé Besancenot, ont joué un très grand rôle dans la réalisation de cette Lépi controversée. Elle, en tant que Représentant des organisations du système des Nations Unies, coordonnateur des bailleurs de fonds, et lui, Besancenot,  représentant de l’ancienne puissance coloniale, en vrai Proconsul de France. La présidentielle de 2011 était un enjeu important pour son pays, dans une sous-région fortement secouée par la crise ivoirienne. Nous étions aux encablures de 2010-2011. Laurent Gbagbo venait de s’autoproclamer vainqueur des élections, avec la suite que l’on sait. Le Bénin ne devait pas devenir un autre foyer de tensions. Besancenot, en fin de mission officielle, s’est fait proroger sa mission de quelques mois, pour les besoins de la cause. Le résultat est cette marche à pas forcés pour la confection d’une Lépi, pour la réalisation de laquelle les experts les plus optimistes ne prévoyaient pas moins de trois ans. Qu’à cela ne tienne! Il faut coûte que coûte aller aux élections avec la Lépi. Yayi le voulait,  Nardos Békélé et Besancenot avaient pour rôle d’amener tous les bailleurs de fonds à soutenir le mouvement. Le soutien de ces deux diplomates hors norme a permis au Président  et à sa mouvance de s’accrocher fermement à la date du 06 mars, prorogée au 13 mars,  pour la tenue du premier tour. Entre-temps, il y a eu l’intermède de la mission de conciliation du Dr Emile Derlin Zinsou – une vraie diversion – qui a accouché d’une souris : l’autorisation donnée aux oubliés du recensement de se faire inscrire. La suite on la connaît  aussi!

 Ainsi,  le  traitement de faveur réservé à ces diplomates, ne doit rien au hasard. Notre Président a, vis-à-vis des diplomates accrédités chez nous, le même comportement qu’il a dans l’exercice du pouvoir d’Etat : ou vous êtes avec lui, et vous avez droit à tous les privilèges, ou vous êtes contre lui  et vous êtes persécutés. Au dîner d’adieu de Besancenot, le Président s’est longuement épanché sur leur amitié personnelle. Mais, personne ne s’y est trompé. Le Président Yayi payait une dette : l’aval donné à la mise en œuvre de la Lépi et sa prise en compte pour l’élection présidentielle. Pour notre Président, le vrai diplomate est celui qui a choisi son camp, et non celui des populations,  encore moins des opposants. Le successeur de Besancenot, Jean Paul Monchau  l’a appris à ses dépens. Il n’a eu droit à aucun  traitement de faveur. C’est le jour même de son départ,  alors que ses valises étaient prêtes, qu’on l’a littéralement convoqué à un déjeuner d’adieu, avec à la clé, une décoration  de pure forme, accordée sans enthousiasme.Car Monchau était l’anti-Besancenot, qui a refusé de donner sa caution aux dossiers scabreux et douteux» des tentatives d’empoisonnement et de coup d’Etat ! Un crime de lèse-majesté qu’il a payé cash, avant… les prélats et Adrien Houngbédji crucifié au poteau par la nomination dans son fief d’un commerçant ,ex secrétaire générai de son parti …comme Préfet !

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