De la difficulté de conduire le Mali !

Dans le cadre de la prestation de serment du nouveau Président malien élu, nous avons souhaité reprendre pour vous, en nouvelle publication actualisée, cet Eclairage concernant la difficulté de conduire une Nation. En effet, s’il est déjà bien difficile de conduire et de diriger une Nation quelconque, c’est encore plus difficile d’être Président d’une République en crise, d’une Nation qui vient à peine de sortir de graves turbulences.

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Et c’est le cas de le dire pour le Mali, qui vient d’échapper au pire, grâce à l’intervention bienveillante des forces françaises et alliées de l’Opération Serval, qui ont permis de libérer le territoire malien du joug djihadiste, et d’ouvrir une nouvelle ère à la démocratie. Alors, le nouveau Président malien, IBK, doit se préparer à mener le changement ainsi amorcé à terme, tout en se focalisant sur les deux principaux défis qui s’imposent : Sécuriser le territoire et assurer le Développement. Voici donc, avec quelques lignes tirées du passé, les défis du Présent qui attendent IBK… Avec en ligne de fond, la difficulté de conduire une Nation.

Diriger le «nouveau Mali», en relevant deux défis majeurs…

Comme nous l’annoncions tantôt, diriger le Mali, à l’heure actuelle, ne sera pas aisé. Et c’est pourquoi le nouveau Président doit s’atteler à «moins diriger», mais plutôt à «conduire le pays», en sachant faire la subtile différence entre les deux terminologies.

En effet, il ne sera pas aisé de diriger les affaires compliquées du Mali, du fait que ce pays est encore convalescent, venant à peine de sortir de la zone des soins intensifs, avec l’aide de la Communauté internationale.

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Aussi, si IBK veut «diriger» le Mali, par une gestion de crise, il sera obligé de se coltiner à de nombreuses oppositions, et à des pesanteurs. Car, il va falloir mettre en place une gestion de crise, qui plaît à très peu de gens…

Et revoilà les vieux démons, pour une fois encore déstabiliser le pays à peine reconstruit, sans aucun pessimisme de notre part.

D’où la nécessité de prioriser la sécurisation du territoire et d’asseoir les institutions démocratiques dans leur fonctionnement normal.

En outre, il s’agira plus pour le nouveau Président, de «conduire la Nation malienne» meurtrie après cette longue période de crise. Et, pour ce faire, il se doit d’annoncer des perspectives claires.

Toute la différence entre le «conduire» et le «diriger» réside d’ailleurs dans ces perspectives à partager avec ces concitoyens. Que sera le Mali dans cinq (05) années ? Avec des objectifs précis, atteignables et quantifiables, en termes de moyens que la Communauté internationale, notamment l’Union Européenne, est déjà prête à lui accorder.

Les Conseils d’un panafricain au Président malien !

Monsieur le Président, «ne cherchez point à diriger ce pays en cours de réunification, mais cherchez plutôt à conduire cette Nation qui a foi en vous, à lui redonner confiance en l’avenir, à la rassembler autour d’un projet, pour le Mali de demain…»

Même s’il est difficile de conduire une Nation, vous vous devez, pour tout l’espoir que vous avez suscité, conduire le peuple malien à cette bonne destination que des millions de Maliens attendent de vous…

C’est le conseil du citoyen panafricain, qui vous appelle à lire entre ces lignes tirées du passé, la difficulté de conduire la Nation malienne, afin de pouvoir réussir à relever votre deuxième défi : Assurer la croissance et le développement économique.

Être Chef d’Etat malien… Un métier d’équilibriste !

Diriger l’Etat et conduire la Nation malienne, vous demandera, Monsieur le Président, de mettre l’accent sur trois vecteurs de réussite : Communication, Leadership et Management.

Vous avez été élu à cause de :

1)     Votre à comprendre les problèmes de la Nation, et à les expliquer dans un langage simple et cohérent,

2)     Votre maîtrise des problèmes de la République,

3)     Et votre programme pour y apporter des solutions idoines : Initiez donc des projets concrets, qui mettront l’accent sur les couches les plus vulnérables.

Le Chef d’Etat, que vous êtes, doit donc savoir gérer les maigres ressources du pays, tout en ayant la capacité de contenter des exigences mutuellement exclusives, notamment en conciliant les demandes des partenaires internationaux et les aspirations profondes du peuple malien.

Et pour vous maintenir… Faites vos jeux !

Un grand homme d’Etat romain a affirmé que pour réussir à conserver le pouvoir à Rome, il faut donner du pain au peuple et organiser des jeux pour distraire la bourgeoisie et les aristocrates. Cela est encore plus vrai en Afrique, donc au Mali, compte tenu de toutes les difficultés inhérentes à votre fonction présidentielle : Du Pain et des Distractions.

Mais ici, il ne s’agit plus d’organiser les jeux, mais d’y jouer soi-même :

1)    les échecs pour savoir déjouer les nombreux pièges,

2)    le Poker pour dérouler ses stratégies et faire passer ses décisions, avec la touche d’imprévisibilité nécessaire pour étonner et surprendre,

3)    le tarot (vision), afin d’avoir dès aujourd’hui, les réponses pour les problèmes de demain, pour avoir une longueur d’avance.

Alors, faites vos jeux, Monsieur le Président… Sinon c’est Tchatounranga ! Et, Demain, ce n’est pas le peuple malien seul, vos électeurs, qui vous demanderont des comptes, mais le monde entier. Alors, «conduisez cette Nation», même si, parfois, il va falloir gérer des crises rémanentes, avec une dose de «Direction» ! Merci de votre attention, Monsieur le Président, et bon vent dans cette épopée malienne !

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