Echangeur de Godomey : plusieurs milliards à la merci des herbes sauvages et des ordures

Réceptionné provisoirement par le gouvernement béninois, depuis janvier 2012, l’échangeur de Godomey peine toujours à être finalisé. Conséquence, cet ouvrage végète dans une insalubrité, un délabrement et une obscurité notoires.

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Pavage de la bretelle F – trafic local Godomey-Calavi –  débuté puis abandonné sur près d’une centaine de mètres, avec des nids de poule, par ci, ou des amas de pavés, par là, des gravats de pierres ou d’ordures, délaissés le long de la voie ; domaines réservés aux espaces verts et places publiques complètement affaissés et transformés  en un réceptacle d’eaux de ruissellement, transformant les environs de la bretelle en un lac artificiel. Le tout végétant dans des ordures de toute nature, qui selon les habitués des lieux, infectent l’atmosphère en période de pluie ; trois lampadaires qui fonctionnent de façon alternative et jamais simultanément ; la devanture du bâtiment BEKO transformée en une ruelle où vont et viennent motos et autos, à cause de la défection de la glissière qui longe le bâtiment ; tranchées pour le raccordement des réseaux de signalisations lumineuses et de l’éclairage public, toujours ouvertes par endroit ou approximativement fermées… De l’autre côté de la base installée par la société en charge des travaux, seul l’ombre du vigile des lieux plane.

C’est l’état dans lequel,  notre équipe de reportage a retrouvé, aux environs de 16 heures, ce lundi 2 septembre, l’une des plus grandes infrastructures routières modernes du Bénin, l’échangeur de Godomey, pourtant officiellement réceptionné  depuis  le 06 janvier 2012.

Un domicile aux Sdf….

Devant ce constat d’impuissance,  les usagers de l’échangeur ruminent leur  mécontentement. «Cet échangeur n’a rien d’une nouvelle infrastructure. Regardez, c’est  encore, visiblement, plus vieillissant  que les deux ponts d’Akpakpa…», s’indigne l’un des conducteurs de taxi-moto, rencontré sous l’échangeur. Si ce dernier salue la justesse de l’investissement, il pense cependant que l’état dans lequel le chantier a été abandonné, frise du gaspillage car, affirme-t-il, «Dieu seul sait s’il va durer…». Quant  à Claude, un vendeur ambulant de cartes téléphoniques, l’échangeur de Godomey, tel qu’abandonné, presque sans éclairage, ou à éclairage intermittent, constitue  «un nid d’insécurité pour les paisibles populations, et un  dortoir pour les "Sans Domicile fixe"». Conséquence, c’est un exercice très risqué que de se promener la nuit, non-accompagné, dans les parages, sous  l’échangeur.

On se justifie… !

En effet, ces constats semblent avoir une explication. Aux dires de Simon, un des techniciens en charge des travaux, seuls les travaux de finition traînent. Et pour cause, «la société chinoise en charge des gros œuvres a déjà terminé les travaux à sa charge, donc il faut lancer officiellement les travaux de finition», justifie-t-il.  A en croire ce dernier,  il faut un nouveau financement pour boucler le chantier, et le mettre pleinement à disposition des populations. Quant à l’absence d’éclairage conséquent, constatée sur l’ensemble de l’infrastructure, il ajoute : «nous avons reçu des ordres, et ne pouvons qu’allumer un seul des trois projecteurs, au cours d’une nuit», a-t-il laissé entendre.

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En attendant un nouveau financement, les herbes, les reptiles  et les divorcés sociaux, peuvent continuer de disputer les voies et les espaces de repos aux paisibles populations.

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