Le Bien ? Le Mal ? Ce serait trop facile de s’en tirer avec des distinctions aussi grossières

«Tous ceux qui luttent pour le Bien, luttent contre Lui, celui qui l’a engendré (ajouté par nous), et ne tendent qu’à retarder l’Explosion Finale (souligné par nous). Dans la Fin du Monde par le Mal, Dieu saura partager ceux qui, dans le Mal, restaient purs, et ceux qui n’étaient qu’impurs. C’est le seul Jugement Dernier (souligné par nous) que j’entrevois.»

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Cette citation de Michel Déon, fait ressortir deux thèmes récurrents du débat quotidien : le Bien et le Mal dans leur éternelle opposition. C’est même sur cette opposition millénaire qu’est construit tout notre monde. Ainsi, chacun souhaite atteindre la Vertu, en accroissant le Bien intrinsèque, tout en réduisant considérablement le Mal et sa portée sur nos actions. C’est ce que nous enseigne, notamment, la Morale Chrétienne.

Mais, il y a une difficulté inhérente à cette distinction, qualifiée à juste titre de Manichéisme. Pourquoi devrions-nous prioriser l’un, le Bien, au détriment de l’autre, le Mal, que nous sommes censés fuir, en courant vers le Bien, alors même qu’il, le Mal, est partie intégrante de nous, de notre nature humaine, fautive par excellence ?!

Toute la question est là. Et nous allons la conceptualiser dans la thématique suivante :

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La Dualité Humaine, et la nécessité d’une Symétrie.

Et nos propos ici risquent d’être mal compris, par certains esprits trop timorés. Nous ne souhaitons point effaroucher les belles vertus qui sont les vôtres, mais il s’agit juste pour nous de faire la part des choses, en rappelant à chacun, par des exemples rationnels dignes de foi (avant d’en arriver à la question de la Foi en conclusion), que la lutte contre le Mal est perdue d’avance, et que ceux qui «osent» s’y adonner, sont, soit des sots excités par des gueux, soit des illuminés entrainés par des passions impossibles à vivre, au lieu d’être simplement éclairés par la Lumière de leur propre Raison, de leur propre bon sens, la chose la mieux partagée du monde.

Nous commencerons par rappeler la Matrice de l’Univers, qui est centrée sur deux éléments opposés : le Positif (le Bien, la Matière visible) et le Négatif (le Mal, la Masse noire)… C’est la rencontre des deux qui crée la formidable Energie qui donne naissance à la Vie. Ce précieux cadeau dont nous jouissons n’aurait donc jamais vu le jour sans «la présence du Mal», sans son apport.

Alors, maintenant que nous jouissons de la Vie, pourquoi voulons-nous coûte que coûte combattre le Mal ? Parce que nous en avons peur, parce qu’on nous a formatés dans cette lutte, dans notre Dualité innée !

Transcender le Mal, en cessant d’avoir peur de Nous-mêmes !

Le problème ne se poserait donc pas, selon nous, en termes de lutte entre Bien et Mal, mais il s’agit plutôt de réussir à «Transcender le Mal», composer avec lui, et faire en sorte de réduire son impact sur nos vies, son emprise sur nous. La Sagesse de l’Ecclésiaste ne nous enseigne-t-il pas que : «…Il n’y a point de délivrance dans ce combat», qu’il est perdu d’avance. A moins de «renoncer à vivre» (retenir son souffle), ajoute l’Ecclésiaste (8:8 => Equilibre) !

Vaincre le Mal, c’est donc refuser de vivre cette Vie Mortelle qui est notre condition, notre nature !

A-t-on jamais vu de l’Energie générée sans la réunion du «+» et du «-» ?! C’est pareil pour toute Matière, qui a besoin de la présence simultanée du Proton et de l’Electron pour se matérialiser ! Sinon, on serait juste quelques amas d’esprits inconsistants…

En somme, et Michel Déon le fait ressortir en filigrane dans cette citation, même si de manière sibylline, c’est sa Volonté.

L’Explosion Finale…

Chercher à battre le Mal, c’est le rencontrer pour pouvoir se coltiner à lui. Or, cette rencontre est fatal, fatal à tout Vivant : Essayez de joindre les deux bornes d’un circuit électrique ! Pareil quand l’Electron et le Proton se rencontrent… C’est le Cataclysme final, la Fin de toute Vie… Comme une immense explosion nucléaire qui détruirait toute vie, telle que nous la concevons.

Alors, ne cherchons point à rentrer dans ce combat fatal. Cherchons plutôt à améliorer notre condition humaine, en nous bonifiant… Pour réduire la part du Mal, sa portée, sans faire une négation de sa présence.

Il est toujours là. Et nous devrons en tenir compte dans chacune de nos actions, pour nous «rappeler de bien agir», à notre propre niveau.

Et l’Espérance d’une Grâce divine… La Vie Eternelle ou la Fin de tout Mal !

Pour en revenir à la question de la Foi, également évoquée de façon incidente par l’auteur, elle (la Foi) rejoint la question de l’Espérance : Espoir qu’un jour l’Humanité bénéficiera de la grâce du Créateur, qui mettrait une autre chose moins redoutable, pour compenser le Bien, qui ne serait plus le Mal, mais un succédané moins nocif, moins nuisible que le Mal.

N’est-ce pas aussi une question que l’auteur a déjà tranchée à son propre niveau, en titrant sur «Les Trompeuses Espérances» ?!

Alors, on s’en remet à Dieu, au Jugement Dernier…

Pour départager ceux qui sont impurs et ceux qui ont pu rester purs dans cette Traversée du Mal ambiant, qu’est la Vie : Voilà que je vous envoie au milieu des loups, pour voir ceux d’entre vous qui y survivront… Ceux-là auront droit à la Vie Eternelle !

Et c’est pourquoi nous devons rechercher le Bien et le faire transparaître dans toutes nos actions, dans notre attitude ! En toute Equilibre, sans aucun Manichéisme… Avec Amour et Raison, si ces deux pouvaient rester ensemble, Amour et Raison.

En définitive, même au Jugement Dernier, «Dieu ne peut nous punir sans cesser d’être juste… S’il n’est plus juste, il n’est plus Dieu». Et donc, ce n’est point son jugement qu’il faille craindre, mais notre propre Nature Fautive, Pécheresse…

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