Pour mesurer la richesse produite par un pays, plusieurs outils sont utilisés. Au nombre de ceux-ci, le Produit Intérieur Brut (PIB) et le Produit National Brut (PNB). Seulement, les deux agrégats étant bien proches l’un de l’autre, ils créent fréquemment des confusions chez les profanes.
Le Produit Intérieur Brut est une notion économique inventée peu avant la 2ème Guerre Mondiale. Il a comme objectif de mesurer la richesse produite par les acteurs économiques (entreprises, ménages, administrations publiques) résidents dans un pays.
Ainsi, le Pib peut se définir comme la somme des valeurs ajoutées réalisées à l'intérieur d'un pays, par l'ensemble des branches d'activité (auxquelles on ajoute la TVA et les droits de douane), pour une période donnée, indépendamment de la nationalité des entreprises qui s'y trouvent. C’est en effet, la richesse créée par une économie en un an, sur le territoire de l’Etat en question, quelle que soit la nationalité des acteurs.
L'utilisation de la valeur ajoutée permet d'éviter que la même production ne soit prise en compte plus d'une fois, puisque dans son calcul on retire la valeur des biens consommés pour la production.
La croissance du PIB est considérée comme l'indicateur par excellence de la performance et de la santé économique d'un pays. Aussi, peut-on dire que le PIB est la base taxable, c’est-à-dire celle sur laquelle les impôts et les cotisations sont calculés.
Le Produit National Brut (PNB), quant à lui, peut être défini comme étant la production annuelle de biens et de services, par les acteurs économiques d’un pays donné, incluant notamment les revenus des investissements nets réalisés à l’étranger, et déduisant les revenus des investissements de l’étranger sur un territoire national. En somme, c’est la résultante de toutes les productions réalisées par les nationaux d’un Etat, quel que soit leur territoire de localisation, donc aussi bien à l’intérieur du pays que dans des Etats étrangers.
Comparativement au Produit Intérieur Brut (PIB), le Produit National Brut (PNB) comptabilise la richesse créée par les entreprises nationales implantées sur le territoire et à l'étranger, mais exclut les entreprises étrangères.
Contrairement au PIB qui retient plutôt le critère géographique (le territoire économique), le critère retenu ici pour comptabiliser la production est un critère juridique (la nationalité). Le principe de mesure du PNB est donc celui de la nationalité (des acteurs économiques), s’opposant en cela au principe de mesure du PIB (Produit Intérieur Brut), qui est celui de la territorialité.
Il est à noter que le Produit Intérieur Brut (PIB) n’est pas sans limite. En effet, que ce soit par son évolution ou par son ratio par habitant, le Produit Intérieur Brut reste une mesure globale, donc une moyenne. Dans ce sens, il ne permet point d'appréhender, ni les inégalités sociales, ni leur évolution. Pour illustration, on peut très bien avoir un PIB moyen qui augmente, alors que les revenus diminuent pour une grande partie de la population, tout en augmentant fortement pour une petite partie.
La considération du PIB devient ainsi, source du renforcement des inégalités.
Autre limite, il faut rappeler que le calcul du PIB s'appuie sur la Comptabilité Nationale, donc sur ce qui est déclaré à l'Etat. A ce titre, il ne considère point le secteur informel, très développé dans les pays africains. Le Pib ignore également ce qui est qualificatif dont le bien-être, les loisirs, la sécurité, le niveau d'éducation, la liberté...
C'est la raison pour laquelle émergent de nouveaux indicateurs comme l'IDH (Indice de Développement Humain) qui tentent de mieux appréhender le bien-être social, en prenant en compte d’autres variables comme la santé et l’éducation.