Les forces du mal

«Notre guerre contre le terrorisme ne fait que commencer. L’Irak continue d’afficher son hostilité à notre égard et de soutenir la terreur. Le régime irakien développe en secret de l’anthrax, des gaz mortels, et des armes nucléaires depuis plus de dix ans. Ce régime a accepté les inspections internationales pour finir par les rejeter. Ce régime a quelque chose à cacher au monde civilisé.

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Des Etats comme ceux-là, et leurs alliés terroristes, constituent «l’axe du mal», qui s’arme pour menacer la paix du monde». Ceci est un extrait du discours sur l’Irak, fait par Georges Bush le 29 Janvier 2002 au Congrès, devant Tony Blair et Hamid Karzaï.

L’axe du mal. Ce substantif était ainsi utilisé, pour la deuxième fois par un président américain, pour qualifier des pays dont la politique était jugée hostile à celle des Etats-Unis. On se rappelle bien que c’était le Président Ronald Reagan qui, pour la première fois, avait agité le thème «l’empire du mal» pour désigner la Russie, l’ennemi du moment avec lequel ils étaient en guerre froide. Georges Bush le reprendra à son compte, tout en y apportant sa touche personnelle. «L’empire du mal» devient «l’axe du mal».

Le vrai auteur de ce concept s’appelle David Frum. Ce Conseiller spécial du Président Bush raconte qu’on lui avait demandé de trouver un mot qui pouvait faire grande sensation dans l’opinion américaine, et qui pouvait permettre de généraliser la guerre contre le terrorisme, au-delà de l’Afghanistan. Aujourd’hui, l’axe du mal pouvait se retrouver un peu loin de Bagdad, en Syrie où Bachar Al Assad utiliserait des armes dangereuses pour tuer.

Au Bénin, il existe aussi «un axe du mal». Il serait constitué des forces politiques et citoyennes qui s’opposent à la révision de la Constitution. «Les forces du mal».  Le concept est créé par Raphaël Edou. Le weekend dernier, alors qu’il était en meeting pour la révision de la Constitution, dans son Couffo natal, le nouveau ministre de l’Environnement et des Changements Climatiques a grossièrement désigné tous ceux qui s’opposent à la révision comme «des forces du mal que Dieu doit écarter du chemin de Boni Yayi».

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«L’empire du mal», «l’axe du mal» et enfin «les forces du mal»… A chaque fois, c’est toujours un ennemi qui est visé. Ici, c’est L’Union fait la Nation, le Prd, Alternative Citoyenne, le Président Nicéphore Soglo, et une kyrielle de Béninois anonymes qui s’opposent à cet obscur projet. Mais, ne cherchons pas l’inspiration du ministre Edou trop loin. Evangéliste, il aurait été ébloui par quelques versets bibliques que lui et ses coreligionnaires lisent et prêchent sans grand discernement. Comme d’ailleurs David Frum, qui faisait partie du cercle restreint des évangélistes conservateurs qui entouraient Bush. L’ennemi est plus que la révision. Derrière tous ceux qui critiquent aujourd’hui le régime Yayi, derrière tous ceux qui s’opposent au gouvernement, on ne voit que Talon, l’ancien sponsor et ami devenu paria et ennemi public numéro un. C’est lui qui, depuis Paris où il est réfugié, inonde le pays de numéraires, pour aiguiser l’esprit frondeur des Béninois contre le régime. Après avoir tenté coup d’Etat et empoisonnement, il travaille par personnes interposées. C’est réellement de lui que parlait Edou l’évangéliste.  

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