Pour un Dialogue constructif : de la Vérité à la Paix!

Suite à la réplique du Chef de l’Etat à son précédent message, la Conférence Episcopale du Bénin, par la voix de l’Archevêque de Cotonou, a répondu ce mercredi 28 août 2013. Si le citoyen est satisfait qu’enfin le ton soit plus apaisé et plus conciliant, et que les précisions paraissent plus constructives que dans le précédent message public, il n’en demeure pas moins que cela pourrait créer une escalade de verbes…

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En effet, il serait dommageable que le Chef de l’Etat cherche encore à répondre au présent message, surtout que, selon nous, l’Eglise s’est faite porte-parole d’une certaine opinion publique dans l’utilisation du terme controversé de «douteux», qui a tant peiné le Président de la République, d’où l’escalade. Le citoyen pense donc, et soutient, que les sages précisions apportées par l’Eglise, doivent être acceptées intestat, et que, par conséquent, les voies du Dialogue soient ouvertes, par toutes et tous, pour la Vérité et la quête de la Paix. D’où nos derniers commentaires, après ces précisions cléricales…

Eviter l’escalade et accepter la Vérité !

Cette adresse serait tout à fait indiquée au Chef de l’Etat, afin que certains épisodes soient vite mis de côté, et que l’on s’attelât enfin à construire ce pays qui croule sous la misère, comme lui-même l’a reconnu dans sa réplique à la Conférence Episcopale.

Eviter l’escalade, c’est que le Chef de l’Etat s’épargne la peine de répondre aux cléricaux qui n’ont joué que leur rôle, même si avec trop d’empressement, obligés par une situation nationale critique. Et ils l’ont bien compris en rappelant le sens de leur intervention, pour que tout biais soit évité.

Ils en reviennent donc à la mission première de l’Eglise ainsi définie par le Pape Emérite Benoît XVI, dans l’Exhortation Apostolique post-synodale « Africae munus » : «L’Église contribue à l’éducation des populations et à l’éveil de leur conscience et de leur responsabilité civiques…»

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Aussi, convient-il de mettre l’accent sur le caractère exceptionnel des éclaircissements apportés par la Conférence Episcopale dans sa réponse. Et l’Archevêque le rappelle à juste titre : «…de revenir, à titre exceptionnel, sur ce Message, pour en préciser l’objet et l’esprit, tout comme leurs préoccupations majeures.»

D’où la nécessité de mettre toute lumière sur le terme «Vérité», revenu à plusieurs reprises, pour que ces «préoccupations majeures» soient réellement comprises dans leur objet et dans leur esprit. Et voici notre lecture, et notre opinion.

Des précisions utiles !

Sans vouloir reprendre les mêmes termes que dans le Message incriminé, l’Archevêque proclame à nouveau le souci premier de l’Eglise, qui est de voir s’initier un Dialogue constructif. Car l’heure est vraiment grave.

Il précise, notamment, que la démarche de la Conférence Episcopale «est un cri du cœur face à la clameur de tout un peuple en souffrance, des compatriotes qui croupissent dans la misère…»

Ce qui est bien en phase avec les préoccupations du Président de la République lui-même. Et l’Archevêque le cite : «Vous dénoncez dans votre lettre, les « maux dont souffre notre pays et qui se traduisent par la mal gouvernance, le refus d’acceptation de l’autre, l’absence de patriotisme et la prégnance de l’individualisme sur l’intérêt général. » (Page 2)»

Suite à cette convergence de points de vue, entre l’instance cléricale et l’instance républicaine, l’Archevêque a jugé utile de rappeler le sens de la Vérité, un ingrédient indispensable pour asseoir le Dialogue et atteindre la Paix.

Dialogue, Vérité et Doute…

«Le dialogue construit la paix», déclarait le 21 août dernier le Pape François qui recevait en audience des jeunes japonais ; et il précisait que «le vrai danger du dialogue et donc de la paix, c’est de se mettre en colère, de se fermer…» Affirme l’Archevêque, pour aborder la question qui fâche, surtout le terme «douteux» précédemment utilisé.

Non sans avoir pris le soin d’insister sur la Vérité… «Je ne peux vous cacher que les membres de la Conférence épiscopale ont été surpris par l’interprétation et les conclusions que vous présentez personnellement de certains passages de leur Message, et qui se trouvent manifestement aux antipodes de leur intention réelle, de leurs pratiques habituelles, de la mission spécifique de l’Eglise.»

«[Alicujus animum dubium facere.] Ainsi, lorsqu’il est dit que tel fait, événement, avis ou verdict est douteux, cela signifie en rigueur de terme qu’il est flou, pas sûr, et que du coup, l’on balance entre le vrai et le faux, l’on est indécis, l’on hésite. En aucun cas, le doute n’autorise à affirmer avec certitude le vrai ou le faux.» Ajoute encore l’Archevêque, pour remettre le «doute» du Clergé dans son vrai sens et son contexte primaire.

D’où la nécessaire Vérité avant le Dialogue !

Et l’Archevêque n’a pas manqué de répondre au Président de la République quant aux «informations non fondées» : «La Vérité, c’est que le qualificatif « douteux » des empoisonnements et complots qui vous a particulièrement peiné, Monsieur le Président, ne fait que traduire une certaine opinion publique…»

Avant de conclure sur la construction de la Paix, dans «la recherche de structures et de mécanismes crédibles de concertation entre les acteurs politiques et sociaux de toutes tendances, pour le dialogue, facteur de confiance réciproque, condition de cohésion nationale, gage de paix.»   

En définitive, et c’est ici notre opinion…

Il ne servirait plus à rien, d’ajouter quoi que ce soit, d’un côté comme de l’autre, avant l’instauration du Dialogue souhaité par chacun… Dans «le respect et l’amour… qui doivent aussi s’étendre à ceux qui pensent ou agissent autrement que nous en matière sociale, politique ou religieuse.»

Trop de verbes tuent le verbe… Et ce serait dommage que l’Eglise et le Gouvernement entretinssent un échange interminable de mots qui sont susceptibles, aussi bien d’ouvrir des fenêtres, que d’ériger des murs… Alors, laissons les mots mourir de leur juste mort, et attelons-nous à construire ce pays meurtri, par des actions appropriées et des résultats probants.

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