Projet de révision de la Constitution : les Femmes Leaders Politiques découvrent les leurres du texte

Les Femmes Leaders Politiques du Bénin entendent désormais prendre une part active au débat sur le projet de la révision de la Constitution qui ne cesse d’alimenter la polémique. Elles ont besoin de juger de l’opportunité et de l’urgence ou non d’une telle réforme constitutionnelle, dans le contexte sociopolitique actuel.

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C’est donc dans cette optique qu’elles ont tenu une séance de travail, vendredi dernier au Chant d’Oiseau à Cotonou.

Rafiatou Karim, Affo Djobo, Colette Houéto, Béatrice Lakoussan et consorts, se sont données rendez-vous pour prendre véritablement connaissance des nouvelles modifications que le Président Boni Yayi entend apporter à la Loi n°90-32 du 11 décembre 1990. 

Afin de mieux comprendre le nouveau texte introduit au Parlement par le Chef de l’Etat, depuis le 06 juin dernier, les femmes ont fait appel au Professeur de Droit Public, Moïse Lalèyè. Celui-ci, à travers une communication, a essayé de relever et d’expliquer les nouveautés et les leurres que présente ce projet de révision.

Au cours de son intervention, le Professeur Lalèyè a fait comprendre aux femmes présentes comment les quelques modifications apportées au texte, entraînent au bout du compte une révision en profondeur du système présidentiel, par conséquent entachent substantiellement le régime consacré par la Constitution de 1990. Dans ces conditions, l’on pourra s’en prévaloir pour justifier l’établissement d’une nouvelle Constitution, par suite revendiquer la naissance d’une nouvelle République. Parlant de ces modifications, il a surtout insisté sur les points tels que : l’atteinte injustifiée au Préambule, le déséquilibre des pouvoirs, l’introduction de l’initiative populaire.

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Pour Moïse Laleye, la constitutionnalisation de la Cena et de la Cour des Comptes, ainsi que l’imprescriptibilité des crimes économiques, brandis comme les principaux objectifs de ce projet de révision, ne sont pas aussi urgents qu’on veut le faire croire. Selon lui, des lois organiques suffisent aujourd’hui pour prendre en compte ces préoccupations.

Aussi, l’homme de droit a-t-il fait savoir que les différentes composantes du peuple, doivent, d’une manière ou d’une autre, être associées à ce projet de révision constitutionnelle. Car, selon lui, la révision est un acte hautement solennel qui ne peut se conduire comme il est aujourd’hui proposé.

Après cette séance de travail, la plupart des femmes participantes se disent désormais convaincues de ce que la révision de la Constitution n’est pas une priorité de l’heure. Elles se préparent donc, dans les tous prochains jours, à afficher officiellement leur position par rapport à ce projet de réforme constitutionnelle.  

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