Révision de la Constitution : la preuve que Yayi ne réussit pas à convaincre son propre camp

L’opposition et la Société Civile n’ont cessé de réclamer le dialogue et le consensus autour du projet de la révision de la Constitution, mais Yayi a voulu foncer la tête baissée. Le vote intervenu mardi dernier à l’Assemblée, donne la certitude sur d’éventuelles réticences au projet, dans son propre camp. 

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Le rejet du projet de révision de la Constitution par la Commission des Lois, est un véritable test pour Boni Yayi. Si ce vote n’a pas pour autant une influence majeure sur le processus d’adoption de ce projet à l’hémicycle, il est au moins évident qu’il constitue pour Boni Yayi et ses affidés, une véritable épreuve. Le Chef de l’Etat, selon des confidences, n’en revient pas, après avoir été informé de ce vote. Il aurait renoncé à un voyage officiel à cause de ça. C’est donc dire que cette décision a eu son effet de «surprise». Mais, au-delà, il lui envoie un signal fort et une grande leçon à tirer. Dans son propre camp, tout le monde n’est pas encore acquis à la cause de la révision, et il va falloir travailler pour les convaincre.

En effet, en commission ce jour-là, six députés ont voté pour soutenir l’irrecevabilité du projet, telle que proposé par un député de l’opposition. Parmi les six, trois viennent de la majorité présidentielle, car il n’y avait que trois députés de l’opposition. Parmi ceux-ci, on cite des députés comme Hélène Aholou Kèkè, la présidente de la Commission et deux autres, en l’occurrence Zéphirin Kindjanhoundé et un autre encore. On parlerait de Thomas Ahinnou ou de Candide Azannaï. On connaissait depuis des mois, la position de Hélène Aholou Kèkè sur ce dossier. Mais, celle des députés Kindjanhoundé ou Ahinnou est plus incertaine, alors qu’ils ont affiché jusque-là une grande docilité politique au Chef de l’Etat et ont donné l’impression qu’ils sont acquis pour cette révision que Yayi souhaite de tous ces vœux. Ce vote le renvoi, une fois encore, à la notion du consensus et du dialogue, toutes choses qui sont aux antipodes de la propagande tapageuse lancée par le gouvernement, depuis quelques semaines, et dont Yayi se fait lui-même le pionnier.

Ce vote, s’il ne bloque pas définitivement le processus de la révision, donne au moins un grand signe à Yayi : celui d’un processus où il n’est sûr de rien, et où l’opposition peut bien venir de son propre camp, à force de rester sourd aux doléances de l’opposition.

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