Bénin : le débat sur la révision de la Constitution refait surface

Au cours de son message à l’adresse de ses collègues, hier à l’hémicycle, à l’occasion de l’ouverture solennelle de la deuxième session ordinaire de l’année 2013 à l’Assemblée Nationale, le Président Mathurin Nago a ravivé le dossier de la révision de la Constitution.

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Pour le Président de l’Assemblée Nationale, outre l’examen du projet de Budget Général de l’Etat gestion 2014, la session aura à connaitre de nombreux d’autres dossiers, tel que celui de la révision de la Constitution. A travers ces préoccupations, Nago vient de jeter une fois encore le pavé dans la mare. Selon le Professeur Mathurin Nago, aujourd’hui, tous les regards sont tournés vers l’Assemblée Nationale. Selon Nago, il urge d’apaiser le débat et le climat de tension et de suspicion qui l’entoure, pour que cette question soit abordée avec sérénité et objectivité, en suivant la procédure réglementaire au Parlement.

Pour terminer, le Président de l’Assemblée Nationale a rassuré tous les concitoyens, sur le fait que tous les acteurs qui ont un intérêt, seront associés au moment opportun, autrement dit les forces politiques, les organisations de la Société Civile, les syndicats et autres. Le Président de l’Assemblée Nationale est revenu sur le récent rejet en Commission des Lois dudit dossier en l’état, pour insuffisance d’informations, suivant les dispositions de l’article 105 de la Constitution. «Ce rejet ne serait pas intervenu, si la Cour Constitutionnelle avait pu, à temps, notifier à l’Assemblée Nationale sa décision», a-t-il expliqué. Il a rassuré enfin, que la Commission des Lois reprendra incessamment l’étude de ce projet.

Une manière pour dire aux collègues députés que le gouvernement a peut-être perdu la bataille et non la guerre. Interrogés sur ce sujet, certains députés ont eu plutôt la langue de bois, en déclarant que c’est le temps qui donnera raison, à n camp ou à l’autre.

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Impressions de quelques députés

Au terme de la cérémonie d’ouverture de la session budgétaire, certains députés se sont prononcés sur le message adressé par le Président de l’Assemblée Nationale, Mathurin Coffi Nago, sans oublier la reprise prochaine de l’étude du projet de révision de la Constitution, évoquée par le Président Nago dans son discours d’ouverture, ainsi que la question de la correction de la Lépi.

Edmond Zinsou : (député opposition)

C’est un discours complet qui a balayé le contexte national et international et les problèmes brulants de l’heure. Je pense que nous partons déjà sur de bons pieds. La session sera certainement riche en évènement et en décisions. En ce qui concerne le dossier lié à la révision de la constitution, je dis qu’il n’y a pas de problème, nous sommes encore là. Les députés sont là, le peuple béninois est là et nous allons en aviser. Je pense qu’il n’y a pas à s’inquiéter, nous savons déjà la position des uns et des autres. Comme le président l’a dit, nous allons chercher à rencontrer les forces vives de la Nation, les partis politiques, la société civile, les syndicats et autres pour reprendre encore l’avis des uns et des autres. Je pense que la décision finale qui sera prise par rapport à ce projet de loi sera une décision nationale et consensuelle.

Charlemagne Honfo : (député opposition)

C’est un discours mitigé, certes que cela retrace les difficultés actuels du Bénin, mais aujourd’hui, on n’a plus besoin de discours. On n’a besoin des actions concrètes parce que, quand vous entendez le président déclarer que l’Assemblée nationale et le Cos-Lépi sont responsables de la non réalisation à temps de la Lépi, alors que c’est faux, le gouvernement n’a rien débloqué jusqu’aujourd’hui, n’a validé ni le règlement financier, ni le budget. Vous voyez que c’est une contre-vérité. Ces informations ne méritent pas d’être distillées dans la masse. Mais je m’y retrouve pas totalement dans le discours qu’il a délivré, ni dans son message. C’est pour dire que, peut-être entre lui et le gouvernement, il y a peut-être une complicité pour ne pas aller à l’organisation à temps réel des élections municipales, communales et locales.

La question de la révision est une question citoyenne. Heureusement que le président a reconnu qu’en vertu de l’article 105 de la Constitution, nous avons bien fait de rejeter en l’état, le reste suivra.

Justin Agbodjété : (député majorité parlementaire)

Comme vous l’avez constaté aussi, le discours prononcé par le président Mathurin Nago tient compte de la réalité des problèmes spécifiques de la Nation béninoise. Je pense que c’est un discours raisonnable, très riche, un bon message pour la nation et la représentation nationale.

La révision de la Constitution, oui, le projet de révision de la loi fondamentale du 11 décembre 1990, c’est tout à fait normal. Le dossier est présentement sur la table des députés à l’Assemblée nationale et il revient à nous parlementaires d’analyser et d’étudier le pour et le contre, afin de rendre une décision issue de la majorité des représentants du peuple au moment opportun.

Valère Tchobo : (député de la majorité parlementaire)

Je pense que je suis entièrement d’accord avec le président et que cette question de la Lépi soit dite avec acuité puisque, aujourd’hui, vous savez le climat de suspicion et de tension qui sévit dans le pays, et le président de la République, en tant que bon père de la Nation, vous l’avez suivi, et toute la pression qu’il met pour que ces élections là s’organisent au bon moment. Donc, par rapport à cette question, je pense à mon avis que c’est vrai nous sommes pressés, que nous voulons ces élections au cours de cette année, mais je souhaite que nous le fassions dans la sérénité et que ça ne soit pas dans la précipitation pour toujours connaitre les polémiques qu’on n’avait connu dans ce pays. C’est vrai, nous sommes en démocratie, les uns et les autres ont raison de dire leur point de vue par rapport à la question mais en ce qui nous concerne, nous demandons au peuple béninois de se patienter pour que nous le fassions dans la sérénité pour le bonheur de notre peuple.

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