Bénin : les refugiés togolais réclament l’asile au Hcr

Près de neuf ans après leur séjour sur le territoire béninois, les refugiés togolais rencontrent, ces derniers temps, quelques difficultés. Ils ont été chassés  du site d’Agamè, à Lokossa. Après des kilomètres de marche pour Cotonou, où ils sont actuellement, dans de  difficiles conditions de vie, ils réclament une nouvelle terre d’asile au Haut Commissariat des Refugiés (Hcr).

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Des vêtements qui couvrent à peine le corps, le sol qui sert de natte, les bordures des trottoirs comme endroits privilégiés  pour s’offrir  un moment de repos, les visages qui témoignent de tous ces malheurs… C’est ce que vivent, en ce moment, les refugiés  togolais au Bénin. Ceci, depuis  le 10 octobre 2013. Dans le jardin public du dixième arrondissement de Cotonou, à proximité du « Carrefour la Vie » à Vêdoko, leur présence attire l’attention. Leurs conditions de vie encore plus. Hommes, femmes, jeunes et enfants, tous refugiés togolais  expulsés  du site d’Agamè, dans la Commune de Lokossa. Environ  705 personnes, dont 300 enfants et 222 femmes. Dans leur rang, des enfants de moins de cinq mois et des personnes âgées. Ils espèrent regagner une autre terre d’asile, à l’abri  des menaces, afin de repartir à zéro.

Après près de neuf années  passées sur  le territoire  béninois, les  réfugiés togolais  ont été chassés du site d’Agamè, où ils résidaient jusqu’au 10 octobre dernier. Le Hcr ayant  mis fin à leur séjour au Bénin  en tant que réfugiés. Et leur site d’accueil rétrocédé à la Commune de Lokossa. Partis d’Agamè pour Cotonou, à pied, ces réfugiés n’ont qu’un objectif. Réclamer leur droit au Hcr : une terre d’asile. «72 heures après que nous avons été avertis de ce qu’on doit quitter le site, le délégué d’Agamè et les Forces de l’Ordre sont venus avec un Caterpillar, démolir nos maisons, et nous ont demandé  de sortir  du camp. Nous avons marché environ 40 kilomètres, avec une petite escale de quelques heures à Zoungbonou, avant de continuer sur Cotonou.  Ceci,  sous la pression des Forces de l’Ordre tout le long du chemin», explique Koffi Aholou, l’un des responsables des refugiés. Leur première destination  a été la Maison  du  Peuple de Cotonou, grâce au soutien de la Ligue des Droits de l’Homme, ont- ils confiés.

Loin  du bout du tunnel

«Nous étions au siège du Hcr, à Cadjèhoun, le Lundi (dernier), pour rencontrer le représentant des refugiés, le Maire de  Cotonou  et autres autorités, pour trouver solution à notre situation. Mais, à notre retour, nous avons constaté que les policiers étaient à la Maison du Peuple. Ils ont tabassé des gens avec des chaises, des matraques, ils ont fait usage de gaz lacrymogène…», a décrit Maounou Sogbo, un autre responsable.  Le bilan de cette descente des Forces de l’Ordre est estimé à plusieurs blessés, dont des cas graves encore à l’hôpital. Ils fustigent  le fait, car pour eux,  leur présence à la Maison du Peuple  a été possible grâce à des négociations. Donc cela ne devrait plus poser de problème.

Dans le jardin public où ils ont pris quartier, les réfugiés vivent dans des conditions précaires. L’absence de cadre pour les besoins, la proximité avec le collecteur d’eau, le manque de moyens,  et la promiscuité, menacent leur bien-être. Ainsi, en attendant qu’une réponse soit donnée à leur requête, il urge de voler au secours de ces réfugiés, dont les conditions n’arrêtent pas de se dégrader…

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