Boni Yayi joue avec la jeunesse béninoise (7 ministres en 7 ans)

Lundi dernier, Boni Yayi a procédé, une fois encore, à un remaniement technique du gouvernement qu’il a formé il y a seulement cinquante-sept jours. Et le ministère des Sports, en sept ans de l’ère Yayi, a vu défiler sept ministres, pour quel rendement ? Depuis 2006 et l’ascension de Boni Yayi à la Marina, il est difficile, par ici, d’être ministre des Sports.

Publicité

Le vent change à tout moment, sans que les locataires successifs du ministère de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs, aient l’occasion de véritablement s’installer. Au point où, avec le dernier remaniement technique survenu lundi dernier, on en est au septième ministre des Sports. Et, à part Théophile Moncho et Didier Aplogan Djibodé, aucun d’entre eux n’a géré ce portefeuille au moins plus de deux ans. La dernière, et première dame à occuper ce poste, Naomie Azaria, n’aura, en tout et pour tout, totalisé que cinquante-sept  (57) jours d’exercice, avant d’être parachutée au Commerce. Ainsi, ce ministère serait devenu un département sans importance, où Boni Yayi envoie qui il veut et quand il le veut. Qu’est-ce qu’un ministre peut faire en moins d’un an, à la tête d’un ministère, à plus forte raison en moins de deux mois, fut-il un cadre éminent qui maîtrise les lieux? Pas grand-chose. Il a juste eu  le temps de faire quelques déclarations, comme lors de la célébration de la Journée internationale de la jeunesse, visiter quelques unes des structures sous tutelle, comme le Stade de l’Amitié de Kouhounou, et puis c’est fini. Pas de temps pour asseoir son équipe, pas de temps pour connaître ce ministère, pas de temps pour connaître des dossiers en souffrance. Si  bien qu’au bout du compte, on imagine que les locataires successifs en viendront à se demander qu’est-ce qu’ils sont venus faire dans ce département ministériel?

Cette instabilité à la tête de ce ministère, entraine une inefficacité au niveau du travail à accomplir. On ne permet pas aux ministres d’avoir le temps nécessaire pour asseoir une politique à court, à moyen et à long terme.

Passions et accomplissements parodiés

On comprend pourquoi le sport béninois peine à s’affirmer hors des frontières du pays, et même à l’intérieur, pas grand-chose à signaler. Cela ne peut être autrement, quand on sait que le ministère de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs, est l’un des petits budgets du gouvernement béninois. Ce faisant, c’est la jeunesse, qui ne demande qu’à s’épanouir ou s’accomplir pas sa passion (le sport), qui paie le prix fort de cette inconstance et de cette instabilité à la tête du ministère. D’ailleurs, on ne comprend pas pourquoi il y a trois ministères qui s’occupent de la jeunesse. On a un ministère de l’emploi des jeunes, un ministère de la jeunesse et un ministère de la réinsertion des jeunes. Cela aussi participe à l’échec des politiques, à l’endroit de la jeunesse, et montre combien Yayi navigue avec l’avenir de  la jeunesse du pays.

Publicité

On joue allègrement avec la jeunesse du Bénin, alors qu’on ne cesse de gaver tout le monde de beaux discours, comme quoi on aime les jeunes. C’est peut-être la manière à Boni Yayi, de mettre en œuvre son intention de payer des ballons aux jeunes, pour qu’ils puissent jouer et lui foutre la paix.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité



Publicité