correction de la Lepi : Léon Basile Ahossi tient Nago et Yayi pour responsables

Lors de l’ouverture officielle de la dernière session ordinaire de l’année 2013, le Président de l’Assemblée Nationale, le Professeur Mathurin Coffi Nago, n’a pas hésité à indexer les députés membres du Cos-Lepi, comme des responsables du retard que connait aujourd’hui l’actualisation du Fichier électoral.

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Dans un entretien qu’il a accordé à votre journal, le député Léon Basile Ahossi a rejeté ces accusations, renvoyant la balle aux Présidents Yayi et Nago. Selon lui, ils sont tous deux responsables devant l’histoire. Lire l’intégralité de l’entretien.

La Nouvelle Tribune : En toute objectivité, selon vous qui êtes membres du Cos-Lepi, à quelle date la Lepi corrigée pourra être disponible pour l’organisation des élections au Bénin ?

Léon Basile Ahossi : Le Président du Cos-Lepi a annoncé la date du 15 février 2013. Je crois que si toutes les parties jouent correctement, honnêtement, et sans arrières pensées leur  partition, la date annoncée est raisonnable.

Et pourtant l’honorable Chabi Sika, lors de la rencontre qui s’est tenue le 14 octobre dernier à la Présidence, a déclaré qu’on pourrait se retrouver en septembre 2014, toujours en train de corriger le Fichier électoral, à l’allure où fonctionne le Cos-Lepi.

L’honorable Chabi Sika est un bras-droit de Boni Yayi ; son aide de camp en quelque sorte. Il a certainement des informations de l’ombre, que nous n’avons pas, qui lui permettent de faire de telles affirmations. Moi, je m’en tiens au chronogramme du Cos-Lepi et à la date annoncée par son Président, l’honorable Saka Lafia, sur Golfe TV.

Après la rencontre du 14 octobre dernier, on a comme l’impression que tout le tort a été finalement attribué au Cos-Lepi ; chose que le Président Nago a confirmé pendant la cérémonie d’ouverture de la deuxième session ordinaire de l’année.

Le Président de l’Assemblée Nationale voudrait transformer la deuxième institution de la République en un Poste de Commandement Opérationnel du Cos-Lepi. Ce qui n’est pas normal. Je vous  explique. Depuis mai 2012, le Président Idji Kolawolé a souhaité qu’on se préoccupe de l’Etat de la Lepi chaotique, qui a provoqué le drame de 2011. En tant que premier responsable du Parlement, le Président Mathurin Nago peut-il justifier tout le retard qui a été observé avant le déclenchement du processus de la correction de la Lepi ?  Le Comité mis en place entre temps, pour faire l’état des lieux avant d’installer le Cos-Lepi, n’a été qu’une étape de diversion qui a remarquablement retardé les débats sur la correction de la Lepi. De ce point de vue, le Parlement dont il est le premier responsable, porte une responsabilité devant l’histoire. J’affirme haut et fort que personne n’a le droit de jeter une pierre, aussi petite soit-elle, aux membres du Cos-Lepi, qui s’emploient à faire de leur mieux dans une collégialité et une cohésion, sans doute pas parfaite ou lisse comme la surface d’un miroir, mais qui s’entendent sur l’essentiel, pour s’acquitter de cette mission républicaine. L’Assemblée Nationale, avec sa mouvance présidentielle dominante, a perdu le temps à notre Peuple, et devrait l’assumer dans toutes ses dimensions. Deuxième chose, c’est que depuis 2008, nous savions que des élections communales devraient se tenir en 2013. M. Yayi, qui a passé le temps à déstabiliser les mairies, dont certains élus ne sont peut-être pas installés à la date d’aujourd’hui, s’est investi négativement dans l’enracinement du processus de la décentralisation. Il porte, lui aussi, une responsabilité plus lourde, aggravée par sa fameuse Lepi fabriquée en 2011. Voilà des raisons pour lesquelles, nous sommes aujourd’hui dans l’incertitude, par rapport à la date des prochaines communales.

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Le Chef de l’Etat n’a pas cessé de réitérer sa volonté de voir les élections se tenir avant la fin de l’année 2013. Quelle sera votre position, s’il convoquait effectivement le corps électoral avant fin 2013 ?

Si le Chef de l’Etat convoque le corps électoral avant la fin de l’année 2013, il confirmera le peu de respect qu’il a des textes de la République, et donc de notre système démocratique. Si jamais cela arrivait, on peut croire qu’il veut faire organiser des élections, plus chaotiques que celles de 2011 qui l’ont maintenu à la Marina.

Réalisation : Emmanuel E. Creppy

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