Crise à la Mairie de Porto Novo : Comment Yayi a court-circuité Houngbédji

Alors que la crise a atteint son point culminant au Conseil municipal de Porto-Novo, avec la dernière sortie médiatique du Maire Moukaram Océni, le Chef de l’Etat tente subtilement de jouer au Sapeur-pompier. Hier, il a reçu les protagonistes de la crise à la Marina. Et tente, comme on le voit, de ravir la vedette à Houngbédji dans son fief. 

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Dans les coulisses de la Marina, on agite que Yayi a répondu favorablement aux nombreuses sollicitations venant de ses partisans de la ville de Porto-Novo qui, sous une pluie diluvienne le vendredi dernier, l’ont invité à sauver leur ville et à s’investir pour son développement. Hier donc, il a réuni la majorité des Conseillers (Prd et Fcbe inclus) de la ville de Porto-Novo. L’audience a eu lieu tard dans la soirée d’hier. Le Prd, parti du Maire contesté par une frange de Conseillers du même parti, avait pour porte-paroles deux dames, Colette Houéto et Jocelyne Zinsou. Après leurs exposés et les clarifications du Maire Moukaram Océni, le Chef de l’Etat a pris la parole, pour inviter les uns et les autres à l’apaisement, avant de préciser que, pour sauver le projet de parc attractif de Houinta, qu’il fallait le maintenir au même endroit, sinon le bailleur de fonds qui est la Boad pourrait se retirer. Pour contenter les contestataires, il a affirmé qu’un autre jardin public sera construit à Dowa, qui est le site proposé par les conseillers Prd pour abriter le parc attractif. Mais à ce niveau, aucun financement n’existe, et Yayi a pris, devant ces Conseillers, l’engagement d’aider à rechercher les financements pour cela. Il a donc coupé la poire en deux, en contentant les deux parties. Mais, en dépit de cela, les Conseillers Prd restent sceptiques et attendent de voir la construction de ce jardin public pour croire. «Tout ceci a été décidé en violation des textes qui régissent la décentralisation et des décisions du Conseil municipal de la ville de Porto-Novo. C’est un véritable «coup d’Etat» au Conseil municipal», dénonce un Conseiller Prd. Au regard de tout ceci, on a du mal à croire que Yayi ait réussi réellement à enterrer cette crise.

Yayi-Houngbédji : un combat de gladiateur

C’est un véritable coup de poker pour Boni Yayi. Si l’intention affichée par le Chef de l’Etat est de montrer sa volonté de soutenir le développement de la ville de Porto-Novo, il n’en demeure pas moins qu’il a joué fortement un jeu politique. En effet, en s’ingérant dan cette crise, Yayi tente de réussir là où Houngbédji n’a pas eu trop de succès. Son objectif est de paraître aux yeux des Porto-noviens comme le sauveur, le Messie qui a permis de sauver le projet d’un parc attractif, et d’en avoir un autre. A un moment où les relations entre les deux hommes sont très froids, l’occasion est propice pour des missions de bons offices et des actes de charité. Peut-être que, lors des prochaines élections communales, cela pourrait servir à quelque chose. Qui sait.

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