Défiance ecclésiastique au Dahomey

Après que la France eut proclamé la déchéance de Gbèhanzin (le 3 décembre 1892), les Pères Lissner et Steinmetz suggérèrent au gouvernement français d’attribuer à la mission catholique, les anciennes possessions à Ouidah, du roi déchu.

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Cette partie du domaine royal comprenait deux sites : Agoli, résidence du Yovogan et Djègbé, place où l’on rassemblait la population pour écouter les messages royaux apportés d’Agbomè par les récadères. La mission obtint satisfaction : « aucun emplacement ne pouvait mieux convenir pour notre installation », reconnut Steinmetz.

1901 fut une année importante pour les pères qui déménagèrent de la périphérie au centre-ville, à Agoli. Cette même année, la préfecture apostolique fut érigée en vicariat par décret de Rome et, enfin, Monseigneur Dartois fut nommé évêque de Ouidah. Cette promotion, pensa Steinmetz, imposait que l’on érigeât une église digne du ministère épiscopal. Le principe fût acquis de construire un vaste temple où la lumière entrerait puissamment et où les piliers ne cacheraient pas à la vue des fidèles, le maître autel. L’érection de l’église allait durer six ans pendant lesquels les incidents et les provocations allaient se multiplier de part et d’autre…

Enfin, le 9 mai 1909, elle sera consacrée en très grande pompe devant tous les habitants de Ouidah. Au toast qui suivit la cérémonie de consécration, Mgr Steinmetz, évêque du lieu, désignant tour à tour la cathédrale et le temple du serpent, eut ces mots historiques : « ceci détruira cela » !

La cathédrale de Ouidah est érigée sur un lieu soigneusement sélectionné pour sa considérable valeur symbolique. Construite sur les ruines d’un pouvoir royal traditionnel, vaincu et déchu par la puissance coloniale, l’église de Ouidah est aussi et surtout dressée insolemment face au temple principal du Dangbé et au bois sacré. Cette implantation constituait d’abord clairement un orgueilleux défi aux religions traditionnelles ; une déclaration de guerre arrogante au fétichisme, éloquemment résumée dans la formule lapidaire de Steinmetz. Cette petite histoire de la construction de la cathédrale… illustre l’histoire politique, culturelle et religieuse du Dahomey au moment où Aupiais y entre en scène…

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Sauf exception, dans sa finalité d’exploitation, dans l’usage violent des moyens qui voulaient cette fin, une fois gratté le vernis de la « mission civilisatrice », l’entreprise coloniale constitue, avec la complicité active de l’Eglise, par sa seule existence, les conditions de l’acculturation. Ces conditions de négation de l’autre étaient simples à légitimer pour l’administrateur colonial ; l’autochtone n’était considéré que comme un primitif à civiliser et, pour le missionnaire, comme un païen à convertir. Ces visions dualistes et manichéennes avaient l’efficacité des mécanismes simplistes pour interdire la rencontre de l’autre.

Choc des cultures !

Selon l’entité FU-TRUKPIN (16-12)

Quand les Blancs parlent, les Arabes ne les comprennent pas.

De même, quand les Arabes parlent, les Blancs ne les comprennent pas.

Cependant, lorsque FU se meut pour aborder TRUKPIN, BABALAWO est averti.

FU-TRUKPIN avait été convié à une rencontre où il y avait beaucoup de Blancs et beaucoup d’Arabes. Il nota que quand les Blancs parlaient, les Arabes ne comprenaient rien de ce qu’ils disaient. De même, quand les Arabes prenaient la parole, les blancs étaient hermétiques.

Avec sa sagesse légendaire, IFA suggéra de rechercher la concordance entre les deux langues, pour éviter que la réunion n’échoue. De plus, il insista pour que d’abondantes prières et bénédictions accompagnent la rencontre, si l’on tenait à ce qu’elle aboutisse.

IFA insista enfin pour que les Blancs et les Musulmans notifient leurs désirs sur un document qui serait brulé dans un grand feu au milieu de la ville pendant que prières et bénédictions s’élèveraient.

Parler ou communiquer ?

Dieu veut que dialoguent avec équité

Les cultures créées dans la multiplicité.

L’Européen a-t-il respecté l’altérité ?

Quant à l’Arabe, admet-il la diversité ?

L’un n’a-t-il pas exterminé l’Amérindien

Et tous deux, abusé la naïveté de l’Africain ?

LPP

 

Bonus

Elevons notre cœur !

Beaucoup plus haut que l’intérêt, pour pratiquer la charité

Plus loin que les idées reçues, pour découvrir la vérité

Au-delà des croyances, pour vivre la spiritualité.

LPP

Soyons nous-mêmes !

Même s’il exige du flair, de la jugeote et du courage

Gardons-nous de dédaigner l’héritage

Que nous ont légué, perspicaces, nos ascendants.

Un fabuleux trésor n’est-il pas logé dedans ?

LPP

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