Ce mercredi 23 octobre se tient à la Cour d’Appel de Paris, une nouvelle audience du dossier de demande d’extradition vers le Bénin de Patrice Talon et Olivier Boko ; respectivement présumé commanditaire et co-accusé dans les affaires dites de tentatives d’empoisonnement et de coup d’Etat, ayant visé le Président Béninois, Boni Yayi.
Les affaires de tentatives d’empoisonnement et de coup d’Etat présumé, qui mettent aux prises Boni Yayi et son «ancien copain», Patrice Talon, seront à l’ordre du jour ce jour à la Cour d’Appel de Paris. La Chambre d’Instruction de la Cour d’Appel de Paris tient une énième audience sur la demande d’extradition de Patrice Talon et de son co-accusé, Olivier Boko. Demande formulée par les autorités judiciaires béninoises, qui accusent Talon d’être le cerveau numéro un de ces tentatives dites d’empoisonnement et de coup d’Etat. Les mandats d’arrêts contre ces deux citoyens béninois, mis sous contrôle judiciaire à Paris, avait été lancés fin 2012 et début 2013, par Angelo Houssou, le Juge d’instruction en charge des dossiers. Dans le cadre de l’exécution de ces mandats d’arrêts, les autorités béninoises ont adressé à celles de la France une demande d’extradition de Patrice Talon et d’Oliver Boko. Depuis, plusieurs audiences se sont tenues à la Cour d’Appel de Paris. La dernière en date a eu lieu le 18 septembre. A cette audience, le dossier a été renvoyé à ce mercredi 23 octobre. La Cour d’Appel de Paris avait fait ce renvoi, en vue de disposer de temps supplémentaire pour étudier les nouvelles pièces versées, à sa demande, au dossier par les autorités béninoises.
Les réquisitions du Procureur favorables à Talon
Que va-t-il se passer à l’audience de ce mercredi ? C’est la question que se pose tout le monde, dans l’opinion publique béninoise. Mais, contrairement à ce à quoi s’attendent nombre de ceux qui suivent de près cette demande d’extradition, la Chambre d’Instruction pourrait ne pas rendre son verdict ce mercredi. Des sources judiciaires bien introduites dans cette affaire, ont indiqué que l’audience de ce 23 octobre sera, une fois encore, consacrée au débat sur le fond du dossier. Le procureur va présenter ses réquisitions et les avocats des deux parties vont plaider. Après donc ces débats, les juges mettront en délibéré leur verdict. On sera ainsi fixé sur le jour où on saura si Patrice Talon et Olivier Boko seront extradés vers le pays – leur pays d’origine – ou pas. Selon une dépêche de l’Afp, les réquisitions du Procureur Général près la Cour d’Appel de Paris ne sont pas favorables à la partie béninoise. «Dans ses écritures, le Parquet Général de Paris s’inquiète notamment du sort qu’a connu le Juge d’instruction Angelo Houssou», a révélé l’agence de presse. Angelo Houssou, est le Juge du Sixième Cabinet d’instruction du Tribunal de Première Instance de première classe de Cotonou, qui avait à charge ces dossiers «d’empoisonnement» et de «coup d’Etat». Le 17 mai 2012, il a rendu une double-ordonnance de non-lieu ; signifiant ainsi qu’il n’y a pas matière à poursuivre Patrice Talon et ses co-accusés, notamment les six autres proches collaborateurs du Président Yayi Boni, détenus au Bénin dans le cadre de ces affaires. Ce même 17 mai, le Juge Houssou a été interpellé par la Police à la frontière bénino-nigériane de Sèmè Kraké. Il a été ensuite placé en résidence surveillée. «Pour le Parquet Général, raconte l’Afp, l’absence d’informations livrées par le Bénin à la Cour d’Appel, sur cet incident, fait planer des doutes sur le traitement que pourrait désormais subir M. Talon dans son pays.» Qui ajoute que le Parquet Général de Paris note que le mandat d’arrêt visant Patrice Talon a été maintenu, du seul fait d’un appel du Parquet béninois, alors que le Juge ordonnait sa levée dans sa décision de non-lieu. Les juges de la Chambre d’instruction vont-ils suivre les réquisitions du Procureur Général ? C’est là toute la question, et le fondement de tout le suspense qu’il peut y avoir à l’avant-dernier épisode de la saison parisienne de ce «thriller» à la béninoise.
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