Guerre et paix en Afrique : où en sommes-nous au Bénin ?

Toute guerre finit par des pertes en vies humaines, des mutilés et des refugiés en plus des dégâts matériels, environnementaux  et moraux. Le bilan de la première  guerre mondiale est incroyable: 9 millions de morts et environ 20 millions de blessés en moins de cinq ans.

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Celui de la deuxième donne encore plus de vertige : 64. 781. 162civils et militaires tués sans compter les blessés et autres, soit plus de 7 fois les pertes en vies humaines de la précédente(site wikipédia.fr de la toile).  Tout cela parce que les grands problèmes de l’humanité sont réglés par la violence. Pourtant, le commun des mortels, frileux de ce mot,fait très peu pour connaître les causes et les enjeux des conflits qui rompent brutalement la paix. L’objectif du présent article est d’éveiller la conscience des  peuples pour conjurer les affrontements inutiles. 

La guerre et ses manifestations

La guerre est un phénomène redouté de la société. Pourtant, elle est fréquente de nos jours. En effet, depuis la chute du mur de Berlin en 1989, des médias avaient annoncé triomphalement et  avec vacarme  que la chute du l’Union Soviétique signifiait la fin des conflits armés  pour la paix ad vitam. Mensonge! En dehors des guerres résiduelles (le conflitisraélo-palestinien, la guérilla des FARC en Colombie, la lutte sécessionniste des Kurdes en Turquie, celle des catalans en Espagne dirigée par le parti BATASUNA aidé de sa branche armée ETA, l’opposition légendaire de l’IRA aux troupes britanniquesen Irlande,les pogroms entre hindouistes, musulmans , chrétiens et sikhs en Inde, etc.)qui sont demeurées sans issue, une nouvelle chaîne d’affrontements s’entama. Mais avant de poursuivre, entendons-nous  sur ce qu’est la guerre.

Selon Gaston BOUTHOUL « La guerre est une forme de violence qui a pour caractéristique essentielle d’être méthodique et organisée quant aux groupes qui la font et aux manières dont ils la mènent. En outre, elle est limitée dans le temps et l’espace et soumise à des règles juridiques particulières, extrêmement variables suivant les lieux et les époques. Sa dernière caractéristique est d’être sanglante, car lorsqu’elle ne comporte pas de destruction de vies humaines, elle n’est qu’un conflit ou un échange de menaces».K. Von CLAUSEWITZ  ajoute que «La guerre est un conflit armé, opposant au moins deux groupes militaires organisés réguliers. Elle se traduit par des combats armés, plus ou moins dévastateurs et implique directement ou indirectement des tiers. Elle qualifie donc tous les conflits, qui ont pour principales caractéristiques, la force physique, les armes, la tactique, la stratégie ou la mort de certains de ses participants (soldats, résistants, francs-tireurs, ou des tiers, civils, membres d’associations humanitaires, etc.) (fr.wikipédia.org.wiki/guerre  du 03 juin 2013).

Lorsque les protagonistes sont d’un même pays, on parle de guerre civile comme ce fut le cas au  Libéria (1989-1997), au Rwanda (1994) et tout fraîchement en Côte-d’Ivoire (2010-2011). L’attribut civil peut recouvrir plusieurs sous-aspects à savoir tribal, politique ou de classes, etc. Par exemple, la guerre est  religieuse quand les pratiques d’adoration de Dieu ne s’acceptent pas dans un même pays.Les guerres locales se déroulent dans une région donnée et opposent deux pays ou groupes de pays même si des forces étrangères y prennent part. C’est le cas du conflit israélo palestinien depuis la fin de la 2ième guerre mondiale. Actuellement les guerres en Irak, Afghanistan, quoique  déclenchées par des forces extérieures, prennent de plus en plus l’allure de guerres ethno religieuses. C’est dommage !La corne de l’Afrique est aujourd’hui le théâtre de guerres locales, religieuses, tribales, etc. Une forme de guerre peut secommuer facilement et rapidement en une  autre si on n’y prend pas garde. Il n’y a pas de cloison étanche entre ces notions  à cause des intérêts et enjeux très fluctuants (recherche de nouvelles sources de matières premières, de marchés d’écoulement de marchandises, de zones stratégiques par  de jeunes dragons contre de vieux brigands, etc.).   

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Suivant la durée des offensives, il y a des guerres éclair, des guerres de longue durée, etc. La guerre éclair théorisée par les militaristes allemands (de l’allemandblitzkrieg) est basée sur le principe d’une offensive foudroyante dans l’espoir de remporter une victoire totale sur l’ennemi dans un délai bref. Cette tactique appliquée par l’Allemagne s’est soldée par des échecs lors des deux guerres mondiales.Par rapport aux moyens utilisés, notamment les armes, on parle de guerre partielle ou totale, biologique,  chimique, nucléaire,  guerre des étoiles,etc.  

Après la fin de la 2ième guerre mondiale et en particulier pendant les années 1960 à 1990, les rivalités entre des puissances notamment les deux superpuissances d’alors (USA et URSS) ont généré une situation lourde de menaces appelée guerre froide. Ceci signifie qu’il n’y a pas guerre au vrai sens du mot tel qu’il est défini plus haut ; toutefois chaque partie se met  sur le qui-vive, car une crise banale peut mettre le feu aux poudres.A cet effet, chaque bloc avait mis sur pied un dispositif militaire afin de répondre à l’initiative de son rival : l’OTAN pour l’Europe Occidentale et les USA  face au Pacte de Varsovie qui comprenait l’Union Soviétique et les pays socialistes  d’Europe de l’Est.

Des pays, des organisations  et des personnalités ont été victimes des retombés malheureuses de cette rivalité : l’assassinat de Patrice LUMMBA et compagnons au Congo Belge aujourd’hui  RDCen 1961 dans une situation de guerre civile suscitée par l’ex-puissance coloniale; le renversement de Kwamé NKRUMAH, 1er Président de la République du Ghana indépendant, alors qu’il était en visite en Chine (1966); le renversement de Salvador ALLENDE au Chili en 1973 et la saignée qui s’en est suivie suite à l’écrasement du courant de gauche triomphant, écrasement mené de bras de fer par la junte militairedirigée par le Général Pinochet ; et tout proche de nous, la guerre (1991-2001) qui a conduit au démantèlement de la Yougoslavie avec à la clé un bilan humain estimé entre 200 et 300 mille morts, etc.

La gauche distingue les guerres justes de celles injustes. Est juste toute guerre qui conduit à libérer les peuples  du joug national, colonial, obscurantiste. Ainsi, les insurrections populaires pour chasser les tyrans, les guerres d’indépendance menées dans les colonies d’alors (Algérie, Angola, Mozambique, Guinée Bissau, Viêt-Nam, etc.) pour bouter dehors les  puissances coloniales constituent de hauts faits d’arme  qu’il faut capitaliser. Sont injustes les guerres destinées  à asservir les travailleurs, à annexer des territoires  et étendre la domination d’une puissance sur un pays faible  soit-il dépendant, néo colonie ou  colonie tout simplement. Aussi, la justesse ou l’injustice apparaissent-elles  comme les deux faces d’une médaille.Unprotagoniste se reconnaît par rapport à une face selon sa position dans la guerre. Le mercenaire à la solde d’une puissance ou d’une multinationale fait une guerre injuste sur le même terrain contre le résistant  qui s’oppose à l’occupation de son pays ou de sa communauté ;tout comme notre ancêtre héro BEHANZIN qui opposa la résistance farouche aux troupes d’agression  françaises avant  la défaite en 1894. Malgré cela,les Sahouè du Mono (1918-1919), les « Holli » sous la direction de Otoutou BI-ODJO en  1915 (suivi de 10 ans de déportation en Mauritanie), les «Somba»  sous la conduite de KABA (1914-1917) et bien d’autres encore ont emboîté les pas à cet ancêtre valeureux en organisant la résistance opiniâtre contre les exactions de la colonisation (impôt de capitation, conscriptions, travaux forcés, recrutement, efforts de guerre, recensement, etc.).

Ainsi et de manière terre à terre, la guerre est la manifestation d’une lutte qui met aux prisesune partie  qui tient à conserver ses droits, sa liberté de produire et  de vivre  d’une part et l’autre qui décide d’arracher de force la  propriété d’autrui contre sa volonté en le réduisant au néant. Ces deux  aspects sont liés dans un processus dynamique.

Quels sont les causes et enjeux lointains des guerres en Afrique ?

Avant la découverte de l’Amérique, l’Afrique était un ensemble  de formations socio-économiques diverses dont de jeunes royaumes ou empires en particulier ceux au Sud du Sahara. De fait, la naissance et l’existence  de ces Etats  quoiqu’archaïques sont les témoignages de guerre à l’échelle de leur développement technologique. A ce propos,Onikov L. et Chichline N. (1982) écrivent dans le Petit Dictionnaire Politique   que la « guerre, lutte armée entre Etats ou entre classes sociales pour la réalisation de leurs objectifs économiques et politiques, continuation de la politique par des moyens violents ».Dès lors, il est absurde d’affirmer que l’Afrique étaitpaisible,  avant l’arrivée des Blancs ou du moins avant le commerce triangulaire qui a fait perde au continent environ 200 millions de bras valides. Les négriers européens, dès leur arrivée, s’appuyèrentsur les pouvoirs politiques locaux pour déclencher la chasse à la peau noire. L’énergie musculaire était alors le moyen essentiel recherché pour développer les plantations de canne à sucre dans les Amériques. L’on assista ainsi pendant près de  trois  siècles à l’aggravation des conflits armés sur le contient.

De la définition ci-dessus, on voit clairement que pendant cette période noire du continent, les objectifs  économiques et  politiques des Etats et des classes dominantes d’Europe primaient sur ceux de leurs homologues africains qu’ils avaient tout fait de tromper et dompter. Des responsables d’alors qui tentaient de s’opposer à leurs manœuvres de ruse tombaient automatiquement en disgrâce et dans le pire des cas, renversés du pouvoir  avec l’appui des courtisans. Cette pratique  d’ingérence et de subversion à tous égards avait continué  jusqu’à la fin du 19ième siècle malgré les nombreux actes d’abolition de l’esclavage (1794, 1848 en France, 1863 aux USA, etc.).Le vide et le flou accolés au nom d’ADANDOZAN, roi d’Abomey, ne relevaient-ils pas de cette stratégie ? Il est rapporté qu’il tentait, entre autres, de comprendre les enjeux  des activités des puissances d’alors  (occupation des comptoirs de Ouidah, de Cotonouetailleurs, drainage des  ressources y compris des hommes  vers l’extérieur). Etait-ce à cause de ses prises de position qu’il fut  peint comme un sanguinaire sans égal et renversé en 1818 ?En aparté, des historiens admettent volontiers  que ce fut un coup d’Etat dans le royaume de Danxomè. Soit ! Mais qu’est-ce qui est fait pour rétablir la vérité des faits. Pour le moment, rien.Et, des faits historiques similaires continuent d’être rabâchés aux oreilles des apprenants  et transcrits noir sur blanc dans des manuels scolaires. N’est-ce pas un acte d’abêtissement conscient de la jeunesse? Notre responsabilité est engagée.

Les causes récentes des guerres sur le continent

Depuis l’avènement du Renouveau démocratique et à la suite derituelles électorales, très souvent,   des gens disent que Dieu aime le Bénin parce qu’on était à un doigt de la guerre civile suite aux tripatouillages en faveur ou au détriment d’un camp ou de l’autre. Ces tripatouillages, malgré l’institutionnalisation de la CENA, mettent aux prises des acteurs de la classe politique politicienne. C’est dire que parmi les fraudeurs, une fraction arrive à s’imposer à l’autre qui se tait peut-être  par couardise ou par consensus. Parfois le peuple est entraîné dans cette danse macabre. Mais éclairé par les démocrates,  il arrive à tirer son épingle du jeu parce qu’il se rend compte que les deux camps protagonistes ne luttent pas pour son émancipation. D’ailleurs, un ténor de parti a clamé sans vergogne que «les promesses électorales n’engagent que ceux qui y croient».

Or ce sont, bel et bien,  ces tripatouillages qui engendrent des frustrations, des mécontentements accumulés au cours des années voire des décennies et finissent par exploser en révoltes et  soulèvements. Les couards,  à force d’être  harcelés et acculés dans leur dernier retranchement, le dos au mur, enfin, se retournentdésespérément et violemment contre leurs adversaires. Un adage fon dit que «le peureux poursuivi et essoufflé, n’est plus maîtrisable quand il se retourne contre le danger». C’est de cette manière que dans des pays africains, souvent des émeutes éclatent à la suite d’élections truquées, ou autres actes politiques crapuleux (maltraitance des travailleurs du fait de la politisation de l’administration, assassinats  gratuits, déguerpissement, ou autres). Et, dans l’espace de quelques heures ou jours, des victimes se comptent par dizaines,  des centaines voire des milliers. Ainsi, au Rwanda, en 1994, l’assassinat du chef de l’Etat a entrainéle génocide qui a vu 800 mille personnes tuées en 100 jours à coups de machettes,  de bâtons, de fusils, de pierres, etc. Dieu était-il fatigué d’aimer cette petite portion de la terre?Pourtant, il est amour  et se trouve aux cieux et ne peut admettre une telle folie meurtrière.  Des années 1990 à nos jours, de pareilles scènes se sont produites à diverses échelles plus réduites au Kenya, au Zimbabwe, au Togo, en RD Congo, en Guinée Conakry de Alpha Kondé (?!), en Côte d’Ivoire de Laurent GBAGBO (?!), etc. Ces catastrophes  laissent  derrière elles, sur les carreaux, des orphelins, des veufs, des mutilés physiques et  mentaux et que savons-nous encore ?

Par ailleurs, la richesse d’un pays en particulier en ressources du sous-sol (minerais et hydrocarbures) peut être aussi source de rivalités qui débouchent banalement sur des affrontements armés. La boutade de l’ex-président du Sénégal, M. Léopold Sédar SENGHOR, selon laquelle « les dahoméens, aujourd’hui béninois, s’agitent autour d’un verre de pétrole » constitue, en elle-même, une plaisanterie qui ne  garantitrien contre les troubles politiques, économiques et sociaux. Les politiciens ont  compris et instauré par expérience le contournement des textes bien écrits  d’une part et l’utilisation du pouvoir d’Etat pour renforcer leurs capacités économiques. Concrètement, les institutions supposées autonomes pour jouer le rôle de contre-pouvoir  sont transformées en satellites autour de l’Exécutif. La machine du pillage des ressources de la communauté est ainsi  lancée. Voilà pourquoi sans un petit verre « talokpémi » de pétrole ou sans un gramme de coltan (colombo tantalite),  toute communauté, en particulier d’Afrique,  est encline à la déstabilisation. Ceci est conformé à la pensée de Wilfried L. HOUNGBEDJI  dans  son article intitulé « Scrutins politiques en Afrique de l’Ouest : Prévenir les violences électorales sources de déstabilisation des Etats »(cf.La Nation n° 5764 du mercredi 19 juin 2013).

Auparavant, deux périodes importantes avaient caractérisé le Bénin. La 1ère qui court de 1960 à 1972 et la 2ième qui couvre le règne du PRPB (1972-1990). Au lendemain des indépendances octroyées, la scène politique était animée par des partis politiques à connotation ethno régionaliste malgré quelques nuances. De temps à autre, des militaires exécutaient des coups d’Etat, et cédaient le trône au  parti favori. Toute cette turbulence se passait sous le parrainage de l’ex-puissance coloniale qui faisait et défaisait les regroupements politiques. Le courant imprimé par le mouvement estudiantin mettait dans une certaine mesure les scolaires à l’ écart de ce tohu-bohu. Même les coups d’Etat se déroulaient sans effusion de sang, de sorte qu’on a l’impression que  les acteurs s’entendaient d’avanceen coulisse avant de monter sur scène. Au total, une période d’éveil politique latent de la jeunesse.

Dès le coup d’Etat du 26 octobre 1972, la vie politique s’accéléra. D’état d’euphorie en soutien au Gouvernement Militaire Révolutionnaire (GMR), la saveur de la Révolution vira rapidement à l’amer. Dans la foulée, les organisations de jeunes y compris l’UGEED et le FACEEN furent interdites  en 1974. En 1975, le ministre de l’Intérieur M. Michel AÏKPE fut  assassiné. La révolte populaire éclatée futmatée. Les organisations syndicales démantelées. La nuit tomba ainsi sur les libertés démocratiques. Le peuple croupit sous la dictature du PRPB pendant 17 ans jusqu’à l’avènement de la Conférence des Forces vives de la Nation. Entre temps, la répression cristallisa rapidement la prise de conscience qui a vu naître l’Union des  Communistes du Dahomey (UCD) préfiguration du Parti Communiste du Dahomey (PCD) crééen 1977,aujourd’hui PCB. L’honneur revient à ce parti d’avoir conduit les luttes jusqu’à défaire le PRPB.

Somme toute, des luttes incessantes se sont menées et se mènent encore  entre les différents acteurs. Mais, elles n’ont jamais débouché sur des guerres civiles comme au Nigéria (guerre de sécession  du Biafra(1967-1970). Ceci est à l’actif du peuple béninois  qui a su discerner les enjeux  et se démarquer des  pratiques porteuses de tensions inutiles. Des politiciens véreux apprécient une pareille attitude comme un  manque de courage, la capitulation d’une ethnie ou d’une région par rapport à d’autres, et d’autres balivernes du genre.

Les luttes politiques dans notre pays, disons-nous,n’ont jamais débouché non plus sur des insurrections populaires à l’instar de celles enregistrées en Iran pour le renversement du Chah en 1979, et tout dernièrement en Tunisie et en Egypte (Printemps arabe). En tout cas, le changement est une affaire de conscience pour la grande majorité de bras qui rejettent l’oppression.Au Bénin, et dans beaucoup d’autres pays du continent africain, l’espoir est déçu parce que la théorie d’épanouissement n’est  pas encore assimilée par le magma opprimé. Pourquoi ?

Suivant les circonstances et les enjeux des rencontres avec les Partenaires Techniques et Financiers (PTF), les autorités béninoises  avancent des taux d’analphabétisme divers qui vont de 60 à 80% et que savons-nous encore ? Pire les lettrés (peut-être les 20% de la population) qui dominent la scène politique sont constituésdedivers  courants : les indifférents, les adversaires de tout mouvement politique, les libéraux, les carriéristes et les politiques. Ce dernier groupe se subdivise à son tour en deux : les « régimistes » ou partisans du régime en place  et les opposants. La gauche appelle  révolutionnaires, les opposants, partisans de changement, qui travaillent à l’émancipation des pauvres. Et, c’est cette dernière minuscule fraction qui se donne pour ambition de drainer les classes et couches  dominées de la société à la libération. Sans risque de se tromper on peut dire que la Convention de Gauche joue ce rôle au Bénin. Pour mieux répandre la théorie, en dehors ce qui est déjà fait, on peut s’inspirer de la pratique de l’Eglise catholique. Dès son arrivée en 1860, elle a patiemment traduit la bible dans les langues locales véhiculaires dominantes. En même temps, elle a formé des répétiteurs appelés maîtres catéchistes. Des chansons locales sont récupérées en y introduisant les noms des saints dont Jésus, Maria, Jéhovah, Abraham, etc. en plus de Satan, le diable et tout cela selon le contenu  des messages.

Actuellement, le  continent africain comporte grosso modo les deux situations : par endroits la guerre sous ses différents aspects et le reste sous une paix précaire. Ces deux situations sont  hors de contrôle pour les peuples qui doivent se prendre en charge. Puisque, guerre et paix sont déterminées par des intérêts et enjeux internes et externes contraires au développement de chacun des pays du continent. Même le Printemps arabe, présumé salvateur,  est récupéré par des forces corrompues de la mouvance religieuse (cf. Conférence du Professeur Mohamed Cherif FERJANI sur la «Religion dans la transition consécutive au Printemps arabe» tenue le 07 mars 2013 à l’Institut Français du Bénin). Pire,nous vivons à l’époque de l’impérialisme où la rage des brigands belligérants s’est décuplée à un niveau sans pareil pour le repartage du globe terrestre. Faute d’une prise de conscience individuelle et collectiveimmensepour aider à la libération du continent, l’Afrique continuera d’être déchirée par diverses guerres.  

Justin HOUNDANTODE, Ingénieur agro pédologue environnementaliste

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