Recrutement à la Fonction Publique au Bénin : les déclarations de Bénoît Dègla qui confirment le népotisme et la fraude

Au Bénin, il est de plus en plus admis que la réussite aux concours d’entrée à la Fonction Publique, n’est pas liée au mérite et à l’excellence. Le système est pris en otage par les parrainages politiques, et ne réussissent que les habiles et ceux qui ont des parents haut-perchés.

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La confirmation de ceci nous vient de Djègbé, petit village de la Commune de Ouèssè, où le ministre Bénoît Dègla a tenu des propos graves, qui confirment le degré de pourrissement atteint dans le recrutement à la Fonction Publique.

Il est revenu sous les feux de la rampe. Le ministre Bénoît Dègla a été nommé Conseiller technique chargé de la sécurité présidentielle, ont indiqué des sources proches du Palais,  L’ex-ministre de l’Intérieur a fait à peine deux mois de galère, pour retrouver les lambris dorés de la Marina.  Après s’être occupé, sans grand succès, de la sécurité des Béninois, il doit s’occuper actuellement de celle du Chef de l’Etat. Et, à ce niveau, peut-on présager de sa réussite dans cette nouvelle aventure ? Rien n’est moins sûr, lorsqu’on prend en compte le caractère impulsif et réactionnaire du personnage. Toujours sur ses gardes, prêt à réagir à tout. Ce tempérament pourrait bien être un handicap pour lui. Conseiller un Chef de l’Etat sur sa sécurité, demande recul et tempérance, que le ministre Dègla aura du mal à avoir dans de telles circonstances.

C’est sur le terrain des déclarations imprudentes, des frasques et des propos va-t-en guerre, qu’il excelle. Selon des témoignages concordants, le samedi 05 octobre dernier, il a montré un de ses derniers numéros à Djègbé, petit village de sa Commune natale de Ouèssè, où des populations pourtant très  modestes, lui ont toujours tenu tête «politiquement». Dans un tel village, tous les arguments et les discours sont bons pour séduire ces populations, et les rallier à la cause du Chef de l’Etat. Alors, Dègla est allé avec sa fougue et son imprudence légendaires. Après donc avoir dénoncé les fausses accusations de ses adversaires politiques, qui l’accusent de ne rien faire pour Djègbé, il rappelle toutes les infrastructures qu’il y a construites, et cite, cas par cas, les nombreux cadres et étudiants qui ont bénéficié de ses soutiens et de sa générosité. «A Djègbé, c’est près de dix personnes que j’ai aidées. Celui qui est Inspecteur de Police là, le sieur (il cite son nom ; Ndlr), c’est un enfant de Djègbé. Depuis la nuit des temps, Djègbé n’a jamais eu ça», clame-t-il du haut de son pupitre, devant une population surprise par cette gratitude autoproclamée du ministre de l’Intérieur d’alors. Puis il continue son speech : «Aaah, il reste une chose que je dois vous dire, je ferai l’impossible pour qu’à la fin de ce mois,  Djègbé ait son premier Gendarme. Au moins un, il y aura. Je cours pour deux, mais si ça ne marche pas, on aura un au moins».

Pendant que le ministre Dègla disait cela, aucun concours n’était lancé, mais lui, l’ex-ministre de l’Intérieur, sait que Djègbé aura bien un Gendarme. A l’entendre parler, on comprend que ceux qui réussissent au concours sont ceux qui sont cooptés par les hommes politiques, et non ceux qui ont travaillé. En fait, le concours ne sert qu’à officialiser les divers candidats des hommes politiques. C’est ce qui a conduit à la mascarade observée, la dernière fois, lors du dernier concours de recrutement au ministère de l’Economie et des Finances.

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Le système fonctionne hélas ainsi. Dègla est peut-être blâmable en le disant publiquement, mais il n’est qu’un élément dans ce système de népotisme et de magouille, entretenu depuis longtemps par le sommet de l’Etat. (A suivre). 

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