Mali : Les vieux démons sont de retour !

Ibrahim Boubakar Kéita(IBK) , le tout nouveau président du Mali a été contraint d’écourter de deux jours,  la visite officielle qu’il effectuait en  France pour rentrer hier précipitamment à Bamako. L’heure est grave en effet : Au Nord à Kidal,  les  combats ont repris entre les rebelles Touareg et les soldats maliens.

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A Tombouctou, c’est une garnison de l’armée malienne qui a été attaquée par des Djihadistes venus à bord d’un véhicule piégé. .Pendant qu’à Bamako c’est la soldatesque proche de l’ex capitaine Sanogo, bombardé général 4 étoiles qui manifeste son mécontentement pour avoir été oubliée dans les  récentes promotions dans l’armée. Ainsi,  les trois vieux démons au cœur du drame malien semblent  définitivement de retour plus tôt que prévu : d’abord  le mouvement irrédentiste touareg connu sous le sigle de Mnla qui revendique  ouvertement la partition du pays pour créer l’Etat de l’Azawad.  Alliés des Djihadistes qui ont occupé , six mois durant, la partie Nord du pays, les rebelles touareg  doivent aux soldats français d’avoir retrouvé leur fief de Kidal , lors de l’opération de reconquête du Nord. Enfin, la bande à Sanogo qui a pris prétexte de l’impuissance de l’armée malienne, pour faire tomber le régime corrompu d’ATT sans faire bouger les lignes d’un iota avant la fameuse opération Serval.  Et tout le monde semble s’étonner de cette nouvelle  tournure des évènements, comme si l’élection de Ibk avait, par un  coup de baguette magique , mis fin à la tragédie malienne.

Tout le monde semble avoir oublié en effet qu’après le  succès  relatif de la blitz – krieg  à la Française  contre les Djiadistes qui ont pour la plupart disparu dans la nature, la priorité a été donnée aux élections. Il fallait,  disait-on, qu’un pouvoir légitime s’installât à Bamako pour conduire toutes les négociations avec  succès dans l’intérêt des populations. L’euphorie de la victoire et l’ambiance festive qui s’est installée dans le pays ont fait oublier que la résolution des maux qui minent le Mali ne peuvent pas attendre. La question du camp de Kati n’est pas des moindres. Même sans la mutinerie en cours , le camp de Kati était un os dans la gorge du nouveau  gouvernement malien. Voici des soldats dits Bérets verts qui ont fait la pluie et le beau temps pendant la transition. En frappant trois grands coups qui ont retenti au-delà du territoire : le premier fut la mise à l’écart du général débonnaire ATT après un coup d’état plutôt facile qui a débuté comme une simple mutinerie de soldats .Le second coup a été l’assaut donné au palais de Koulouba siège de la présidence où Dioncounda le président par intérim fut molesté dans des conditions jamais élucidées et laissé pour mort ; il n’a dû son salut qu’après son évacuation en  France pendant plus de deux mois. C’est la même bande à Sanogo qui a contraint à la démission le Premier ministre Cheick Modibo Diarra .Si on ajoute à tout ce tableau , toutes les exactions qu’ils ont fait subir à leurs frères d’armes dits bérets rouges, on a là , une image complète de la capacité de nuisance du  camp de Kati.

Sur le front de la double guerre contre les Djihadistes et les partisans de la république de l’Azawad, , le chantier est encore entier :le bilan de l’opération Serval est plutôt mitigé en terme de morts. On peut compter sur les dix doigts de la main le nombre de  soldats français morts. On connaît approximativement le nombre de soldats Tchadiens  tués sur le front du désert algéro-malien (la trentaine) ;le nombre de soldats maliens tués pourrait dépasser légèrement celui des Tchadiens. Quant au nombre de Djihadistes et autres , c’est un vrai mystère ! où sont passés tous ces fondamentalistes qui de Kidal à Tombouctou    en passant par Gao et  toutes les villes qui longent la Mauritanie  et le Niger voisins terrorisaient les populations semant mort et désolation partout ils s’installent. C’est la question de leur évanouissement dans la nature et de leur probable dissémination dans tout l’Ouest africain et surtout de leur jonction avec d’autres mouvements Djihadistes comme le Boko Haram nigérian et  les Shebab  somaliens qui était la raison majeure de l’intervention  en plus de la protection de leurs intérêts économiques.

C’est dire que l’heure n’est pas aux grands discours dans les enceintes désertées du Palais de vert de New-york , ni aux visites d’Etat en France .Les dirigeants de ce pays ont déjà fort à faire sur le front intérieur pour aider véritablement à la solution des problèmes maliens. C’est eux qui ont compliqué la question Touareg en privilégiant dans la reconquête des territoires du Nord la présence des indépendantistes du Mnla plutôt que les éléments de l’armée malienne. La  résolution des problèmes maliens se trouvent par conséquent dans les mains des Maliens eux-mêmes. Tout autre solution ne ferait  que prolonger la vassalisation du pays à l’ancienne puissance colonisatrice et le protectorat de facto qu’elle y exerce.

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