Organisation annoncée d’une levée de fonds à Paris par le Bénin : des détails qui jouent en défaveur du pays

Sauf changement de dernière heure, le gouvernement béninois organise, en novembre prochain, une table ronde économique à Paris, pour mobiliser des fonds au profit de l’économie béninoise. Seulement, des préalables qui pourraient constituer des obstacles au succès de l’opération, semblent banalisés par le gouvernement. 

Publicité

Réunir des milliers d’investisseurs venus de tous les horizons à Paris, sous le parrainage de François Hollande, et les motiver – en exposant les atouts économiques du pays – pour qu’ils y investissent.  C’est la nouvelle stratégie de mobilisation de fonds au profit des économies sous-régionales. A cet exercice, Alassane Ouattara, pour le compte de la Côte-d’Ivoire, y a brillamment réussi. Escomptant deux milliards, il s’en est sorti avec environ trois milliards. Idem pour son homologue Nigérien, Mahamadou Yessoufou.

Le succès éclatant de l’opération, pour ces deux pays, a inspiré le Président Boni Yayi.

Toutefois, à l’analyse du contexte politico-économique du Bénin, la partie semble vouée à l’échec. Ceci pour plusieurs motifs que le gouvernement refuse de voir en face, pour y apporter des correctifs avant de s’engager.

Pour rappel, au cours de cette table-ronde économique, le gouvernement béninois, le Président de la République en tête, devrait donner des raisons convaincantes aux investisseurs étrangers, pour les amener à venir investir au Bénin.

Publicité

Cette initiative se déroulera, souvenez-vous, au lendemain du rapport 2013 de « Doing Business », dans lequel le Bénin, sur le plan de la protection des investisseurs, a régressé de 3 rangs (de 155ème pour 158ème). Or, il parait bien évident que nul n’investit pour les beaux yeux d’autrui.  

A cette situation, viennent s’ajouter d’autres éléments importants. Dont, entre autres, le feuilleton de la crise à la Ccib,  qui n’a pas encore livré tous ses secrets. Et même si on supposait que le feuilleton prenait fin avant la table ronde, cela n’aurait plus eu le temps d’impacter positivement sur cette levée de fonds.

L’on est alors en droit de se poser la question de savoir, avec quels acteurs du secteur privé le Bénin ira à ce marathon économique. Ceci, sans évoquer les tiraillements qui divisent le gouvernement et l’actuel Président du Patronat. Un patronat qui pourrait sauver la face du pays à cette occasion.  

L’autre préalable, sans lequel cet événement ne sera qu’un pèlerinage aux frais du contribuable, est la mise en place du cadre légal du partenariat public / Privé, tel que recommandé par la précédente Table-ronde nationale sur l’économie.

La situation mérite alors un peu plus de réflexion et de préparation, pour éviter d’aller gaspiller le peu de moyens dont dispose le Bénin, sans être sûr de ramener la cagnotte escomptée des investisseurs étrangers.  

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité