Ramu au Bénin : les inquiétudes de Joseph Djogbénou

Alors que le gouvernement béninois a lancé, tambours battants, une campagne de vulgarisation pour le Régime d’Assurance Maladie Universel (Ramu), des voix s’élèvent pour mettre en garde contre un nouveau scandale. C’est le cas de Me Joseph Djogbénou, qui dénonce le caractère illégal de ce projet, et ose même le comparer à Icc-services.

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«Moi je ne prendrai pas et je ne ferai pas prendre à quelqu’un la carte du RAMU, parce qu’il y a tous les indices d’une vaste escroquerie. De manière raisonnable, lorsqu’un gouvernement sait qu’il n’a aucune espérance de poursuivre, il ne prend pas des mesures aussi graves sans fondement juridique. Pourquoi prélève-t-on maintenant, à deux ans et demi de la fin de son mandat ? Et quand cela va mal tourner, où va-t-on rechercher les responsables  pour corriger», s’interroge Joseph Djogbénou. Il s’en prend également au fondement juridique du projet-phare du gouvernement Yayi. «Il n’y a aucune solidité juridique, ni intellectuelle dans le RAMU. Il aurait fallu interroger le Parlement pour la Loi, interroger les différents centres universitaires, les spécialistes, associer la plupart des acteurs politiques à la structuration. Tous les préalables n’ont pas été accomplis, et cela constitue un autre handicap majeur. On ne s’est pas assuré de la disponibilité des médicaments, des médecins et autres, et pourtant on parle d’une assurance universelle», s’offusque l’avocat. Selon lui, le Ramu, tel que lancé actuellement, ressemble bien à l’escroquerie Icc-services. «ICC n’a pas d’autorisation légale, RAMU n’a pas d’autorisation légale. ICC a été porté par des personnes qui ont des liens avec le Président de la République, avec le gouvernement, RAMU est porté par le gouvernement lui-même.» Pour le professeur Joseph Djogbénou, la similitude entre le RAMU et ICC Service est flagrant. Non sans un brin d’ironie, l’avocat interrogé sur le sujet, fait tout de même une nuance. «Ce qui a changé entre ICC et le RAMU, c’est que cette fois-ci le Président de la République se met à côté du ministre de la Santé, mais se dépêche de préciser que c’est plutôt à elle, son projet».

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