Assemblée Nationale : Yayi désormais face à une majorité instable et précaire

Après plusieurs saisons d’accalmie, Boni Yayi entre encore dans une zone de turbulences politiques. A l’Assemblée, où il tenait naguère une majorité confortable de 65 députés, ses cartes se brouillent, avec la création du nouveau Groupe Parlementaire «Cohésion nationale et paix», dirigé par le truculent Candide Azannaï.

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Tout ceci risque d’être aggravé, dans les jours à venir, par la fronde parlementaire doublée d’une implosion éventuelle de l’alliance Fcbe. Le climat politique actuel n’est pas très favorable au Président Boni Yayi. Alors qu’il avait bénéficié, jusque là, d’une majorité stable et confortable à l’Assemblée Nationale, les choses semblent tourner en sa défaveur. C’est Candide Azannaï, député Fcbe reconnu pour ses prises de position très critiques contre le Pouvoir, qui a lancé le premier les hostilités, en créant avec quelques collègues députés, le Groupe Parlementaire «Cohésion nationale et paix». L’objectif, comme il le dira lui-même, dimanche dernier sur Océan Fm, c’est d’abord pour bloquer le projet de révision de la Constitution, lancé bruyamment par le Chef de l’Etat. Mais en vérité, ce groupe n’est que l’aiguillon. Selon des confidences, près de 20 autres députés s’apprêteraient à lui emboîter le pas. Las de subir le diktat du Pouvoir, ils seraient eux aussi en train de s’apprêter, pour s’affranchir du joug d’un chef oppresseur, qui depuis 2006, les a emberlificotés et soumis. Les députés et plusieurs autres leaders politiques de la majorité présidentielle, entendent s’offrir un nouvel air politique, à la recherche de nouveaux horizons. En effet, 2016 approchant, chacun d’eux espèrent être dans le camp du nouvel homme fort de la Marina. Ceci explique en partie les remue-ménage actuels au sein des Fcbe, avec les guerres de clocher et les velléités sécessionnistes.

Majorité à géométrie variable

Avec un tel schéma, Yayi ne pourra plus trop compter sur une majorité stable à l’hémicycle. Au total, quatre groupes parlementaires (Prd, Un, Rb et Cnp) sont presque acquis pour l’Opposition, soient 36 députés. A ceux-ci, il faudra ajouter une bonne vingtaine, qui murmurent en sourdine des griefs contre le gouvernement. Dans leurs rangs, il y aura des insoumis qui pourraient venir grossir le rang des «opposants» et voter parfois contre le régime. C’est une opposition à géométrie variable, comme on l’appelle ici. Cette opposition, qui va se renforcer au fur et à mesure qu’on s’approchera de 2016. Déjà au sein des Fcbe, c’est la débandade. Certains barrons préfèrent se soustraire du joug des Fcbe, et travailler pour leurs propres formations politiques. Cette situation va affaiblir considérablement les Fcbe, lors des prochaines élections communales et législatives. En tout cas, Yayi est entré dans la phase critique de son dernier quinquennat, dont la fin s’annonce tumultueuse. C’est aussi une mise en garde, pour ne pas tenter une aventure risquée, pour essayer de s’accrocher au pouvoir.

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