Bénin : les premiers pas rassurants de Komi Koutché

Pour faire le bilan de ses cent premiers jours au Gouvernement, le ministre de la Communication, Komi Koutché, a donné une conférence de presse, dans l’après-midi d’hier mardi. C’était à la Salle de Presse de son Cabinet. Tour d’horizon.  19 août – 19 novembre. Cela faisait hier, exactement trois mois que Komi Koutché a pris la tête du ministère béninois de la Communication, des Technologies de l’Information et de la Communication, remplaçant Max Ahouèkè.

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Nommé à la faveur du remaniement à 50%  du gouvernement, le 11 août, c’est en fait le 19 du même mois que Komi Koutché a officiellement pris service. Au  nom de l’obligation de reddition de comptes et de la gouvernance transparente, l’ancien brillant Directeur général du Fonds National de la Microfinance, a animé, hier à son Cabinet, une conférence de presse pour partager avec l’opinion publique le bilan de ses «cent premiers jours» au gouvernement.  De la Communication au fonctionnement de l’Atrpt, en passant par les Télécommunications et l’Internet, le ministre a rappelé les engagements pris, les résultats obtenus, et les perspectives à court et moyen termes.

Communication : Réforme et consolidation en marche

Le 19 août, lors de sa cérémonie de prise de service, au Palais des Congrès de Cotonou, Komi Koutché avait pris des engagements concernant le secteur de la Communication. Il avait promis œuvrer pour l’avènement d’une Presse plus responsable et plus professionnelle. Il s’était engagé à mettre en place un Cadre de Concertation entre le ministère et les acteurs des médias, œuvrer à l’avènement du Code de l’Information et de la Communication, doter les organes de presse de service public d’un système de financement viable, remettre en marche le processus de passage de l’Analogique au Numérique, et construire au Bénin une Maison de la Presse. Dans ce volet Communication, sur un autre registre, Komi Koutché avait annoncé la réforme de la communication gouvernementale.

Trois mois après, des actes concrets ont été posés, dans le sens du respect de ces engagements. Le Cadre de Concertation réunissant les représentants des associations du monde des médias et le ministère a été mis en place. Le Décret portant sur les avantages liés à la détention de la Carte de Presse a été pris. Il ne reste que sa vulgarisation. Le Code de l’Information et de la Communication, qui était à la Cour Suprême il y a trois mois, est à son avant-dernière étape : celle de la codification. Après la codification, le texte sera transmis à l’Assemblée  Nationale, pour étude et adoption. Le processus du passage de l’Analogique au Numérique était en stand-by, quand Komi Koutché a pris les rênes du ministère de la Communication. Très rapidement, il a été remis en marche. Les lignes ont bougé. La Commission Nationale chargée du passage de l’Analogique au Numérique a été installée. Elle a commencé son travail. Quand à la création d’une Maison de la Presse, «le principe a été adopté par le gouvernement», a indiqué le ministre. Qui a ajouté que la réforme de la communication gouvernementale est en marche.

Télécommunications : améliorer la qualité de l’Internet et des Gsm

 Tout comme pour le secteur de la Communication, Komi Koutché a aussi pris des engagements concernant celui des télécommunications et la fourniture de l’Internet. Il s’agissait pour lui de travailler en bonne intelligence avec les acteurs de ce secteur, en vue de permettre aux consommateurs  d’accéder à des services de télécommunications, et surtout d’Internet,  de «qualité», «à moindre coût» et «en toute transparence».

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Ici aussi, le ministre Koutché a mis en place un Cadre de Concertation réunissant les opérateurs, les représentants des associations de consommateurs, et son ministère. Pour ce qui est de la communication Gsm, on retiendra que le pari du coût a été gagné. Il ne reste que celui de la qualité. Une qualité qui n’est malheureusement pas à la hauteur des attentes des consommateurs, car marquée, entre autres, par les brouillages de fréquences. «Ce problème a commencé à être résolu. Au 31 décembre, ce problème d’interférence sera réglé à 50 %, puis en majorité au moins 95 % en juin 2014», a rassuré Komi Koutché.

Assurance identique donnée, pour ce qui est de la qualité de l’Internet. Ici, le relèvement du défi de la qualité nécessite la construction «d’infrastructures innovantes». Mais, des mesures ont été prises, ensemble avec les acteurs, pour des solutions à très court et moyen terme. Ainsi, un pacte a été signé avec les Fournisseurs d’accès Internet (FAI) pour qu’à très court terme, l’Internet soit sécurisé à Cotonou et environs, et ensuite dans les villes à centre universitaire. La stratégie consiste à rendre disponible l’Internet à haut débit, progressivement par zone de priorité. Autre solution, la création d’un point d’échange d’Internet. Ce point sera opérationnel dès le 19 décembre 2013.  Le Ministre Koutché  a annoncé son ambition d’associer les hôtels à la résolution du problème de l’Internet.  Selon ses explications,  Lorsque les étrangers viennent au Bénin, ils repartent généralement dire dans leur pays que le Bénin ne dispose pas d’Internet. Ceci, parce que les hôtels qui les accueillent n’en font généralement pas une priorité, et ne respectent pas souvent le niveau de connexion exigée. Pour remédier à tout ceci, Komi Koutché s’est engagé à travailler avec son homologue du Tourisme, afin qu’avec les promoteurs de tous les hôtels, cet état de choses soit corrigé.  Il est prévu la construction d’une ville numérique, vaste de 30 hectares, le rattachement du Bénin, d’ici juin 2014, à un second câble sous-marin.

Réformer les structures opérationnelles

Le ministre Koutché s’est aussi donné pour défis de mettre fin au long statut transitoire de l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications. Et la doter des moyens pouvant lui permettre de bien jouer son rôle de régulateur du secteur des télécommunications. Pour le ministre, cela «passe par l’adoption de la Loi sur la communication électronique». Et le processus d’élaboration de cette Loi est en bonne voie, comme l’est la Loi sur le Code de l’Information et de la Communication.

Toutes ces actions riment avec l’engagement du ministre Komi Koutché, d’entreprendre des réformes stratégiques dans le secteur des médias et des Tic. Mais surtout, l’homme reste modeste et veut aller plus loin : «Ces actions ne sont qu’un début. Nous allons continuer.»

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