Fédération béninoise de football : les mauvaises habitudes reviennent au galop

Retombe-t-on déjà dans les mêmes travers à la Fédération Béninoise de Football (Fbf)? Une question assez banale, mais qui commence à être récurent sur les lèvres de certains observateurs avertis du football béninois. Sans grande surprise, pour beaucoup qui ont toujours affirmé que ce n’est que du pipo ce changement de Comité Exécutif survenu le 30 août dernier.

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Et, il est important de ne pas les vouer aux gémonies, ou de les taxer d’éternels insatisfaits, ou encore de pessimistes invétérés. Car, certains faits d’actualité méritent qu’on y prête un peu plus d’attention. Depuis quelques jours, la Fédération Béninoise de Football (Fbf) a mis en vente le cahier de charges pour les clubs, en vue du démarrage des Championnats de première et de deuxième division. Il est vrai que c’est un vœu cher que le démarrage du Championnat. Tout le monde attend impatiemment cela, et les joueurs encore plus. Mais voilà. Il y a des préalables qui, pour le chroniqueur, ne sont pas remplis. Avant le renouvèlement du Comité Exécutif, l’actuel président de la Fbf, alors candidat, avait clamé qu’après son élection, son premier chantier serait de réconcilier la famille du football béninois. Comme pour dire qu’il allait rappeler les «bannis» et amener les clubs comme les Requins de l’Atlantique et Soleil Fc, à rejoindre les rangs, pour animer le Championnat. Le candidat est devenu président de la Fbf, et comme tout le monde, le chroniqueur attendait que Augustin Ahouanvoébla et les siens tiennent parole. Mais depuis, il n’y a jamais eu une assemblée générale de la Fbf pour rétablir ces «bannis». Alors, est-ce que, sans une redistribution des cartes, ces clubs peuvent aller payer le cahier de charges? Je ne crois pas que les responsables de ces clubs soient, à ce point, fous pour le faire. A mon sens, au-delà de toutes les conciliabules, l’acte majeur qui doit consacrer le retour des exclus, doit faire l’objet d’une assemblée générale, à la hauteur et à la mesure de celle qui les a condamnée. Le second fait est l’installation de la Ligue professionnelle, organe autonome qui devrait se charger de l’organisation du Championnat. A ma connaissance, cet organe n’a jamais été mis en place par ce Comité Exécutif. Mieux, le communiqué qui annonce que le cahier de charges est déjà en vente, est signé par le Directeur exécutif (DE) de la Fbf, Bruno Brutus Dossou. Sauf erreur de ma part, le Directeur exécutif de la Fbf n’est pas président de cet organe dont on ne connait même pas les membres. Et d’ailleurs, pour un organe annoncé autonome, il sera inconcevable de voir le DE à sa tête. Pourtant, dans le programme d’action du candidat Augustin Ahouanvoébla au poste de président de la Fbf, on y a mis que le Championnat sera professionnel et géré par une Ligue professionnelle autonome financièrement. Jusqu’à preuve du contraire, on n’a pas une ligue professionnelle. Alors, pourquoi mettre en vente le cahier de charges, alors même que l’organe qui devrait organiser ce Championnat n’existe pas? Personne n’a jamais demandé au Comité Exécutif de mettre la charrue avant les bœufs. A ces deux faits, s’ajoute cette obsession infondée de faire ce que leurs moyens ne leur permettent. C’est avec une consternation que nous avons appris que les joueurs de l’équipe du Bénin, qui dispute le Tournoi de l’Union des Fédérations Ouest-Africaines de la Zone B, au Ghana, ont fait grève avant le match contre le pays organisateur. Les joueurs ont refusé de s’entrainer, parce qu’ils n’ont reçu que 200 dollars comme prime de match, prime d’équipement, prime de port de maillots et prime de risque. Ceci, parce que les difficultés de trésorerie à la Fédération Béninoise de Football sont réelles. Et la Fbf n’a pas les moyens pour le Tournoi. Pourquoi fallait-il s’engager pour ce Tournoi, en sachant qu’on n’a pas les moyens de payer les joueurs? On a beau entourer le chien de tous les meilleurs soins de ce monde, il ne manquera pas d’aller trainer sur les tas d’ordures, une fois en liberté. Comme pour dire que les mauvaises habitudes ont la vie dure. C’est le fond de ma pensée…

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