Reconstruction du chemin de fer Cotonou-Niamey : Samuel Dossou contraint à 20%

Lors de la visite du Président nigérien, Mahamadou Issifou, au Bénin le jeudi 7 novembre 2013, un Mémorandum d’Accord a été signé entre les deux parties, dans le cadre du projet de construction de l’axe prioritaire Cotonou-Niamey, du grand ensemble boucle ferroviaire Cotonou-Niamey-Ouagadougou-Abidjan. Seulement 20% du capital de réalisation, ont été accordés au Béninois Samuel Dossou.

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Qui avait pourtant gagné l’appel d’offres lancé à cet effet il y a trois ans. Curiosité. Doit-on dire qu’au Bénin, on peut gagner un appel d’offres et ne pas se voir attribuer le marché qu’on a gagné ? Ce que vient de subir l’homme d’affaires béninois, Samuel Dossou, ressemble bien à cela. En 2010, sa société, Pétrolin trading, avait remporté l’appel d’offres international lancé pour la sélection d’un concessionnaire de l’axe Cotonou-Niamey ; un segment prioritaire de la boucle ferroviaire Cotonou-Niamey-Ouagadougou-Abidjan. La société de l’homme d’affaires Samuel Dossou avait remporté cet appel d’offres. Cette nouvelle avait d’ailleurs été annoncée à la société, par le Niger et le Bénin. Mais, trois ans après, au moment de la répartition du capital de la société multinationale à créer entre les potentiels investisseurs, Samuel Dossou se voit lésé. Et comment ? Le jeudi 07 novembre dernier, le Président Issifou a effectué au Bénin une visite de travail. Au menu, des questions d’intérêt sous-régional et bilatéral, dont celle de la réalisation de cette ambitieuse boucle Cotonou-Niamey-Ouagadougou-Abidjan. Après une importante séance de travail sur la question, en compagnie des potentiels investisseurs, Béninois et Nigériens ont convenu de commencer la réalisation de cette boucle par l’axe Cotonou-Niamey. D’un montant de huit cent (800) milliards de F Cfa, ce segment de Cotonou-Niamey-Ouagadougou-Abidjan, implique la réhabilitation de la ligne ferroviaire Cotonou-Parakou et la construction d’une nouvelle ligne ferroviaire Parakou-Niamey. Un Mémorandum d’Accord a d’ailleurs été signé entre les deux parties. Et il est prévu la création d’une société multinationale, au capital de soixante-dix (70) milliards de F Cfa. Le capital de cette multinationale a été réparti comme suit : 10% pour chacun des deux Etats, 20% pour leurs secteurs privés respectifs, et 40% pour le partenaire stratégique, en l’occurrence, le Groupe Bolloré. Autre détails important : le groupe Bolloré portera pendant quatre ans, les parts non-libérées, et se chargera de la mobilisation des fonds pour les travaux évalués. Les travaux sont prévus pour démarrer au plus tard fin mars 2014. Du coup, le Groupe Bolloré est privilégié, au détriment de Pétrolin trading, de Samuel Dossou, qui est pourtant l’adjudicataire de l’appel d’offres international lancé dans le cadre du projet.

Quand le gouvernement favorise la fuite des capitaux locaux !

Boni Yayi veut-il réellement le développement économique du Bénin ? Si oui, alors pourquoi son gouvernement ne fait-il pas la promotion des hommes d’affaires locaux. Ses hommes d’affaires qui contribuent pourtant à la création de l’emploi et la richesse nationale. On a vu ici le cas du harcèlement fiscal infligé à Sébastien Ajavon. L’épisode Talon, n’en parlons pas. Lors de ses différentes visites dans les autres pays, Boni Yayi ne cesse de faire la promotion de la destination Bénin, en termes d’affaires. Il ne manque pas l’occasion de faire la cour aux opérateurs économiques indiens, turcs, nigérians, etc.. Pendant ce temps, ses compatriotes sont mis sur le carreau. Pourtant, à défaut d’avoir une politique protectionniste, les autres pays tiennent à leurs opérateurs économiques comme un homme tient à la prunelle de ses yeux. Que fera Samuel Dossou, après avoir subi un tel traitement ? C’est la question qu’on se pose désormais ? En attendant la suite de cette affaire, on retiendra que le Gouvernement, qui multiplie les initiatives de promotion de la destination Bénin, favorise dans le même temps, par certains actes, la fuite des capitaux locaux. Affaire à suivre.

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