L’expropriation illégale des 17,5% de la Scp par le gouvernement, continue de susciter des réactions. La dernière en date est celle de Sévérine Lawson, Agent Judiciaire du Trésor. A la sortie d’une audience que le Chef de l’Etat lui a accordée, vendredi dernier, elle a affirmé que c’est l’incapacité de la Scp à porter ses actions en bourse, qui amène le gouvernement à les reprendre et à réquisitionner les usines.
Ces arguments sont balayés par Me Joseph Djogbénou, Avocat-conseil de la Scp, qui confirme l’illégalité de cette action. Les déclarations de Sévérine Lawson, l’Agent Judiciaire du Trésor (Ajt), à sa sortie d’audience au Cabinet du Chef de l’Etat, sur l’affaire Sodeco, rassure le gouvernement dans sa logique d’expropriation illégale engagée. Après avoir rappelé la genèse de cette privatisation, elle affirme que la décision prise par le gouvernement de reprendre les 17,5% d’actions, actuellement querellée, n’est qu’une mesure conservatoire prise pour sauver la campagne cotonnière. En effet, selon elle, cette mesure permet la réquisition des usines, afin de sauver cette campagne en péril avec les contestations en vue. Elle a aussi parlé d’audit demandé par l’Etat, auquel se seraient opposés les responsables de la société, qui auraient fait faire ledit audit par un cabinet sélectionné par leurs soins, dont les résultats sont vainement attendus depuis dix mois. Bref, elle embouche la trompette du gouvernement, avec des déclarations qui montrent son ignorance totale du dossier. En effet, il n’y a jamais eu réquisition des usines de la Sodéco S.A. Il a été simplement question de négociation pour l’égrenage à façon, qui a d’ailleurs occasionné une perte de 4 milliards environ à la SODECO. En ce qui concerne l’audit de la société, le gouvernement a choisi unilatéralement un cabinet pour auditer la Sodéco S.A, qui est une société anonyme. Mais, le Conseil d’Administration s’y est opposé. Et, comme il est attaché à la bonne gouvernance, un cabinet a été désigné après avis d’appel d’offres international et, selon les procédures de la société. Ce cabinet a déjà fait son travail. Surtout sur les 17 ,5% d’actions, les éclairages de Me Djogbénou, à travers son communiqué (dont nous publions l’intégralité) ont apporté au dossier une explication qui balaie du revers de la main tout ce que vient de dire l’Ajt.