Les mensonges du gouvernement se suivent et se ressemblent, sur le dossier de la Sodeco. Après les déclarations d’expropriation frauduleuse, c’est la ministre de l’Agriculture qui apporte du sien. Voulant défendre coûte que coûte le faux, elle a fait des déclarations qui pourraient être qualifiés d’infondées.
L’excès de zèle peut conduire souvent à des erreurs et des déclarations graves. La ministre Fatouma Amadou Djibril ne le sait peut-être pas. Commise pour aller défendre devant caméras et micros un dossier qu’elle ne maîtrise pas trop, elle en a ajouté du sien. Emportée par l’euphorie de faire plaisir à Yayi, elle a cru devoir porter l’estocade à son ancien employeur, Patrice Talon, en disant que sous sa conduite, la Sodéco a été mal gérée et n’a jamais présentée de bilan depuis 2008 qu’elle a été créée. Affabulation et diffamation, clame-t-on du côté de la société. En effet, selon des sources proches de la Sodéco, la société a régulièrement déposé son bilan chaque année. Bilan régulièrement approuvé et validé par le Conseil d’Administration au sein duquel deux représentants du gouvernement ont toujours siégé. Jusqu’à un passé très récent, ce sont les ministres de l’Economie et du Plan, Jonas Gbian et Marcel de Souza, qui y siégeaient. Chacun d’eux connait très bien la situation financière de la société. Dire que la société n’a jamais déposé de bilan, est une allégation dont les preuves doivent être fournies par celle qui a pris la responsabilité de tenir ses propos maladroits devant la Presse, en jetant imprudemment ainsi de l’opprobre sur ses collègues ministres (anciens représentants du gouvernement dans le Conseil d’administration de la SODECO). Selon les mêmes sources, une action judiciaire serait déjà en cours, afin que la ministre de l’Agriculture, Fatouma Djibril, puisse apporter les preuves de ses allégations. D’ailleurs, pourrait-on dire, cet excès de zèle ne l’amènera nulle part. Demain si Yayi n’est plus au pouvoir, elle sera citée à comparaître pour expliquer ce qui a fondé cette expropriation illégale. La Sodeco est une société anonyme régie par les textes de l’Ohada. Et toute action frauduleuse sera remise en cause demain, avec possibilité pour l’Etat de payer des milliards de dommages et intérêts. En ce moment, Yayi ne serait plus là pour défendre son ministre.