Agression de Martin Assogba : les explications du Procureur du Tribunal de Calavi sur la libération des présumés auteurs

Au lendemain de la libération provisoire des présumés auteurs de l’agression armée contre Martin Assogba, le Procureur  du Tribunal de première instance  d’Abomey-Calavi, Me Appolinaire Dassi, a donné un point de presse pour revenir sur les circonstances dans lesquelles cette décision a été prise, et rassurer les uns et les autres.

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Aucune charge n’est retenue contre les personnes présumées auteurs de l’agression à main armée contre Martin Assogba. C’est ce qu’a rappelé Me Appolinaire Dassi, le Procureur du Tribunal d’Abomey-Calavi, au cours d’un point de presse qu’il a donné hier dans les locaux dudit tribunal. Les 08 personnes présumées auteurs, présentées et écoutées au Tribunal dans cette affaire qui défraie la chronique, apprend-il, sont toutes originaires de Houèdo. Selon le Procureur, la commission mixte d’enquête Police-Gendarmerie mise sur pied le 10 décembre 2013, au lendemain de la tragédie, a très tôt présenté dans la même journée, aux environs de 11 heures, une première vague de  06 citoyens béninois, comme présumés auteurs, qui auraient été filés et appréhendés aux encablures du domicile du Maire d’Abomey-Calavi, chez qui ils se rendaient. A ceux-ci s’ajoutent deux autres, appréhendés le lendemain, dont  un coiffeur et un autre pris dans une mosquée. En plus des 08, le chauffeur de la victime  et le chef du village Dassèkomè, où a lieu la scène, ont aussi été écoutés.

Pendant les auditions, les juges ont relevé un paradoxe. Les présumés auteurs de l’agression ont  en commun, avec Martin Assogba leur supposée victime, la lutte contre le bradage des réserves administratives  dans leur localité. Il s’est alors posé le problème de savoir comment des personnes peuvent vouloir la mort de quelqu’un qui mène une lutte commune  avec eux.  Et aux dires du Procureur, le tout ne suffit pas de trouver des présumés auteurs d’un crime, mais il faut savoir quel est le mobile, la raison qui justifie l’acte. Jusqu’au moment où il tient ce point de presse, martèle-t-il, «aucune charge n’est retenue contre ces personnes». Les études menées par le Tribunal ont rassemblé, entre autres, les rapports d’expertise, la synthèse des appels téléphoniques des mis en cause, de la veille jusqu’au lendemain matin des faits, des procès-verbaux de l’enquête policière, envoyés sous scellés avec 53 plombs retrouvés dans le véhicule de la victime.

Le Procureur rassure

«Le rapport d’expertise est clair, il s’agit d’un travail de professionnel qui a choisi d’utiliser une arme de fabrication artisanale pour masquer son crime». C’est par ces mots que Me Appolinaire Dassi, Procureur du Tribunal d’Abomey-Calavi a terminé le point de presse qu’il a donné ce mardi 17 décembre 2013, au lendemain de la remise en liberté provisoire des présumés auteurs de l’agression à main armée du président de l’Ong Alcreer, survenue dans la nuit du lundi 09 décembre 2013, à quelques 300 mètres de son domicile sis à Houèdo, dans la Commune d’Abomey-Calavi. «Justice sera rendue à M. Martin Assogba. Le Droit sera dit», rassure le Procureur Dassi, qui a aussi insisté : «Mais pas dans la précipitation». Car, selon lui, «la Justice ne s’accommode guère de bruit. Et l’œuvre de justice est une œuvre qui s’accomplit dans le calme total et la sérénité».

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