Bénin : le vote du budget général de l’Etat par le Parlement différé

Après une journée de débat sur les questions préjudicielles et toute une nuit de travaux intenses autour des amendements, les députés béninois n’ont pu adopter hier le projet de budget général de l’Etat, exercice 2014 transmis par le gouvernement pour examen et adoption conformément à la Constitution.

Publicité

Selon notre chroniqueur parlementaire, à la dernière étape de cette nuit spéciale budget, le mode de scrutin a divisé les députés. Les députés de l’opposition et certains de la majorité présidentielle, notamment ceux du groupe parlementaire « Cohésion nationale et Paix » présidée par Candide Azannaï, ont proposé le vote secret. Les autres de la majorité présidentielle ont quant à eux suggéré le vote à main levée comme cela se fait habituellement. Les tiraillements entre les deux camps, survenus au petit matin de ce mercredi 18 décembre, ont bloqué l’achèvement des travaux. Les députés se retrouvent demain pour évacuer la question du mode de scrutin et sans doute passer au vote pour adopter ou rejeter les 1.022 milliards de Fcfa.

Comme sous Boni Yayi I ?

Avant la session plénière de ce mardi, les députés de l’opposition (l’Union fait la Nation et Prd) et certains de la majorité présidentielle avaient émis des réserves sur ce budget de l’Etat 2014 .Selon eux, ce projet de budget ne reflètent pas les réalités actuelles du Bénin ; envisageant ainsi son rejet par l’Assemblée. En réalité, ce rejet est quasi-impossible au regard du nombre de députés officiellement acquis à la cause du président de la république. A l’Assemblée nationale, le vote du budget s’est toujours fait à main levée. Si le vote secret a été exigé à la plénière d’hier, cela signifie qu’il y a des défections en vue au sein de la majorité présidentielle. Certains signes ne trompent pas. Bruno Amoussou, président de l’Union fait la Nation et fin connaisseur des rouages de l’univers politico-parlementaire et Séfou Fagbohoun font partie des députés qui assistent peu aux séances plénières. Mais hier, ils étaient présents à l’hémicycle. On peut donc dire qu’au niveau de l’opposition, toutes les dispositions ont été prises pour que la bataille du budget ait lieu. Cela fait penser au premier mandat de Boni Yayi (2006-2011). A cette époque, le chef de l’Etat ne disposait pas au Parlement d’une majorité mécanique comme c’est le cas-officiellement- actuellement. Conséquence, des projets de budget avaient été rejetés. Le président avait alors recours aux pouvoirs exceptionnels que lui confère la Constitution pour prendre des ordonnances en vue de doter le pays d’un budget.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité