Bénin : une marche pacifique des travailleurs violemment réprimée (les derniers détails)

(Les principaux leaders ont été gazés) La marche pacifique organisée ce vendredi 27 décembre 2013 par les centrales et confédérations syndicales du Bénin pour dénoncer les «dérives» du pouvoir et exiger, entre autres, le respect des libertés démocratiques a été, en dépit de l’aval de la Mairie de Cotonou, violemment dispersée.

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Elle a été dispersée. Et violemment même. La marche initiée ce vendredi 27 décembre 2013 par les centrales et confédérations syndicales pour dénoncer les dérives du pouvoir Yayi et exiger le respect des libertés démocratiques, la sécurité, la protection des personnes et des biens et l’annulation pure et simple des concours frauduleux organisés au Mef, a tourné au drame. En effet, à peine la marche a-t-elle démarré, les manifestants se sont heurtés à une muraille formée par une horde d’hommes en uniformes qui avaient très tôt dans la matinée encerclé la Bourse du Travail. Lieu d’où devait partir la marche. Ainsi, immobilisés dans leur élan par les Forces de l’ordre, les travailleurs tentent la négociation. Mais le quart d’heure d’échanges entre manifestants et Forces de l’ordre n’a rien changé. Et la situation reste tendue.

Forcing et répression

Après l’échec des négociations, se basant sur l’autorisation de manifester signée par le Maire de Cotonou, Nicéphore Dieudonné Soglo, les manifestants ont décidé malgré tout de marcher. La tension est montée, les esprits se sont échauffé et le ton s’est durcit au fil des heures. «Ce qui se passe, c’est un abus, c’est une tentative de privation des libertés publiques», dénoncent les travailleurs qui, n’entendant pas subir cela pour longtemps, ont tenté de braver la muraille. Face à cette détermination des travailleurs, les hommes en uniformes ont fait usage de la force. Gaz lacrymogènes, matraques et autres moyens de répression sont mis à contribution pour disperser cette marche pourtant pacifique et surtout autorisée par la Mairie.

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Les Sg au Cnhu

La répression de cette marche pacifique a été sanglante. Selon le bilan fait dans l’indignation juste après par le Secrétaire général de la Fédération des syndicats des travailleurs de l’administration des Finances (Fésyntra-Finances), Laurent Mètongnon, il y a beaucoup de blessés et «la plupart des Secrétaires généraux qui ont initié cette marche sont actuellement au Centre national hospitalier urbain (Cnhu)». Pour Lazare Sèhouéto, membre de l’Opposition béninoise, cette violente répression de marche pacifique est choquante. Et «ce Béninois qui a donné l’ordre pour que le sang des béninois coule, va payer» a t-il rajouté. La marche de ce vendredi a été dispersée. Mais les travailleurs n’entendent pas démordre. Ils se «préparent» et promettent revenir à la charge dans les prochains jours.

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