En Centrafrique, la France a affirmé par la voix de son ministre de la défense M. Le Drian, vouloir se donner 6 mois pour désarmer tout le monde. Rappelons que deux soldats de la force Sangaris envoyée en Centrafrique pour rétablir la sécurité dans le pays, ont été tués « à très courte distance » par des éléments incontrôlés de la Séléka.
«Ils étaient partis accomplir une mission de désarmement, Cela s’est passé avec des éléments incontrôlés de la Séléka.» a confirmé Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense dans un entretien à une radio française. Pour ce dernier, la France prendra à peu près 6 mois pour désarmer tout le monde, parce que, selon ses dires : «Une opération militaire, ça prend du temps. On n’a commencé le désarmement que lundi». Désarmer tout le monde, c’est selon le ministre désarmer les sélékas et les anti-balakas, milice chrétienne créée pour se venger littéralement contre les sélékas et les populations musulmanes. La France est engagée aux côtés de plusieurs pays africains bientôt mandatés par l’ONU pour rétablir l’ordre dans le pays, que l’actuel président, Michel Djotodia qui est à l’origine de cette situation délétère, ne contrôle plus.
En effet, les centrafricains ayant participé au coup d’état militaire conduit par Michel Djotodia ont été aidés par des milices soudanaises et tchadiennes qui aujourd’hui refusent ou dénient l’autorité de Michel Djotodia, malgré les nombreux appels à déposer les armes. François Hollande avait même évoqué il ya quelques jours la possibilité de faire partir Djotodia avant de nuancer ses propos. L’autre problème auquel est confronté la force Sangaris est la vengeance systématique des populations chrétiennes contre les sélékas désarmés. Le père de l’un des militaires assassinés a affirmé que son fils lui avait raconté quelques heures avant son assassinat, comment des sélékas désarmés avaient été lynchés par les populations riveraines. Ces populations, en majorité chrétiennes, longtemps martyrisées par les sélékas en majorité de confession musulmane n’hésiteraient donc pas à s’en prendre à eux à la moindre occasion. L’urgence est donc de réduire les inégalités et de faire baisser les tensions interreligieuses dans le pays