Forum national sur la Diaspora : un nouveau départ pour le Bénin et ses fils de l’étranger

Avec l’espoir d’un lendemain meilleur et la certitude qu’un nouveau pacte est en voie d’être scellé entre le Bénin et ses fils de l’extérieur, le Forum National sur la Diaspora (Fonad) a pris fin samedi dernier au Palais des Congrès de Cotonou.

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Ils ont répondu à l’appel de leur pays et ont sacrifié de leur temps pour réfléchir sur le développement de Bénin, pendant trois jours, avec abnégation. La Diaspora béninoise forte de plus de 350 délégués, avec à ses côtés des Béninois de l’intérieur et quelques invités de la sous-région, ont échangé sur les problèmes que rencontrent les Béninois de l’extérieur, et qui constituent des freins à leur apport au développement de leur pays d’origine. De la connaissance des Béninois de l’extérieur, à Diaspora et coopération décentralisée, en passant par l’arsenal juridique et institutionnel pour la protection des Béninois de l’extérieur et leurs biens, et l’amélioration de leur contribution au développement socio-économique du Bénin, les participants ont mené de riches et fructueux échanges au cours des trois jours (du 19 au 21 décembre 2013). Sous la coupole du ministère des Affaires Etrangères, de l’Intégration Africaine, de la Francophonie et des Béninois de l’Extérieur, des ateliers ont été animés avec quatre communications présentées par d’éminentes personnalités comme John Igué et Fulbert Amoussouga.

Des recommandations

Pendant trois jours donc, les participants ont échangé les expériences, ont fait des recommandations au gouvernement, et ont mis sur pieds un Comité de suivi. Au nombre des recommandations, il y a, entres autres, la création d’un cadre juridique et politique qui permet de bénéficier des travaux scientifiques et techniques de la Diaspora, la mise en place des instruments financiers pour les investissements de la Diaspora, y compris des instruments innovants dont «les obligations Diaspora». Il faudra mettre en place une stratégie globale de connaissance de la Diaspora béninoise, réformer les différentes associations faitières mises en place par les Béninois de l’extérieur, et s’appuyer fortement sur ces associations, pour un meilleur suivi et encadrement de cette Diaspora. Aussi, le Bénin doit se doter d’une ligne de coopération décentralisée dans son budget. Il est aussi nécessaire que le gouvernement érige au Bénin une Maison de la Diaspora, un Fonds souverain et une Banque de la Diaspora.
Il faut souligner que le Chef de l’Etat, Boni Yayi, a reçu, samedi au Palais de la Marina, les participants qui lui ont présenté le rapport des travaux.

Les impressions de quelques participants aux assises sur la Diaspora

François Hounnoukon, Délégué général de la section Italie : «C’est en fait un début de confiance»

«Il semble qu’on est en train d’avoir une garantie de la part du Gouvernement à aider la Diaspora au développement de notre pays. C’est en fait un début de confiance. Nous avons déjà perdu confiance à cause des actes du gouvernement qui ne permettent pas de revenir investir, ou d’amener d’autres investisseurs dans notre pays. Mais, avec ces trois jours de travaux que nous venons de faire, il me semble qu’il y a un début du dénouement de la crise. Les thèmes abordés au cours des échanges, répondent à nos aspirations. D’abord au niveau du recensement des Béninois de l’extérieur, c’est quelque chose que nous avons toujours demandé à nos Consulats. Avec ce Forum que nous venons de faire, nous avons bien sûr limité les dégâts, pour que d’ici à là, ce recensement soit fait. C’est une satisfaction, surtout avec ce que nous venons de faire avec le Président, qui a pris un engagement. En tant que père de la Nation, si jamais il fait le contraire de ce qu’il vient de dire, alors la Diaspora sera obligée de retourner dos au pays.»

Abdoulaye Dramé, Représentant du ministre des Affaires Etrangères du Sénégal : «Les Sénégalais de l’extérieur, de 2004 à 2011, ont transféré par an un montant de 500 milliards de francs Cfa»

«Nous nous félicitons de l’invitation que le Président nous a adressée, pour venir partager avec nos frères Béninois les expériences que nous avons eues dans notre pays, en ce qui concerne la gestion de la migration. Au Sénégal, nous avons une population de 12 millions, avec 3 millions établis en Afrique, en Europe et aux Etats-Unis. C’est une migration qui est aujourd’hui très bien organisée en associations, en coopérative de l’Habitat. On a pu organiser nos compatriotes pour participer, de manière significative, à la production des valeurs ajoutées au Sénégal, et les chiffres que je vous donne sont de la Banque Mondiale et de la Banque Centrale. Les Sénégalais de l’extérieur, de 2004 à 2011, ont transféré par an un montant de 500 milliards de francs Cfa. Pour pousser la Diaspora Sénégalaise à orienter leur épargne vers le Sénégal, il a été créé un Guichet unique qui leur permet d’avoir des avantages. On a des députés sénégalais de l’extérieur, élus par le Code électoral des Sénégalais. Ils vivent à l’extérieur, mais viennent assister aux sessions parlementaires. Il y a des Sénégalais de l’extérieur qui sont nommés au Conseil Economique et Social du Sénégal».

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César Monteiro, Représentant du ministre des Affaires Etrangères du Cap-Vert : «Le Gouvernement a pris des mesures pour protéger et sauvegarder les intérêts des Béninois de l’Extérieur»

«Nous sommes venus partager notre modeste expérience de politique de migration, avec les frères du Bénin, parce que vous voulons aussi apprendre d’eux. C’est un pays qui fait des efforts considérables pour faire des choses intéressantes dans le cadre de la migration. Le Gouvernement a pris des mesures pour protéger et sauvegarder les intérêts des Béninois de l’Extérieur, dans plusieurs domaines. La contribution de la Diaspora au développement économique et social du Cap-Vert est très significative. Notre expérience a été évaluée positivement. Nous sommes contents, parce que nous avons confiance, er parce que nous avons beaucoup de choses à faire».

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