Magicien de l’enfer

Les yeux ont vu. Les oreilles ont entendu. Et les caméras ont enregistré. La funeste scène de l’arrestation, à Godomey, du «special one», le tout puissant charlatan des braqueurs au Bénin. Des cranes et des ossements humains posés çà et là et enfouis dans le sol, pour faire des gris-gris et des talismans à des individus sans foi ni loi, qui braquent, pillent, violent et tuent.

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«Quelle que soit la durée de la nuit, le soleil apparaîtra», a-t-on dit. Voilà le vent, qui dans son innocent mouvement de tous les jours, ramène la pestilente odeur des pratiques dont on fait tabou au Bénin. L’usage d’organes humains pour des rituels mystiques, à des fins criminelles, et  sa sœur puinée, la pratique des crimes rituels. Autant dire ce qui est, que craindre l’irritation d’un quidam. Osons dire ce qui ne va pas et que les morveux se mouchent. Quand un individu pris avec le crane d’une dame, dont il a profané la tombe, avait affirmé être en mission pour un prêtre d’une confession religieuse endogène, dont on ne voudrait, ici, évoquer le nom, les siens s’étaient agités comme une ruche qui a reçu la visite d’une pierre lancée par un élément perturbateur. Ils sont innocents et blancs comme la neige. Soit !

Mais, une chose parait indéniable, irréfutable, des  Bokonon, charlatans ou autres détenteurs de puissances mystiques et de secrets endogènes, pourvoient des malfrats en amulettes et protections mystiques, pour la réussite de leur salle besogne, celui de braquer, violer, piller et de tuer pour arracher le bien d’autrui. Somme toute, des  Bokonon, charlatans ou autres détenteurs de puissances mystiques et de secrets endogènes, participent à l’enfer de l’insécurité que vivent les Béninois, obligés de vivre avec la peur de s’éteindre sous l’impact d’une balle de scélérats. C’est devenu monnaie courante, que des gredins arrêtés, aient en leur possession des gris-gris et des talismans supposés les immuniser contre les balles des Forces de l’Ordre, ou qui leur permettent de disparaître mystiquement quand la situation doit tourner mal.

Ils se posent une question. Où sont passées l’éthique et la sagesse qui, pendant longtemps, ont caractérisé les respectables gardiens de la tradition ?  Quand on se plaint parfois de la disparition de certains secrets que les aïeux n’ont daigné transmettre à des proches, au soir de leur vie, ce que nous vivons actuellement nous imposent le silence.  Cet esprit de clairvoyance et cette prudence qui ont amené ces regrettés à ne pas tout confier à n’importe qui,  a disparu. Les gris-gris se vendent comme des bonbons à qui en veut, au moyen de quelques espèces sonnantes et trébuchantes. Parvenus aux mains des apprentis sorciers,  des traitres de la tradition, ils se transforment en «magiciens de l’enfer».

Le Vaudou ne fait pas du mal, clame-t-on. Pour que cela soit accepté de tous, y compris les détracteurs de pratiques ancestrales, il faudra que les notables désinfectent leurs cercles. Que les brebis galeuses soient identifiées, et qu’à défaut d’être sacrifiées, subissent une cure rituelle.  C’est une nécessité. S’il le faut, que «Chango» le Dieu de la foudre, «Sakpata» le Dieu de la terre, et «Ogou» le Dieu du fer soient appelés à la rescousse. Ils ne feront pas la sourde oreille, car c’est de leur notoriété qu’il est question.

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