Mal gouvernance au Bénin : l’UN appelle à la mobilisation générale pour une alternance crédible

Le Bureau politique national de l’Union fait la Nation, la plus grande alliance de l’opposition politique au Bénin, a animé hier mardi  une conférence de presse sur la situation actuelle du Bénin. C’était au siège de l’alliance, sis au quartier Fifadji, à Cotonou. L’Union fait la Nation en conférence de presse pour dénoncer l’état actuel du Bénin. Un événement.

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Comme c’est le cas chaque fois, d’ailleurs, que l’opposition décide de faire une sortie médiatique -fortement médiatisée –  pour dire «non» à la gouvernance actuelle au sommet de l’Etat. Mardi 10 décembre 2013. La date n’a sans doute pas été choisie par hasard. Elle est doublement symbolique. 10 décembre : le monde célèbre la Journée internationale des Droits de l’Homme. 10 décembre 2013 : environ cent dirigeants du monde – dont les plus grands – rendent hommage à Nelson Mandela, au cours d’une cérémonie officielle qui se tient au Stade de Soccer City, Johannesburg. Autre constat, c’est la veille de la date du 11 décembre ; celle à laquelle a été adoptée en 1990, la Constitution du Bénin. En présence, entre autres, de Célestine Zanou, Joseph Djogbénou, Candide Azannaï, Sacca Fikara, Antoine Détchénou, et face à la flopée des professionnels de la plume et du micro, et dans une salle bondée de monde (membres du Bureau politique et militants), le message de l’Union fait la Nation était sans équivoque : le régime Yayi a suffisamment montré son incapacité à faire le bonheur des Béninois. Il faut le conjuguer au passé et œuvrer à l’avènement de l’alternance en 2016.

Les quatre exigences de l’Union

«Depuis 2006, en effet, vous pourriez noter la propension de ceux qui nous dirigent à provoquer des incendies, au point où la tension sociale et politique permanente devient la marque déposée de la gouvernance dans notre pays», a fait constater Théophile Montcho, Coordonnateur général adjoint de l’Un. C’est sans doute pourquoi, «l’Union fait la Nation retire sa revendication de dialogue politique national», a-t-il annoncé.  Le Dialogue politique fait partie des propositions faites par l’alliance pour sortir le Bénin de sa situation actuelle. L’une des conditions du succès d’une telle initiative, est que le gouvernement se dispose à arrêter «immédiatement  la destruction des emplois, la déstabilisation des bases de notre économie», «les atteintes aux libertés, le double-langage et les changements incessants de décisions, puis la dilapidation de l’argent public.» Rien n’y fit. Au contraire, le «gouvernement s’est enfoncé davantage». Ainsi, «la vision et la pratique du gouvernement en place, lui enlèvent toute crédibilité pour discuter et rechercher des solutions à la misère généralisée». De ce fait, il est temps que «nous cessions de nous pencher sur ces incendies, alors qu’il s’agit d’en supprimer la source», a-t-il préconisé. Pour cela, il faut se rendre à l’évidence que «Boni Yayi relève désormais du passé». Ce qu’il reste à faire, c’est de «créer des conditions d’une alternative véritable, pour restaurer la crédibilité de notre pays, sa démocratie, la sécurité des personnes et des biens, la confiance dans nos institutions», a déclaré l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports. Pour y arriver, l’Union fait la Nation demande au gouvernement de «rendre compte des dossiers d’assassinats crapuleux survenus depuis 8 ans…», exige «la cessation immédiate de toutes les persécutions à l’encontre des citoyens béninois contraints à l’exil, emprisonnés sans jugement ou réduits à l’inactivité», «l’organisation sans délai des élections communales, municipales et locales, avec une Liste alternative à la Lepi». Il faut déjouer la manœuvre en préparation du côté des ‘’Brain trust’’ du régime : «Pas d’élection sans Lépi, donc pas d’élection». «On manœuvre, on fait des discours, sans vouloir concrètement la correction de la Lépi. Vous voyez des gens en entrainement sur le report des élections, commençant par les Municipales», a ironisé Bruno Amoussou, le Président de l’Union. Qui exige enfin «l’accès équitable de tous les partis politiques, des organisations de la Société Civile et des citoyens, aux organes de service public.»

Assises Nationales!

Selon Bruno Amoussou, «parmi les préoccupations des populations, il y a la difficulté même de vivre, la morosité économique, le chômage des jeunes, le non-respect des décisions de justice, le harcèlement fiscal des hommes d’affaires, soupçonnés de soutenir l’opposition». «Il y a des inquiétudes sur l’avenir», a-t-il martelé. Avant de qualifier la politique du régime Yayi comme celle du «populisme», de  la «diversion» et la «division». «Le gouvernement utilise la rue pour faire marcher les gens, et imposer ses opinions, nous aussi nous sommes prêts», a averti le Renard de Djakotomey. Face à l’état actuel du Bénin, le Front Citoyen pour la Sauvegarde des Acquis Démocratiques a préconisé, il y a quelques jours, la tenue d’Assises nationales. L’Union fait la Nation épouse la proposition du Front. Ces Assises nationales permettront à «l’ensemble des forces politiques et sociales du pays», de s’asseoir «pour examiner la situation.»  « L’Union fait la Nation en appelle aux jeunes, aux femmes, aux travailleurs de tous les ordres, aux producteurs agricoles, aux artisans et aux intellectuels patriotes afin que nous faisions des semaines et des mois à venir, un moment d’éveil et d’organisation, pour mener avec succès, les combats qui s’imposent à ce carrefour essentiel de notre histoire », a lancé son Coordonnateur général adjoint, Théophile Montcho.

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