Nelson Mandela s’impose d’emblée comme l’un des monuments de la conscience universelle en ceci qu’il est désormais exemple de vertus : vertu de pardon, vertu de tolérance, vertu de fraternité, vertu de dignité. Et cette figure immense parle à notre siècle; en ces temps bousculés où l’humanité semble perdue dans une confusion totale de valeurs, où le bien et le mal se confondent dans un dérèglement généralisé,
la silhouette de ce militant infatigable de l’amour se dresse au milieu du tumulte comme un Phare au cœur de l’océan pour nous montrer le chemin de lumière. Tandis que l’argent et le pouvoir s’affirment comme les dieux nouveaux d’un siècle abîmé, et que l’homme, défiguré par ces fausses divinités, s’invente des repères ; tandis que resurgit la haine, sortant des antres funestes où notre époque, abasourdi par ses conséquences, l’avait rangée, la mémoire éblouissante de cet homme hors du commun vient rassurer l’humanité qui pense et qui espère et nous redit à tous que tout est possible encore, tant que résistent les forces de l’amour et de la vérité. Et cette voix qui s’éteint est d’abord une voix d’Afrique ; ceci devrait nous interpeler et nous replacer au centre des questions que pose cette disparition. Resterons-nous le peuple des guerres, des injustices, des trafics en tous genres, des concussions malsaines, des intrigues, des divisions, de la maladie et de la peur, ou nous déciderons-nous enfin à entendre la grande voix de Mandela qui nous convie au ressaisissement ? Telle est la question, la vraie question.
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