Bénin : retour sur une année sportive en dents de scie

L’année 2013 s’achève avec une année sportive morose, au niveau des diverses Fédérations, marquée tout de même par quelques éclaircis. La grande majorité des fédérations s’étant cramponnée derrière le prétexte habituel de manque de moyens, alors qu’à la tête du ministère des Sports, on a noté des changements. 

On est à l’orée d’une nouvelle année: celle de 2014 qu’on espère assez riche en émotion et en joie, dans un monde sportif béninois où tout semble évoluer dans le même sens, mais pas encore celui souhaité. A la tête du ministère de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs, la promenade continue, avec en 2013 deux changements. Didier Aplogan Djibodé, après près de deux ans passés à balbutier une politique sportive mal-ficelée, et à s’accaparer des prérogatives qui ne sont pas de son monde, a cédé son portefeuille à une Dame, Naomi Azaria. La première et seule femme à occuper ce poste au Bénin. Mais, telle un feu de paille, cette fluette n’a même pas eu le temps pour faire ses preuves. Même si elle a entrepris de nettoyer cette Ecurie d’Augias rempli de fauves vénérés, sangsues d’un ministère dénudé, Naomie Azaria Hounhoui n’aura, en tout et pour tout, totalisé que cinquante-six jours d’exercice, avant d’être parachutée au Commerce. Son successeur, Safiou Affo, prend les rênes du ministère, et on attend depuis octobre, pour savoir l’orientation qu’il compte donner au Sport national. Pendant ce temps, où l’instabilité à la tête du ministère bat son plein, les Fédérations sportives se multiplient, et on en est à plus de 22 Fédérations. Mais, parmi elles, seules quelques-unes ont pu se faire signaler au cours de cette année.

Maracaña, entrée en fanfare

Plus jeune des Fédérations, née en décembre 2012, elle n’a pas perdu du temps. Trois mois après sa naissance, le Fédération Béninoise de Maracaña a organisé une Coupe du Président, en mars 2013. Quelques mois plus tard, la Fédération dirigée par Philippe Totondé a tenu son premier Championnat national, qui a débouché sur l’organisation, en aout dernier, de la deuxième édition de la Coupe d’Afrique des Nations de la discipline. Et, même si l’équipe nationale du Bénin n’a rien foutu, cette jeune Fédération a tenu son pari, malgré quelques couacs. Avec des moyens très limités, cette Fédération a pu, en quelques mois d’existence, organiser deux compétitions statutaires.   

A un échelon inférieur, le Bénin a organisé la Coupe des Nations de volley-ball de la Zone. Les deux équipes béninoises (Hommes et Dames) n’ont pas existé dans cette compétition. Elles se sont justes contentées de disputer les matchs de poules.

Badminton, enfin la lumière

Il aura fallu des années d’espoir et de travail, pour voir les choses se dessiner au niveau de la Fédération Béninoise de Badminton. Après l’ambition nourrie des anciens pensionnaires de la Grande Bretagne, c’est le jeune Aubin Assogba qui amena cette Fédération, de l’ombre des années passées à la lumière du présent. Et le président et son Comité Exécutif ont fait les choses dans la chronologie, et dans la logique d’une vision du futur. La Fédération a organisé une série de formations, avant de tenir son premier Championnat. Des entraineurs aux officiels, en passant par les journalistes, presque tous les acteurs de cette discipline ont été au parfum des origines, des règles et de l’esprit du badminton. Le samedi 8 décembre dernier, cette Fédération a joué son tout premier Championnat national, avec la participation de huit des douze départements du Bénin. Fruit de deux ans de réflexions et de travail, ponctuées par une compétition technique élevé.

Comme la Fédération de Badminton, la Fédération Béninoise de Gymnastique a tenu, samedi 21 décembre 2013, son tout premier Championnat national, deux ans après sa création. Un championnat qui a connu la participation d’une vingtaine d’athlètes venus de tous les départements du Bénin.

Judo: changement de la tête

Depuis quelques mois, c’est Anicet Glito qui tient les rênes de la Fédération Béninoise de Judo. Il a remplacé Rodrigue Kpochémè, qui n’a pas réussi à fédérer tout le monde pour un nouveau mandat. Avant de céder la place, Kpotchémè et son équipe ont organisé, au Stade de l’Amitié de Kouhounou, le Tournoi international de judo. Une compétition qui a vu Jacob Gnahoui se faire éliminer en finale de sa catégorie, et le Bénin décroché la médaille d’or dans la catégorie des 100 kg. Cette Fédération fait partie de celles qui ont pu tenir leur Championnat national, mais rien d’extraordinaire à noter.    

A part le judo, on a noté les élections au niveau des Fédérations de Handball, de Natation et de Football. Antoine Bonou dirige désormais la Fédération Béninoise de Handball, après que l’ancien président et président de la Confédération Africaine de Handball ait renoncé à un nouveau mandat. Alors, Antoine Bonou a été plébiscité lors de l’assemblée générale élective du 30 août 2013 à Ouidah. Du côté du football, après une première élection invalidée par les instances internationales de football, que sont la Fifa et la Caf, Augustin Aouanvoébla et son équipe seront élus le lundi 30 septembre 2013. Un nouveau bureau plein d’ambition, qui a déjà à son actif une finale du Tournoi de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (Uemoa), perdue face au Burkina-Faso, aux tirs aux buts.

Julien Minavoa ou le renouveau du Cnosb

L’année 2013 aura été celle d’un changement notable à la tête du Comité National Olympique et Sportif Béninois (Cnosb). Marius Francisco a passé la main à Julien Minavoa, qui a entamé plusieurs actions. On peut saluer son apport pour le dénouement de la crise à la Fédération Béninoise de Football. On a noté déjà une plus grande visibilité de l’institution, des formations sur le mouvement olympique, et d’autres thématiques à l’endroit des acteurs du Sport béninois. Le président a récolté déjà des promotions et distinctions, pour le travail abattu en moins d’un an d’exercice.  

Pour ce qui est du reste, certaines Fédérations demeurent dans leur traditionnelle léthargie. D’autres ont fait semblant d’organiser des compétitions, mais sans grande envergure. Notons la participation du Bénin à la 7ème édition des Jeux de la Francophonie, où Martial Quenum (5m37, Handisport) a décroché une médaille de bronze en saut en longueur. Deux médailles en argent, obtenues en Lutte africaine, récompenses des efforts de Rachidatou Agbatou chez les Dames (65kg) et de Joël N’natta chez les Hommes (-66kg).

Dans l’espérance d’une année 2014 plus prolifique en événements sportifs, en médailles et en émotions, 2013 peut s’éclipser, avec ses déceptions, et des rêves fous,  comme celui qu’on nourrissait, de voir le Bénin participer au mondial Brésil 2014.

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