Assassinat de Patrick Karageya : le désamour s’installe entre Kigali et les occidentaux

Kigali n’a plus la même estime aux yeux de la communauté internationale. Le récent assassinat de Patrick Karageya, un dissident au régime du président Paul Kagame est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase à l’approche des commémorations du 20ème anniversaire du génocide au Rwanda. Ancien chef des services rwandais de renseignements, Patrick Karegeya était particulièrement très proche de Paul Kagame.

Publicité

Mais devenu un critique virulent, il est passé au rang des indésirables. Et le 1er janvier 2014, Patrick Karegeya a été retrouvé mort à Johannesburg. L’homme fort du Rwanda a reçu les critiques de son plus grand soutien les Usa, qui depuis 1994 -année à laquelle Kagamé a renversé le régime extrémiste hutu pour arrêter le génocide- ne marchande pas son soutien au président rwandais. Aux Etats-Unis, Jen Psaki, une porte-parole du département d’Etat a fait savoir que la succession de ce qui semble être « des meurtres à mobiles politiques d’exilés rwandais influents » est préoccupante.

Le président rwandais avait récemment fait des déclarations conspiratrices. « Dans le fond, peu m’importe qui a tué Patrick Karegeya », a déclaré M. Kagame, qui montre le dissident comme un partisan du terrorisme. Selon l’homme fort du Rwanda « On est tué comme on a soi-même tué. Chacun a la mort qu’il mérite ». En juillet 2012 après un rapport de l’Onu qui épinglait Kigali accusé d’être de connivence avec le groupe rebelle congolais, le M23, les Etats-Unis avait déjà pris certaines distances avec le régime.

Du côté de Kigali, on se dit « le chien aboie la caravane passe ». «Ce n’est pas la première fois qu’un responsable américain tente de faire la leçon à un chef d’Etat africain » a rétorqué Olivier Nduhungirehe l’ambassadeur rwandais à l’Onu. Le président Kagame a lui dénoncé le «deux poids, deux mesures avec lequel l’Occident prétend juger l’Afrique » dans les colonnes de Jeune Afrique. Il dit « ne pas accepter la logique » selon laquelle « seules les grandes puissances ont le droit et l’intelligence de dire qui est terroriste et qui ne l’est pas, qui mérite son sort et qui doit être épargné ». Les critiques contre le régime de Paul Kagame n’étaient pas chose courante. Il jouissait d’une grande estime de la part des occidentaux, qui ne se permettaient pas de le critiquer à cause de la culpabilité occidentale de n’avoir pas empêché le génocide et de s’être contenté d’observer les exactions commises sur des milliers de Tutsi par des extrémistes hutu.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité