Ils sont des milliers de clandestins migrants africains qui fourmillent à Tel-Aviv où ils manifestent pour l’obtention du droit d'asile en Israël. Une manifestation monstre qui ressuscite l’inquiétant problème de l’inhospitalité en terre israélienne concernant les migrants africains.
Entamé le 16 décembre avec seulement 200 participants la fièvre de la manifestation a gagné plusieurs personnes qui sont venues grossir le rang des protestataires Noirs passés à plus de 30.000 manifestants en à peu près 3 semaines d’intervalle.
Majoritairement des Erythréens, Ethiopiens et des Soudanais, les Africains sont massivement descendus dans les rues de Tel-Aviv pour dire leur ras-le-bol aux autorités israéliennes qui leur mènent la vie dure. Le mouvement de protestation a pris corps après l'adoption, le 10 décembre, d'une loi autorisant l’emprisonnement provisoire sans procès jusqu'à un an des immigrés clandestins.
Les manifestants déplorent les traitements inhumains dont ils font l’objet de la part du gouvernement. Ce qu’ils veulent c’est être traité comme des réfugiés. « Nous sommes tous des réfugiés! Oui à la liberté, non à la prison », ont-ils scandé en anglais, selon un journaliste de l’Afp qui les a suivis pendant qu’ils manifestaient, brandissant notamment des drapeaux érythréens et éthiopiens.
Une hostilité déclarée aux migrants Noirs
Ces migrants qui occupent la place Yitzhak Rabin à Tel-Aviv ont déjà à dos, le député et ancien ministre de l'Intérieur Elie Yishaï, du parti religieux ultra-orthodoxe Shass qui voit en cette manifestation, « un signal d'alarme pour agir contre les clandestins ». Pour lui, Tel-Aviv était devenu une «ville africaine ». Il en appelle à l'Etat d'Israël et les autorités judiciaires et policières qui « doivent utiliser tous les moyens à leur disposition pour renvoyer les clandestins dans leur pays ». Miri Regev, une femme députée du Likoud, le parti de droite de M. Netanyahu, a comparé les clandestins à «un cancer qui prolifère ». Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'était aussi déclaré «déterminé » à renvoyer « les dizaines de milliers de migrants clandestins ».
Malgré cette haine affichée, « nous avons fui des persécutions, des dictatures, des guerres civiles, des génocides. Le gouvernement israélien doit étudier nos demandes d'asile et nous traiter comme des êtres humains » disent les manifestants furieux.
L’Etat hébreux a déjà pris de nombreuses dispositions pour finir avec les immigrations clandestines sur son territoire. En 2013, Israël a fini la mise en place d'une clôture électronique le long des 230 km de frontière avec l'Egypte. Cela a eu son effet et le nombre d'entrées clandestines dans cette zone est actuellement de zéro.