Bénin : le CPH déclenche la semaine « hôpitaux morts » dès le 10 février

Le Collectif des praticiens hospitaliers (Cph) menace de durcir le ton si le gouvernement ne fait rien pour accéder à ses revendications avant le 10 février 2014. En lieux et place de la grève de 96 heures qu’il observe déjà, le Cph entend déclencher la semaine « hôpitaux morts, sans médecins ».

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L’annonce a été faite à l’issue d’une Assemblée générale que les militants de ce collectif ont tenu hier à l’hôpital de la mère et de l’enfant Lagune (Homel) de Cotonou.

La crise sociale qui embrase le pays depuis quelques mois, dans presque tous les secteurs d’activité, commence à porter des signes de complication. Après le durcissement de ton des magistrats qui passent désormais de 96 heures de grève à un blocage total de l’administration judiciaire, dès la semaine prochaine, c’est au tour du Collectif des praticiens hospitaliers d’envisager le passage à une vitesse supérieure. Il déclenche dès le 10 février prochain la semaine « Hôpitaux morts, sans médecins ».

Cette opération de paralysie suppose une suspension complète des soins médicaux dans les hôpitaux publics, aussi bien des soins d’urgence que des actes programmés. Aucun médecin, au cours de cette semaine, ne sera présent dans les hôpitaux publics et aucune réquisition ne sera acceptée. « La semaine ‘’Hôpitaux morts, sans médecin’’ sera renouvelée autant de semaines qu’il plaira au gouvernement de continuer dans son entêtement à laisser pourrir la situation qu’il a lui-même créée dans les hôpitaux publics du Bénin », a expliqué le Dr Cohovi Detongnon, porte parole du Cph, qui a rendu publique la déclaration le l’Assemblée générale d’hier.  

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 Une perspective d’hécatombe se dégage de cette radicalisation du mouvement et, à en croire les praticiens hospitaliers, seul le gouvernement en sera tenu pour responsable. En fait, la revendication des praticiens hospitaliers tourne autour de trois points. Il s’agit : d’abord et en priorité de l’apurement du protocole d’accord signé entre le gouvernement et le Cph en mai 2008 ; ensuite de l’arrêt sans condition des défalcations illégales sur les salaires ; et enfin de la restitution sans délai des sommes indûment défalquées.

Au cours de leur Assemblée générale, les praticiens hospitaliers ont fustigé, non seulement, l’attitude de désinvolture avec laquelle le gouvernement traite des questions de santé, mais également, son manque de franchise dans les négociations. Ils ont par ailleurs condamné l’intimidation et la dénégation des droits acquis de hautes luttes par les médecins.

Rappelons que c’est depuis le 1er octobre 2013 que le Cph observe un mouvement de grève dans tous les hôpitaux publics du Bénin, afin d’exiger du gouvernement l’apurement du protocole d’accord signé en mai 2008. Au départ une grève d’avertissement de 48 heures, le mouvement est passé depuis le 09 décembre 2013 à une grève de 96 heures, sans service minimum.

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