Libertés démocratiques et gouvernance politique au Bénin : ce qu’en pensent les universitaires

Lors d’une conférence publique organisée mercredi 8 janvier dernier au campus d’Abomey-Calavi par l’intersyndical des Enseignants du Supérieur, les universitaires se sont prononcés sur le thème «Libertés démocratiques et gouvernance politique au Bénin».

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Les libertés démocratiques sont aujourd’hui au Bénin en berne et la gouvernance politique mal en point. C’est ce qu’on peut retenir de la conférence publique organisée mercredi 08 janvier dernier à l’Université d’Abomey-Calavi par l’intersyndical des Enseignants du Supérieur.  Cette conférence qui a réuni universitaires, acteurs du monde syndical et de la vie politique vise selon les initiateurs à «lancer le débat sur les violations des libertés démocratiques et juger de la justesse ou non des mouvements de protestation des centrales et confédérations syndicales».

Dans la communication introductive à deux volets qu’il a présentée, Léon Jossè, Enseignant-chercheur à la Faculté de droit et sciences politiques de l’Uac, après avoir montré l’intérêt de protéger les libertés démocratiques qui sont gage de la bonne gouvernance politique, a insisté sur la veille permanente qu’impose la sauvegarde des libertés démocratiques pour une bonne gouvernance politique. Laquelle favorisera le rayonnement du Bénin au niveau national et international.

Se basant sur les dispositions juridiques internes et externes garantissant les libertés démocratiques au Bénin dont entre autres, la Constitution béninoise du 11 décembre 1990, la Déclaration des droits de l’homme de 1948, la Charte africaine de la démocratie et de la gouvernance, le conférencier pense qu’elles- les libertés- sont aujourd’hui en berne. Comme  preuve, il fait cas des arrêtés préfectoraux, portant respectivement mesures exceptionnelles dans les départements de l’Atlantique et du Littoral du 07 août 2012, interdiction de la marche pacifique de protestation du 18 février 2013 et  puis l’interdiction de toutes les marches du 23 juillet 2013. «Ces arrêtés, selon Léon Jossè, violent et handicapent les libertés démocratiques, la gouvernance démocratique et appellent à la réaction des institutions compétentes, notamment la Cour Constitutionnelle, la Cour Suprême, le médiateur de la République et toutes les institutions juridiques ou bien de l’ordre administratif». «Ces arrêtés ne respectent ni le régime répressif, c’est-à-dire le régime qui permet d’exprimer la liberté sans autorisation préalable auprès d’une autorité, ni le régime préventif qui exige une autorisation préalable des autorités pour le maintien de l’ordre public», a-t-il ajouté avant de faire savoir que les affaires (affaire Dagnivo, concours de recrutement, répression de marche du 27 décembre 2013), non encore élucidées interpellent les universitaires quant à la préservation des libertés démocratiques.  

Léon Jossè pour qui, les interdictions de marches ne respectent aucune limite car, «la seule limite à l’expression de la liberté démocratique est le maintien de l’ordre que l’autorité doit garantir pour éviter les débordements», pense que l’heure de la veille permanente pour la sauvegarde des libertés démocratiques a sonné.

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Signalons que la vingtaine d’interventions dont celles du Recteur Sinsin, du Professeur Topanou, des Secrétaires généraux de syndicats Essè Iko, Lokossou, Chadaré, et des Secrétaires généraux adjoints Kissi et Ayadji, a permis d’enrichir le débat qui s’est ouvert juste après la communication.

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