Opération piste cyclable à Cotonou : la nouvelle trouvaille pour spolier la population

L’opération piste cyclable conjointement lancée par le Centre national de sécurité routière (Cnsr) et la Police nationale commence par prendre l’allure d’une brimade publique hautement orchestrée par les gouvernants contre de paisibles citoyens.

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Sinon comment comprendre qu’après le paiement des contraventions délivrées par le Cnsr, les contrevenants éprouvent une pénitence supplémentaire avant d’entrer en possession de leurs motos ? « J’ai payé les 5000F au Cnsr depuis le jeudi 09 janvier dernier, mais jusqu’à ce mardi soir, la police me tourne en rond et je n’arrive pas entrer en possession de ma moto, or tout le monde est au courant que ça coûte cher de se déplacer à Zémidjan dans la ville de Cotonou. Mais pourquoi nous font-ils subir toute cette peine ?», a déclaré J. H. un citoyen qui a requis l’anonymat. Firmin A., pour sa part, nous a confié ceci : «Chaque fois qu’on vient ici au commissariat pour payer la contravention, c’est la croix et la bannière. Les policiers nous empêchent d’entrer et gardent la porte fermée. Ce n’est que ce mardi soir que j’ai pu avoir accès à l’intérieur, et difficilement». Quant à un troisième, une dame, elle a expliqué : «j’ai fini de payer la contravention qui s’élève à 5000 francs CFA. Les agents du Cnsr m’ont dirigée vers les agents de la police pour payer les frais de fourrière, mais ces policiers nous font croire que la date de retrait n’a pas encore été déterminée. Ils nous demandent de rentrer chez nous et qu’on sera informé au moment opportun. Ça fait déjà quatre jours que ma moto est là. Les frais de fourrières se multiplient et ce matin encore on m’annonce qu’on ne sait pas encore quand je vais récupérer la moto. Pendant ce temps, pour aller travailler, je dépense 2000 frs cfa de frais de taxi-moto par jour. Où allons-nous dans ce pays ?».   Voilà un peu le tableau qu’offre la phase dite  répressive de l’opération piste cyclable à Cotonou.  C’est à croire que la police profite de cette situation pour se faire de l’argent sur le dos des pauvres citoyens qui, au regard de la morosité économique actuelle, arrivent déjà difficilement à joindre les deux bouts.

Nous nous sommes rapproché de certains agents de la police pour savoir pourquoi l’opération n’a pas une suite après paiement de la contravention. Le premier, un gardien de paix déclare : «les contrevenants doivent payer les frais de fourrière, mais nous n’avons pas encore reçu l’ordre de commencer à remettre les motos. Nous  attendons l’ordre de nos supérieurs.»  Le second, un commandant dont nous préférons taire l’identité nous confie : «avec tout le temps que les jeunes policiers ont passé sous le soleil pour sensibiliser les citoyens par rapport à cette opération piste cyclable, il faut vous demander avec quel argent on va les rémunérer ». On comprend donc à partir de cette dernière affirmation que la Police,  par acquit de conscience, fait passer le plus de jour possible pour pouvoir renflouer ses caisses sur le dos de la population. Elle décide unilatéralement du temps que vont passer les motos à la fourrière, mais sans aucune disposition légale qui le prévoit.

Mais ce qui intrigue le plus dans cette affaire, c’est le fait de priver les citoyens de leur liberté de circuler à moto, quand on sait que la contravention n’est pas une infraction privative de liberté. Mais où est donc passé le bon sens dans ce pays ? 

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