Réckya Madougou Yèdo à l’occasion du lancement du programme de Microfinance au Togo : « Le Togo en emboîtant le pas au Bénin a eu toute mon admiration »

Madame l’Expert du BIT en finance inclusive, le mardi 21 janvier nous vous avons surprise sur les chaines de télévision du Togo  présidant l’atelier de validation des documents stratégiques du fonds, puis le samedi 25 janvier à Lama Kara où le Président togolais demandait à toute l’assistance de vous ovationner en guise de reconnaissance. Quelle appréciation faites-vous de l’ambiance qui a prévalu ?

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La ferveur ce samedi 25 janvier au Palais des Congrès de Lama Kara au Togo, à l’occasion du lancement, par le Président Faure Essozimna Gnassingbé, du  Fonds National de la Finance Inclusive, m’a davantage confortée dans ma conviction selon laquelle nos pays, à peine alimentairement autosuffisants, doivent absolument prioriser dans leurs politiques nationales, les mécanismes de la résilience de leurs populations. Avec 75% au moins d’actifs vivant en milieu rural, toute stratégie de développement qui omettrait un accompagnement sous forme de social productif, serait un leurre en Afrique au Sud du Sahara.
La finance inclusive de ce fait devient un mode de financement à promouvoir vaille que vaille en respectant les règles qui sont celles de la finance en général, mais en préservant les spécificités qui en fondent la plus value: le défi d’induire la résilience des populations que j’appelle les exclues de 2ème génération, parce que exclues d’abord du système financier classique, et par ricochet exclues de la production nationale en creusant le fossé de la croissance. Parce qu’ avant même de croître, il faut exister!

Certainement une fierté pour vous qui avez conduit avec succès cette initiative au Bénin en qualité de ministre en charge de la microfinance

Ce samedi à Lama Kara, le Togo en emboîtant le pas au Bénin a eu toute mon admiration non pas en ma qualité d’Expert International du BIT en Finance Inclusive pour le Togo et donc appuyant le Gouvernement togolais dans ce noble processus, mais surtout parce qu’à Kara, j’ai rencontré plus de 20 000 femmes originaires de tout le pays, qui n’avaient qu’un seul cri de cœur: « prêtez nous 5000 F, 10 000 F … 30 000 F CFA et revenez nous voir dans quelques mois! » A Kara j’ai vu la mobilisation totale des PTF autour de ce projet naissant. De la Coordinatrice Résidente du Système des Nations Unies au Représentant Résident de la Banque Africaine de Développement (BAD) en passant par la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) et la Banque Mondiale, les Ambassadeurs de l’Allemagne, des Etats-Unis d’Amérique…tous ont été unanimes pour participer à la mobilisation de ressources autour de cet ambitieux et indispensable projet. Tout comme la totale adhésion de l’Association Professionnelle des Institutions de Microfinance (APIM), m’a émue car au Togo aussi, l’approche du faire-faire par les professionnels restera le mode d’intervention qui sécurisera l’investissement et garantira la pérennité du processus à côté des inévitables turpitudes politiques. 

Le Bénin devient donc un exemple en matière de microfinance en Afrique

Oui, ma joie a été décuplée, lorsque le Président Faure E. Gnassingbé, à sa prise de parole, déclara  » je rends un vibrant hommage à mon frère et ami Yayi Boni pour s’être engagé dans cette voie. Je remercie très sincèrement la délégation béninoise conduite par madame la ministre Madougou dont l’éloquente expérience au Bénin nous est en ce moment très utile pour ce nouveau programme que nous tenons à faire rayonner pour le bonheur de nos populations démunies. Je m’y engage personnellement totalement et je prends la ferme résolution que dans 5 ans, nous atteindront 2 000 000 de bénéficiaires…et en termes de ressources engagées dans ce mécanisme inclusif, l’Etat togolais prendra ses responsabilités et mettra plus des 88% qu’a mis le Bénin », termine t-il sur une pointe d’humour de confraternité. C’est le lieu pour moi de saluer la présence remarquable à la cérémonie  du Directeur général du Fonds national de la microfinance du Bénin, Mr Jean Panti.
Après la Côte d’Ivoire, le Gabon…que nous avons appuyé dans la mise en place d’un tel dispositif, voici donc le Togo qui embrasse le chemin éclairé de la finance qui n’exclue pas ceux qui en ont le plus grand besoin!
Comment ne pas dire toute mon admiration à cette autre dame qui est entrain de faire accomplir ce pas de géant à son pays aux côtés de son Chef: bravo à madame la ministre du développement à la base, de la jeunesse, de l’emploi des jeunes et de l’artisanat, 

 

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